05/03/2018
Big little lies
Quelqu'un est assassiné à la fête de l'école. Qui ? Tué par qui ? Pourquoi ? Les flash-backs et les dépositions des témoins permettent de le comprendre.
Une sorte de Desperate housewives nouvelle version, avec potins mesquins et crêpages de chignons (voir bande annonce en lien). Les héroïnes sont toutes des mères de famille, et je pense qu'il faut être mère et au bord du burn out et de la crise d'hystérie, en conjuguant boulot, morveux, et corvées à la maison, pour vraiment s’intéresser à la vie des personnages. Le début était fastidieux : "non mais ils ne vont pas réellement faire tout un plat parce que la gamine s'est fait tirer les cheveux par un autre merdeux ? Parce que la fête d'anniversaire de l'une était plus réussie que l'autre ? Créez un forum de mamans, pas une série !"
Big little lies fait pourtant aussi rêver, car la série se déroule dans une magnifique ville ensoleillée du bord de mer, les femmes habitent des immenses villas de rêve, sont toutes très riches et très belles. Mais très tête à claques, en priorité Laura Dern, femme d'affaires insupportable qui passe son temps à hurler sur tout le monde et qui pense que tout lui est dû. J'apprécie cependant la verve, le dynamisme et la passion de Reese Witherspoon, qui fait tout pour réparer les injustices, au point de se mêler parfois de ce qui ne la regarde pas et d'agir à la place des autres qui n'ont rien demandé (Shailene Woodley (Divergente), trop effacée, Nicole Kidman, victime qui ne veut pas l'admettre).
J'ai rapidement deviné qui était mort et pourquoi, et la série se termine à la façon hollywoodienne "tout est bien qui finit bien, les méchants sont punis et on est tous copains" mais j'ai apprécié les décors, les répliques et le casting de stars. Les personnages, même s'ils ne sont pas toujours sympathiques ou si je ne peux pas m'y identifier, sont bien saisis ( en priorité la femme battue qui excuse son bourreau, homme en apparence idéal, mari passionné et père attentionné vu de l'extérieur).
Une saison 2 est prévue pour 2019 avec le même casting.


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03/03/2018
Série à voir : Feud
Je ne peux m'empêcher de lire "Freud" à la place, et je pensais que la série traitait de psychanalyse. En réalité, mémé qui parle anglais comme une vache espagnole a vérifié la traduction, Feud signifie "querelle". Pourquoi ne pas donner le titre en français franchement ?
Dans la première saison, la querelle est celle de Bette Davis et Joan Crawford sur le tournage de l'excellent film "qu'est-il arrivé à Baby Jane ?" En bonne cinéphile et appréciant beaucoup ce scénario cynique qui m'avait perturbée adolescente, j'étais ravie de connaître l'envers du décor de Hollywood. Je n'ai pas été déçue : et que ça se tire dans les pattes pour avoir son nom en premier sur le générique, des gros plans avantageux, se mettre le réalisateur et la presse dans la poche en colportant des rumeurs sur sa rivale... Un régal de mesquineries et un bon exemple de la triste réalité du cinéma. (voir bande annonce ici en lien)
La série traite de la célébrité qui met une barrière entre les stars et le peuple, et ouvre en fait les portes de la solitude et de l'incompréhension à l'actrice pourtant adulée. Feud évoque aussi l'inexorable vieillesse, qui altère la beauté, donc la popularité des actrices... O rage ô désespoir, ô vieillesse ennemie.
La deuxième saison, qui n'est pas encore sortie, relatera le divorce du prince Charles et de Lady Di. A priori ce sujet m'intéresse moins (quand la princesse est morte, je savais à peine qui c'était et je n'ai pas compris le déferlement médiatique, car je ne lisais pas de presse people et n'avais pas accès à internet à l'époque.)
A suivre : Big little lies


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01/03/2018
The deuce
Dans les années 70, l'essor du cinéma porno à travers la vie animée du Deuce, un quartier de Manhattan peuplé de prostituées et de leurs macs.
J'ai eu du mal au début, car je trouvais le sujet trop glauque : dès le premier épisode, un maquereau repère les ados fugueuses à la gare de New York. Elles ont fui leur campagne natale et leur père violent, pour espérer une meilleure vie, mais se retrouvent mises sur le trottoir, brutalisées par leur proxénètes et leurs clients.
J'étais aussi mal à l’aise devant la mise en scène : l’esthétisme cool, les supers musiques, les tenues, l'humour, qui rendent la prostitution et les maquereaux sympas (ils sont si drôles ! avec leur col pelles à tartes et leur pattes d'eph !) Puis je me suis laissée prendre au jeu (la condition de ces femmes est tout de même vaguement dénoncée) et je me suis intéressée au destin de la prostituée "libre et rebelle" qui refuse d'avoir un maquereau, puis tente de s'extirper de la rue en... devenant réalisatrice de films porno.
Elle est jouée par Maggie Gyllenhaal, épatante, productrice de la série et qui donne de sa personne, cas de le dire. Le barman qui se veut honnête et son frère jumeau corrompu qui se lance dans le business sont joués par James Franco, et j'ai du mal à comprendre quel rôle l'acteur interprète, car au final il joue les deux frères de la même façon : choisir un seul acteur pour les deux protagonistes me paraît superflu, la performance artistique n'est pas au rendez-vous. A part la prostituée rebelle, j'ai eu du mal à apprécier les personnages, surtout les maquereaux évidemment. Mais the Deuce demeure une série intéressante, surtout pour la reconstitution de l'époque sex drugs rock n'roll.


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26/02/2018
Série coup de cœur : The knick
Cette excellente série de Steven Soderbergh relate la vie d'un hôpital en 1900. A part la comique Scrubs, je n'ai pas regardé de séries en milieu hospitalier, comme Urgences ou Grey's anatomy, car j'ai de mauvais souvenirs de l’hôpital ( = mouroir pour vieux). Je craignais d'être mal à l'aise avec les maladies, le sang, la mort. Mais vu le casting (Clive Owen♥, acteur des Fils de l'homme, et Steven Soderbergh, réalisateur de Traffic et Ocean's eleven) je me suis laissée tenter.
Le premier quart d'heure met directement dans l'ambiance : un médecin joue sa réputation en testant une nouvelle technique, en opérant devant ses pairs une femme enceinte : l'opération échoue, la femme et son bébé meurent, le sang gicle de partout et j'ai failli rendre mon cacao. Mais la réalisation est si intense et le propos si passionnant que je suis restée devant l'écran. On voit l'incroyable évolution de la médecine en un siècle : "on va être révolutionnaire, on installe l'électricité dans l'hôpital ! Bon ok on sait pas encore trop comment ça fonctionne et on a fait cramer un patient..." "Cet homme est cocaïnomane ? Nous venons justement de découvrir une nouvelle substance qui va le désintoxiquer en moins de deux : l'héroïne !" "nous venons d'inventer une machine incroyable pour voir à l'intérieur du corps humain ! On appelle ça des radios ! Et justement les rayons X sont extrêmement bénéfiques pour le corps !"
Ici, pas de manichéisme, pas de gnangnan (le beau docteur toujours propre et poli va t-il épouser l'infirmière ?) Le héros est un médecin cocaïnomane et irascible, qui dévergonde la jeune infirmière innocente. Mais cette dernière n'est pas si naïve et en profite pour gravir les échelons... La seule vraie histoire d'amour se déroule entre une femme aisée, bienveillante donatrice de l’hôpital, et le fils de son domestique, à qui elle a permis de faire des études et de devenir un brillant médecin. Mais comme il est Noir, on lui refuse le droit d'exercer, et comme il est issu d'une famille pauvre, l'histoire d'amour est impossible, la femme doit se plier aux convenances de son rang. La série traite également de l'avortement illégal à l'époque et pratiqué par... une religieuse : elle aide les femmes, souvent prostituées, en leur distribuant des préservatifs.
Les dirigeants de l’hôpital et les médecins doivent ruser pour trouver des subventions ou monter en grade. La série est cynique et très réaliste, elle reflète son époque et interroge la nôtre : si la médecine a progressé, les mentalités (racisme, avortement, préjugés, corruption, ambition démesurée) beaucoup moins...
La deuxième saison se termine abruptement sur un cliffhanger intenable et la troisième saison a été... annulée ! Soderbergh l'explique ainsi : "elle devait se dérouler en 1947 et être tournée en noir et blanc anamorphique. il est possible que cette idée ait contribué au non renouvellement de la série". M'enfin !


17:01 Publié dans Je suis culturée, On connaît la série | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : séries | |
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