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29/04/2015

Whiplash

cinémaJe viens de voir Shaun le mouton, allez-y gaiement en gambadant, emmenez tout votre troupeau, c’est super marrant. Tous ensemble, tous ensemble, bêê bêeh ! En plus le caissier qui n’avait même pas trente ans m’a appelé mademoiselle, ça change de « la dame » du fermier. Il a rigolé quand j’ai demandé « une place pour Shaun of the dead, euh, le mouton, ouais, c’est pas le même genre ».

Je ne voulais pas voir Whiplash car je n’aime pas le jazz, souvenir de mon premier kiné qui mettait cette musique en boucle dans son cabinet : des chansons molles et sans mélodies qui me déprimaient. Mais des personnes me l’ont conseillé, dont ma BFF (les ados disent encore BFF ?) : « la musique est très dynamique, puis le jeune héros est batteur, je suis sûre que tu aimeras ».
Je vous avais dit que je voulais faire de la batterie quand j’étais petite ? (depuis toutes ces années de blog, mémé radote). Ma mère a décrété que ce n’était pas pour les filles, et elle m’a inscrite à la danse. Quand j’ai vu tous ces tutus roses ridicules et une nazi qui leur hurlait des ordres, je n’ai jamais voulu y retourner.

Je n’aurais sûrement pas pu faire de la batterie non plus, si c’était pour tomber sur un prof aussi sadique que celui de Whiplash. Je supporte mal l’autorité, et quand un chef m’aboie dessus, je lui montre un mépris profond et lui réponds avec condescendance en lui expliquant son boulot. Dans mon ancien travail, j’étais secrétaire (j’ai détesté) et j’ai surpris mes collègues chuchoter « c’est dingue, le directeur a peur d’elle, il ose plus rien lui demander depuis qu’elle l’a remis à sa place ce gros con ! » J’étais pas peu fière. En général quand on me bouscule dans le métro, je dis pardon, quand le plombier met un mois à me réparer ma chaudière, je ne rouspète pas, idem quand bouze télécom ou canal+ augmentent mon abonnement déjà exorbitant... Je me rebelle juste avec les mauvaises personnes quoi, les chefs au travail.

Whiplash martyr.jpgBref, au premier aboiement (disons second, le temps de réaction) du prof dans Whiplash, je l’aurais certainement empalé avec mes baguettes de batterie, et le film aurait duré 2 minutes trente.

Je ne comprends pas trop l’entêtement du héros. Il sort avec une gonzesse sympa, mais lui répond : « j’ai pas de temps à te consacrer, je préfère me faire humilier toute la journée par mon prof et souffrir le martyr. J’ai plus d’amour, j’ai pas le temps, quand la musique est bonne, quand elle ne triche pas, elle guide mes pas. » (enfin il lui sort un truc dans le genre)

Voilà, c’était une critique de film tout à fait conventionnelle, comme d’habitude.
Petit quiz On connaît la chanson à retrouver dans le texte.

 

 

18/04/2015

Lost river de Ryan Gosling

lost river au moins christina elle est belle pas comme l'autre moche.jpgAux Etats-Unis, à Lost river, une ville ruinée par la crise des subprimes, une famille tente de gagner assez d’argent pour conserver sa maison. La mère (Christina Hendricks, la secrétaire aux gros seins de Mad Men) accepte un travail étrange proposé par son banquier, attiré par son physique plantureux. Le fils (Iain De Caestecker, Ryan Gosling en plus jeune) vole du cuivre dans les immeubles abandonnés pour le revendre, mais il fait concurrence au truand de la ville, qui veut sa peau. Il est amoureux de sa voisine. Ensemble, parviendront-t-il à lever la malédiction qui pèse sur Lost river, cette ville engloutie par les eaux ? Voir bande annonce en lien.

Lost river, la ville abandonnée, le paradis perdu, évoque Détroit, où le film a été tourné. Il débute comme un documentaire, avec une interview des vrais habitants. Faute de travail et d’argent, la population fuit ce paysage de désolation : entreprises, écoles et zoo fermés, commerces pillés, maisons incendiées. Une apocalypse qui m’a mis en rage (comme toutes les injustices) : comment une ville prospère comme Detroit, capitale de l’automobile, a-t-elle pu  devenir ce champ de ruines ? Comment a-t-on pu laisser faire les banquiers rapaces ? Le début du film m’a rappelé les excellents documentaires Cleveland contre Wall street, Inside job, et même les investigations de Michael Moore.

matt lambros.jpgRyan Gosling ne souhaite pas réaliser un documentaire réaliste, mais un film très esthétique, à la lisière du fantastique. Ses prises de vues m’évoquent les photographies de théâtres en ruine de Matt Lambros, que l’on peut observer à la galerie Sakura à Bercy village.

Comment trouver de la beauté dans la déchéance, comment renaître de ses cendres, comment rebâtir sur des ruines : voici les thèmes principaux du film de Ryan Gosling.

C’est le grand méchant loup, le banquier qui a ruiné la mère et veut la croquer, qui lui propose un emploi. Elle est seule pour s’occuper de ses enfants, elle paraît si fragile... On tremble pour ce joli chaperon roux… Je trépignais encore d’énervement en la voyant accepter le job sans même savoir de quoi il s’agissait, la voir se jeter dans la gueule du loup, au sens propre comme au figuré : la porte de son travail représente la bouche d’un monstre. Je craignais le pire : la prostitution…

lost river eva mendes trop moche.jpgMais la mère arrive en fait dans un théâtre. Sur scène, une femme (Eva Mendès, encore plus laide et grossière que d’habitude avec un maquillage bleu sur les paupières) joue sa propre mort, devant un public hilare et assoiffé de sang. Les spectateurs reportent leur colère et frustration dues à la crise financière. La femme qui rit de sa fausse souffrance fonctionne comme une catharsis. Sauf que la mère, elle, subit ce rôle… Dans une mise en scène éprouvante, elle fait semblant de découper son beau visage. Plus tard, elle sera enfermée dans un carcan transparent sans pouvoir bouger, et le méchant loup pourra l’observer et faire ce qu’il veut : beau symbole de ce que doivent subir certaines femmes asservies. Ryan Gosling évoque peut-être aussi les stars médiatiques (comme lui ?) qui sont vues comme de beaux objets au service d’un public déchaîné.

Lost river distille donc un certain malaise. J’aurais aimé savoir dès le début qu’un espoir était possible, (oui je vous spoile un peu, mais c’est pour votre bien !) car j’ai vécu le film comme un cauchemar qui prend aux tripes : je savais à l’avance ce qui allait se passer et j’attendais avec angoisse que le couperet tombe.

Puis lorsque la jolie voisine (Saoirse Ronan, Lovely Bones, The grand Budapest hotel) apparaît, je comprends que l’amour et la jeunesse apporteront le renouveau. La jeune fille évoque la malédiction de Lost River, bâtie près d’un ancien village submergé pour faire un barrage. Le film montre que les hommes créent leur propre malheur en détruisant leur environnement. Le passé, les ruines des mondes engloutis doivent refaire surface pour construire l’avenir…

L’espoir vient également, cocorico, du petit frenchie du film, Reda Kateb ! Il est le seul homme bienveillant et protecteur avec la mère et ses enfants. Lors de l’interview, l’acteur nous explique qu’il était très étonné d’avoir été sélectionné « je ne pensais pas que Ryan Gosling connaissait mon existence ! » L’acteur-réalisateur l’avait en fait découvert dans Un prophète et Zero dark thirty,  où il interprète des truands. Avant le formidable Hippocrate où il joue un gentil et humble médecin, j’identifiais bêtement Reda Kateb à ses rôles de méchant et je ne l’appréciais donc pas spécialement... Ryan Gosling n’a pas fait cette erreur. Reda Kateb m’a émue : une journaliste l’a félicité pour son rôle dans L'astragale actuellement en salles, et il est devenu rouge pivoine ! Trop chou, il est timide le petit ! Puis il est venu à la présentation avec son chien, et quelqu’un qui aime les animaux est forcément bien. (les critères papillotiens : des critères universels).

lost river.jpgRyan Gosling avoue s’être inspiré du théâtre français du grand guignol pour ses spectacles macabres. Il m’a surtout fait penser au Silencio et à l’univers étrange de David Lynch, mais aussi à Dario Argento et ses giallo sanglants et colorés. Le réalisateur estime plutôt avoir tourné un « conte de fées sombre » ou un « dark goonies ». Euh ? Comparer le glauque et complexe Lost river à cette comédie d’aventure pour enfants qu’est Les goonies !
On sent aussi que l’acteur s’est inspiré des réalisateurs qui l’ont fait tourner : surtout Nicolas Winding Refn et son bizarre, sanglant et esthétique Only god forgives, ou encore les drames réalistes de Dereck Cienfrance comme The place beyond the pines.

Pourtant Ryan Gosling digère ses nombreuses références pour livrer un film personnel. Lors de la rencontre, il nous révèle : « Cette histoire est similaire à celle de la ville où j'ai grandi. (…) Encore aujourd'hui, l'idée que j'ai pu me baigner dans une rivière au-dessus d'une ville engloutie continue de me mettre mal à l'aise. » Pour le rôle principal, il nous avoue s’être inspiré de sa mère, qui a bataillé pour l’élever seule, lui et son frère. Il nous explique également : « À l'occasion d’un tournage, j'ai découvert Détroit, cette ville m'a profondément marqué. »

La bande originale est aussi soignée, angoissante et onirique que les images, avec par exemple cette chanson de Chromatics, qui a également composé pour Drive : Yes. Ou bien celle chantée par la jeune actrice du film, Tell me.

Lost River ne laisse pas indifférent. Il attirera les midinettes et adolescentes fans de Ryan Gosling (je n’en fais pas du tout partie évidemment, hum). Pourtant il risque de les décevoir par sa noirceur et son côté expérimental. Surtout, Ryanou ne joue pas dedans ! M’enfin, c’était pourtant un très bon argument pour doper les ventes !

 

17/04/2015

Rencontre avec Ryan Gosling

lost river,ryan gosling,ryan gosling est tout de même bien choupinou(voir début ici).
Jour J de mon rendez-vous galant avec Ryanou. J’arrive avec 15 minutes d’avance (effort surhumain). Je constate que la salle est déjà pleine, et largement remplie de filles. Uniquement présentes par intérêt cinéphilique certainement. Comment ça, j’ai des concurrentes ? Ce n’est pas un tête-à-tête amoureux ?
Sur mon fauteuil, je trouve un cadeau, un T-shirt du film. Quel charmant garçon ce Ryan, je suis sûre qu’il l’a cousu lui-même, avec amour, de ses petites mains made in Taïwan Gosling, rien que pour moi… et les 100 autres nanas.

Le film passe… (j’en parlerai demain). On attend la star. Il a du retard, le taxi est coincé dans les bouchons. Ah ben ça, si il avait emprunté le métro comme tout le monde, on n’aurait pas de problème. Non, il ne créerait pas une émeute dans ce lieu public. Ou il pourrait venir en vélib. Parce que dans Paris, en vélo, on dépasse les autos, à vélo dans Paris, on dépasse les taxis.
« Ryan nous fait savoir qu’il sera là dans 4 à 9 minutes précisément »

15 minutes plus tard, toujours rien. Il a pris la Lost river, il s’est perdu en canoë sur la Seine.
Je profite de l’attente pour régler les détails des tâches confiées par mes copines :
« je compte sur toi pour faire des photos !
- avec Ryan et toi !
- et un autographe !
- et un bisou ! »

Je ne suis pas Tom Cruise, je voudrais bien accepter les missions impossibles (surtout le bisou) mais je peux au moins remplir la première. Facile, je vois très bien la scène, je suis à 10 mètres. Je prépare mon cadre. Tout est parfait.

ryan gosling elysée.pngRyanou arrive enfin. Aaaah, il est trop chou, avec son sourire malicieux, ses yeux rieurs, sa dégaine toute simple mais si sexy… Je me retiens avec peine de ronronner, courir me frotter à lui… Je dégaine comme tout le monde mon portable. Je vois tous les écrans autour de moi présenter des images et vidéos parfaites. Les miennes aussi. Beau cadre, on voit très bien Reda Kateb, son chien (oui, il est venu avec son chien !) Ryan et sa chemise de bûcheron entrouverte sur un torse magnifiquement bronzé, musclé et… (bon j’arrête)…et son beau visage… blanc. Mais tout blanc. Rien, aucun trait, comme une vidéo floutée. Un fantôme. (un ange ?)

Sur 45 minutes d’entretien, j’en ai passé 43 à fixer mon écran de portable en grommelant « mais qu’est que c’est que ce bin’s ?! Pourquoi ça marche pas ! Pourtant j’ai bien fait tous les réglages, et si j’appuie là… ah non ça efface tout, et ici… »

Ne me demandez pas ce que Ryan Gosling a dit, j’en sais rien, je n’ai pas écouté, trop concentrée sur ma mission impossible. (mais vous pouvez entendre l'entretien en lien).
Ma voisine sainte Lexou a eu pitié et m’a refilée gentiment des photos (la première du billet). A ma décharge, elle a aussi essayé d’en faire avec mon portable et a obtenu le même résultat que moi. Alors hein, c’est pas vrai, ne m'appelez plus Gaston Lagaffe, c’est pas de ma faute ! C’est juste parce que je suis un chat noir ! Et parce que le vendeur de portable m’a encore roulée en repérant mémé nulle en nouvelles technologies : 
« J'ai besoin d'un portable qui fasse de supers photos, c’est très important.
- J’ai justement le produit idéal, prenez cette daube qui ne coûte que 12 millions ! » (pour mon ancien téléphone qui m’a lâché prématurément, son collègue m’avait tout de même dit « mais qui vous a vendu ça ? on vous a pas dit que c’était de la merde ?! »  Je me suis fait un plaisir de lui lancer devant sa nouvelle cliente pigeon : « AH AH ! C’EST VOUS !!!  Exactement le 23 novembre ! Et vous m’avez dit ces mots précis : « vous ne le regretterez pas !!»)

Avec Ryanou, je n’ai donc pas eu de photos, ni d’autographe, ni de bisou. Il s’est enfui comme un voleur avec ses gardes du corps.
Je reste persuadée que si j’avais pu l’atteindre, il aurait eu le coup de foudre et immédiatement plaqué Eva Mendès pour moi.
Evidemment.

Bémol rassurant : je trouve qu'il s'habille mal. Le gilet de vieux sur la photo d’hier ou la chemise de bûcheron que mémé daltonienne ne peut pas décrire (je la vois verte et kaki mais je suis sûre que vous allez encore me dire que je me trompe).

Demain, enfin la critique du film Lost river.

Petit quiz On connaît la chanson à retrouver dans le texte

 

15/04/2015

Ryan Gosling se marie…

ryan gosling.jpg…Avec moi.
C’était juste pour voir si ce titre allait provoquer un pic de connexion.

Je reçois ce mail :
« Invitation pour une projection privée du film Lost River, en présence de Ryan Gosling et Reda Kateb. Si vous souhaitez obtenir plus d’infos, merci de me renvoyer un message »
Pour la première fois, ni la date ni le lieu ne sont précisés. Pourtant même si je dois travailler le jour J, je réponds oui en 2 secondes trente, sans même lire la fin du texte, en m’arrêtant aux mots « en présence de Ryan Gosling ».

J’empoigne mon portable et envoie à tous mes contacts, même ceux que je n'ai pas vus depuis 2 ans, même ma propriétaire et le plombier… (non je déconne) sans phrase de préambule :
« hiiiiiiiiii (avec 200 « i ») je vais rencontrer… RYAN GOSLING !!!!! (avec 2000 points d’exclamations) ♥♥♥ (et tous les émoticônes cœurs avec flèche et fleurs présents sur mon téléphone).

Toutes mes copines répondent :
« HIIIIII LA CHANCE !!!!! Je veux un autographe !!!!!! ♥♥♥ RYAN !!!!!!»
« HAAAAA LA CLAAAASSE !!!!!! Fais des photos !!!!! ♥♥♥»      

Seuls les garçons, ces êtres étranges, envoient des sms succincts comme :
« cool. »
« sympa. »
Ce sont rien que des jaloux.

Le deuxième mail de confirmation précise : merci de ne pas en parler sur les réseaux sociaux. »
Les 2 millions de contacts sur mon téléphone, c’est bon, ça compte pas comme réseau social ?

Le message ajoute : « Les questions devront porter uniquement sur le film »
Ah non mais désolée, je n’ai qu’un seul et unique sujet à aborder avec Ryanou, un sujet primordial qui éclipse tous les autres, qui nous empêche toutes de dormir, qui bouleverse le monde, qui mérite que je me lève avec mon micro et que je lui lance à travers toute la salle de cinéma :

cinéma, ryan gosling, ryan gosling et Eva mendès, ryan gosling avec eva mendès, qu'est ce qu'elle a de plus que moi, ryan gosling est tout de même bien choupinou« Ryanou chéri, qu’est-ce que tu fous avec Eva Mendès ?! Et tu lui as fait un gosse en plus ! Elle est moche, elle a un regard dur, des traits grossiers ! Puis elle a 7 ans de plus que toi ! Alors que nous deux, mon Ryanou d’amour, on a le même âge à peu près, c’était parfait ! Nan mais qu’est-ce qu’elle a de plus que moi franchement !!! »
C’est vrai quoi, on se demande.
Vous constatez que contrairement aux garçons envieux de Ryanou (parce qu’il é trô bô) je ne suis pas du tout jalouse d’Eva Mendès, je n’observe qu’un simple constat objectif.

En même temps, pour une fois que ce n’est pas un vieux bedonnant qui se tape une bombasse qui pourrait avoir l’âge de sa fille, on ne va pas se plaindre. Ça donne de l’espoir à toutes les cougars. Je vais m’incruster aux fêtes de mon neveu :
« t’as quel âge toi ? 23 ? Comme moi ! Du Malibu orange ? Ah non ça me rappelle une soirée de 2004 où j’en ai trop bu. Comment ça en 2004 j’avais 12 ans ? Mais non j’étais à la fac et… ah si… mais j'étais précoce ! Oui bon, j’étais précoce mais après j’ai redoublé 11 fois ! Danser ? ok mais c’est quoi cette musique de sauvages, mettez-moi radio nostalgie !»

Tu vois bien Ryanou : sortir avec une vieille peau comme Eva Mendès, ce n’est pas possible !

 Suite demain