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22/11/2010

Toucher le fond et creuser encore

pole emploi taupe.jpgLa lettre recommandée pour le Pôle Emploi m’a pris 2 jours d’écriture. C’’était difficile de condenser les 180 739 erreurs et manquements des Assedics en deux pages. C’était dur de rester polie, tout en exprimant par sous-entendus mon agacement : « je vous saurai gré de bien vouloir régler ces problèmes rapidement » sonne mieux que : « putain je commence à en avoir vraiment ras le cul de vos conneries, va falloir bouger le vôtre et vite sinon ça va chier » (je ne suis pas sûre que le langage scato soit recevable pour une lettre officielle).

J’envoie une énième réclamation par mail. Le lendemain matin, je reçois une réponse.
« ouah dis donc, pour une fois ils sont rapides et effica… »

Je pensais que le Pôle Emploi avait touché le fond, mais non, il creuse encore :

« Mademoiselle,

Votre demande d'admission n'a pas pu recevoir de suite favorable.
En effet, en application du règlement de l’assurance chômage, vous deviez vous inscrire comme demandeur d’emploi dans un délai maximum de 12 mois suivant la fin de votre dernier contrat de travail pour pouvoir être indemnisé par l’assurance chômage.
Or, vous avez dépassé ce délai :
Date d'inscription : 5 janvier 2009
Date de fin de contrat de travail : 30 avril 2008
Pour toute information concernant d’éventuelles aides sociales auxquelles vous pourriez prétendre, nous vous invitons à contacter le Centre communal d’action sociale ou le service social de votre mairie. »

HA. HA. HA. Excusez-moi de ne pas éclater de rire. J’ai les lèvres gercées.
Je répète que je suis au chômage depuis juillet 2010 et que j’ai fait ma demande d’allocation dès la fin de mon CDD, ce qui fait simplement un écart de plus de DEUX ANS avec les dates annoncées.
Ensuite, si le délai maximum est de 12 mois, entre avril et janvier, l'écart n'est que de 8 mois et quelques jours…
Pour les autres aides, je vous rappelle que l’assistante sociale m’a longuement répété « vous n’avez droit à rien, désolée, je peux rien faire ».

Sinon, à part les offres d’emploi que l’ANPE m’envoie et qui sont déjà pourvues, les annonces qui ne me correspondent pas, comme « langue arabe exigée », l’invitation à m’inscrire à « nos quartiers ont du talent » qui s’adresse « aux jeunes issus des quartiers populaires » alors que j’habite en plein Paris, j’ai reçu ce matin une invitation pour le :
 « Paris de l'expérience et de l'emploi des seniors ».

Quand je vous dis que j’ai pris un coup de vieux.
Je me demande ce que le Pôle Emploi me réserve dans son prochain courrier.

pole emploi livre.jpgPôle emploi, mon petit, je ne voudrais pas te paraître vieux jeu et encore moins grossier, l’homme de la pampa parfois rude reste toujours courtois… mais tes erreurs commencent à me les briser menues.


Le livre en photo sera ma prochaine lecture, ainsi que le dernier en date 183 jours dans la barbarie ordinaire, en CDD chez Pôle emploi de Marion Bergeron. Vous avez vu son témoignage chez Ruquier ce week end ? Les propos de Zemmour (à la 11ème minute) sont encore passés au zapping, regardez-le ce soir...

Quiz on connaît le film : de quel film cette citation est-elle extraite et qui est l’acteur qui la prononce ?


18/11/2010

Coup de vieux (Raider, 2 doigts coupe faim)

Telechat.gifLe gosse que je garde de temps en temps visionne les Simpson pendant que je prépare le repas.
Je suis parfois larguée avec lui, il me parle de trucs à la mode inconnus, comme les podcasts, ou emploie des mots incompréhensibles : « Brian il m’a traité dans la cour ! - Il t’a traité de quoi? Ben, il m’a traité ! -Oui mais de quoi ? (Mémé Papillote a fini par comprendre que « traiter » signifiait « insulter »).

Pour faire la fille qui est dans le coup, j’annonce fièrement :
- Tu sais, à ton âge, je regardais aussi les Simpson !
Le gosse me regarde avec dédain et soupire :
- Pff, oui mais à l’époque, c’était en noir et blanc.
Moi, complètement dépitée : -Mais... mais non ! c’est pas si vieux, les Simpsons n’ont que 20 ans !
(Bon, ma grand-mère avait toujours une télé en noir et blanc en 89, mais quand même !)
Gosse : - Ah bon ? Les Simpsons n’ont que 20 ans ? Mais t’as quel âge alors ?

Mais vas-y rajoute une couche ! (T’as intérêt à les finir tes haricots maintenant, je vais pas te louper toi !)
Moi : -Tu me donnes quel âge ?
Gosse : - Je sais pas… 40-45 ?
(Finalement je vais me verser un peu de gnôle avec les haricots, des haricots flambés, je suis sûre que c’est bon. Puis toi, tu vas au lit à 9 heures tapantes !)

Je vous rappelle qu’en général on ne me donne pas plus de 22 ans en me voyant. Se prendre 20 ans d’un coup, ça fait mal.
Moi : - c’est l’âge de tes parents qui ont les cheveux gris et des rides, alors que j’ai toujours mon teint de pêche (et boutonneux) de jeune fille et mes cheveux châtains dorés ou blond cendré (comme dit mon coiffeur daltonien). Tu trouves que j’ai l’air aussi vieille d’avoir l’âge de tes parents ?!!!?
Gosse : - Ben oui…

Inutile de vous préciser que le gosse a fini tous ses haricots et tous ses grains de riz, qu’il a lu lui-même l’histoire que je lui ai sélectionné (celle de son livre de français alors qu’il préférait que je lui lise foot 2 rue) et que j’ai éteint la lumière à 9 heures moins dix (le petit m’avait l’air fatigué).

Je plaisante, je lui ai lu le petit Nicolas jusqu’à l’heure de coucher habituelle. (Par contre, l’estomac sur pattes ne rigole pas avec la bouffe, les gosses finissent TOUJOURS leur assiette. Mais c’est parce que je les sers peu pour ne pas gâcher, et que je « déguise » les légumes. Les gosses ne râlent jamais avec la nourriture avec moi. Je dois leur transmettre mon enthousiasme sincère : « super ! C’est enfin l’heure du repas ! »)
Je l’aurai un jour, je l’aurai.

coup de vieux raider.jpgJe vous invite à regarder le merveilleux site coup de vieux, si vous aussi vous mangiez des Raiders et pas des Twix. (je me souviens du choc quand mon biscuit préféré a changé de nom, tous mes repères étaient partis, ma vie n’avait plus aucun sens) L’estomac sur pattes se rappelle de tous les produits de la rubrique « nourriture » (les crok’images, brut soif de mordre, Pacific, force anis -enfin, j’en buvais pas à l’époque, j’étais trop petite. Hum..)
Le pire c’est de voir que je ne connais pas certains  éléments  du site coup de vieux, parce que j’étais déjà trop vieille : par exemple les chaussures Buffalo de 95. En même temps je n’étais pas spécialement à la pointe de la mode avec mes vêtements et chaussons tricotés par ma mère…

coup de vieuxdix de chute.jpgQuand je regarde la catégorie jouets, je reconnais les pubs, mais je m’aperçois que Cosette ne possédait aucun de ces supers trucs. (les hippogloutons, dix de chute, le spirograph, la dictée magique et docteur Maboul, je rêvais d’en avoir, mais je pouvais y jouer chez ma « copine riche »)

« la poupée Barbie c’était cher, (je n’avais qu’une pâle imitation) tu jouais avec les jeux de ton frère et de toute façon, on avait pas la place dans l’appart pour stocker des jouets» m’a expliqué ma mère, qui sait toujours mettre les formes.

Et vous, votre dernier coup de vieux ?

Vous avez vu que la 5 rediffuse Téléchat ? Y'a qu'une télé, c'est téléchat ! (mais j'avais un peu peur du téléphone et des gluons)

Je sens que je vais faire plusieurs articles coup de vieux, si ça vous dit...

16/11/2010

Loto, à qui le tour ? (Hassan Céhef, c'est possible)

pole emploi réponses.jpgPour mon chômage toujours pas versé depuis 4 mois maintenant, je vais à la mairie voir si le médiateur ne peut pas m’aider.
Le type de l’accueil me dit que le médiateur n’intervient qu’en dernier, si tous les autres recours n’ont pas fonctionné.
Je pense donc sérieusement à aller m’enchaîner au guichet de mon agence pôle emploi. Je tenterais bien une grève de la faim, mais vous savez que ça m’est IMPOSSIBLE (d’ailleurs je n’écris que d’une main car j’ai un bout de pain dans l’autre en ce moment.)

Je demande ensuite si je peux bénéficier d’une aide financière provisoire (ma mère a dû me faire un chèque puisé sur un récent héritage pour que je ne me retrouve pas à découvert, c’est un peu la honte à mon âge).
Bien entendu, j’ai le droit à la phrase classique des administrations :
-Alors c’est pas ici, faut aller rue Machin…

Je vais rue Machin :
- Vous êtes célibataire ? Alors, c’est pas ici, faut aller bureau trucmuche
Au bureau Trucmuche :
- Vous n’avez pas d’enfants ? Alors, c’est pas ici, faut aller bureau bidule

hassan-cehef-cest-possible.jpg2 km de couloirs et 1 heure d’attente aux guichets plus tard :
Guichetier : -Oui bien sûr, c’est possible. (c’est Hassan Céhef, comme dirait les Nuls)
Moi, très étonnée : - Oh ?
Guichetier : -Oui, pas de problème, j’enregistre votre demande. C’est très rapide, ça passe en commission et vous recevez la réponse dans la semaine. Remplissez ce papier.
Il me tend une feuille avec mes coordonnées à fournir. Je complète les infos et lui rend le dossier.
Moi : - bon ben merci, super !
Guichetier : - Donnez-moi juste votre carte d’identité, vos bulletins de salaire des douze derniers mois et une quittance de loyer.

Un ange passe. Je le dévisage, éberluée, il me regarde tout à fait serein, comme si c’était normal.
Moi : - Mais vous croyez que je me balade avec tous ces papiers sur moi en permanence ?
Il est très étonné. Il ne comprend pas.
Moi : - Faut que je retourne chez moi, je n’ai pas les documents sur moi !
Guichetier, toujours apathique : -Ah bon.
Moi : Il me faut au moins une heure, vous serez encore ouvert à 17 heures ?
Guichetier : - non, faut revenir demain.
Moi un tantinet agacée : - Ok… Et sinon, comment vous faites, vous vous mettez en contact avec le pôle emploi pour qu’il vous rembourse ?
Guichetier : - Pas du tout, on est un organisme indépendant d’aide sociale.

Je suis confuse, car j’ai un peu l’impression de voler l’argent des plus nécessiteux. Je ne demande pas la charité, je veux juste mon chômage auquel j’ai droit, j’ai cotisé pour !
Je lui explique ça, mais peine perdue, il me regarde toujours d’un air inexpressif.
Moi : - Ce que je veux, c’est toucher mon chômage, vous ne connaîtriez pas quelqu’un qui pourrait m’aider ?
Il garde le même air absent.
Moi : - Je sais pas moi, une assistante sociale peut-être ?
Guichetier : - ah, si. »
Il me sort un papier, tiré d’une énorme liasse d’au moins 100 exemplaires…
Un seul numéro de téléphone pour tout l’arrondissement. Elle doit faire des heures sup l’assistante.
(photo : Robert Tripoux)
robert tripoux.jpgJe rentre chez moi et je lui téléphone.
Assistante sociale : « Alors pour l’aide, laissez tomber, on ne la donne qu’aux moins de 25 ans, ou aux femmes célibataires avec enfants. Il ne vous l’a pas dit le guichetier ? »
Je me retiens de lui dire qu’il avait l’air un peu con comme une valise sans poignée comme dirait ma mère.
Moi : «  Et pour mon chômage ?
Assistante sociale : - Ah ben je peux rien faire.
Moi  - Mais on m’a dit qu’une assistante sociale pourrait m’aider !
Assistante sociale : - Non, je peux rien faire, je ne suis pas en contact avec le pôle emploi.
Moi  - J’essaie de les contacter mais je n’arrive pas à avoir de rendez-vous! Vous pourriez peut-être au moins leur téléphonez pour m’appuyer ?
Assistante sociale : - Non non, désolée, je peux rien faire. (c’est Robert Tripoux, l’inverse d’Hassan Céhef)

Regardez le JT ces jours-ci, vous me verrez peut-être :
« En direct de Paris : une jeune chômeuse désespérée est actuellement enchaînée au guichet de son agence pôle emploi, un énorme panier de victuailles à ses pieds… »

De toute façon, j'ai trouvé un job : Mimilady m'a désignée chef de cabinet du ministère du travail...

13/11/2010

TF1 la chaîne de la culture : fin de concession

fin de concession.jpgCa fait longtemps que je surveille la carrière de Pierre Carles, ce réalisateur indépendant dénonçant les travers des médias.
Plusieurs de ses séquences ont crée un formidable buzz dernièrement, et pourtant le nom de Pierre Carles n’était quasiment jamais cité. Avant de voir son film, je ne savais même pas qu’il était l’auteur des extraits  polémiques : (je vous invite grandement à cliquer sur les liens vers les séquences) :
- C’est Pierre Carles qui a montré Jean Luc Mélenchon traitant Pujadas, le journaliste du JT de France 2, de "larbin !" "laquais" à la solde du pouvoir politique.
- C’est encore Pierre Carles qui a filmé Arnaud Montebourg proclamant : « c’est le moment de taper sur TF1, car c’est la chaîne de la droite, des idées qui détruisent la France, la télévision de l’individualisme, du fric… »

Ces séquences sont extraites du dernier documentaire de Pierre Carles, Fin de concession. Le réalisateur s’y pose une simple question : « pourquoi la concession entre TF1 et son actionnaire principal, Bouygues, est-elle sans cesse renouvelée, alors que le cahier des charges, promettant une chaîne basée sur la culture, n’a pas été respecté ? »

Le réalisateur montre les archives de l’audition du groupe Bouygues en 1987 pour remporter la première chaîne.  Les images sont ahurissantes : Bouygues promet : « nous serons une chaîne de culture et nous avons l’ambition d’imposer notre marque sur ce point de vue là » TF1 « réservera une place importante aux évènements culturels de haut niveau » en diffusant de l’opéra (Ravel, le festival d’Orange…). Elle « oubliera de temps en temps l’audimat » elle proposera peu de séries américaines et de dessins animés qui abrutissent les enfants, mais financera des productions françaises. Bernard Tapie ajoute même « on verra des matchs de pelote basque » !

Normalement, la concession de TF1 et Bouygues devait être réétudiée au bout de 10 ans, si l’entreprise n’avait pas rempli le cahier des charges. Or, rien n’a été fait, comme vous pouvez tous le constater…     A part Télérama à l’époque, dont TF1 s’opposait à la publication de l’article, aucun média n’en a parlé… Le Lay, le PDG de TF1 depuis la privatisation et jusqu’en 2007,  a même avoué les prétentions contraires de la première chaîne : « à la base, le métier de TF1 c’est d’aider Coca-cola, par exemple, à vendre son produit. Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du spectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible, c'est-à-dire de le divertir, de le détendre en deux messages. Ce que nous vendons à Coca-cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ».

Pierre Carles tente d’interroger des journalistes sur ce sujet, et il se retrouve face à un mur. Quasiment personne n’accepte de lui répondre, et sans « langue de bois ». On comprend mieux pourquoi la France est classée 44ème pour la liberté de la presse…
C’est déprimant, même si le réalisateur traite le sujet avec beaucoup de vivacité, d’humour et d’autodérision comme à son habitude. On rit  lorsqu’il tente de filmer à leur insu les journalistes depuis une montgolfière. On s’esclaffe avec le running gag de Jacques Chancel, qui à chaque coup de fil, a toujours de bonnes excuses pour ne pas se faire interroger. L’interview de Charles Villeneuve est désopilante : il déplore «je me suis déjà fait avoir une fois » et pourtant il ne se rend pas compte qu’il a affaire à la même personne et qu’il se fait donc encore rouler ! Toute la salle a explosé de rire en entendant la sonnerie de son téléphone : la B.O du Parrain

Pierre Carles est considéré comme le Michael Moore Français, pour ses documentaires polémiques et drôles, où il se met en scène. Pourtant contrairement au réalisateur Américain, Carles se remet plus en question. Il filme des collègues le critiquant, il admet avoir perdu de sa gniaque, user de procédés douteux (dissimuler son identité pour soutirer des déclarations…)

Je vous conseille vivement de voir ce film très révélateur sur les médias français. Dépêchez-vous, il est peu diffusé…