17/02/2021
En eaux profondes
En ces temps de déluge et de couvre-feu où on regrette les congés en bord de mer, un bon film pour relativiser. Il est inspiré d'une histoire vraie : un couple en vacances dans un endroit paradisiaque fait de la plongée en groupe et est oublié en plein milieu de la mer et des requins. Voir la bande annonce en lien.
Très efficace, avec peu de moyens, une unité de lieu et d'action et sans effets spéciaux : les acteurs ont réellement tourné parmi les squales ! Tout est dans l'attente et l'imagination : "vont-ils s'en sortir ou se faire bouffer ?"
On ne voit donc plus que le couple, leur tête qui dépasse de l'eau, face à l'immensité déserte. Parfois, le spectateur aperçoit des requins les frôler, sans qu'eux s'en rendent compte. Peu d'action et pourtant, le procédé fonctionne parfaitement sur les caractères imaginatifs et anxieux qui anticipent le pire comme moi.
Les ressorts psychologiques et les problématiques du couple sont bien dessinés : au début, ils pensent juste s'être trompé de lieu, ils sont persuadés que le bateau va venir les chercher. Ils restent complices et rigolent. Ils commencent à comprendre, essaient de rester calmes et solidaires, puis avec la fatigue, la perte d'espoir, s'en prennent l'un à l'autre "si tu ne t'étais pas attardé à regarder cette anguille ! " "si tu avais bien voulu rejoindre les autres bateaux qu'on voyait au loin au début !" Ils remontent loin, comme les disputes de couples qui s'enveniment : "et si tu ne travaillais pas autant, on aurait pas pris ces vacances au dernier moment sans préparation !" Avec des si, on met Paris en bouteille, mais pas la mer pleine de requins.
Sur le même sujet d'attaque de requins, une autre histoire vraie est aussi racontée dans The reef, très efficace également.
Par son procédé minimaliste qui fonctionne principalement sur l'imagination du spectateur, Open water m'a rappelé Duel de spielberg, où l'on voit simplement un camion sur une route se faire poursuivre par un autre pendant toute la durée du film : "pourquoi ? qu'est ce qu'il lui veut ? va t-il en réchapper ?"
J'avais beaucoup apprécié Open water à l'époque de sa sortie et mon avis n'a pas changé en le revoyant. Il ne dure qu'1h15, car le procédé ne pourrait tenir sur la longueur.
Open water, en eaux profondes, de Chris Kentis, 2004, Mycanal
14:05 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma | | Facebook
Underwater
Encore un film d'épouvante dans l'eau. Cette fois-ci, un supposé séisme détruit une station de forage de pétrole, à 10 000 mètres de profondeur sous l'océan. Les employés survivants tentent de s'enfuir à travers les dédales labyrinthiques de la station. Mais est-ce vraiment un tremblement de terre qui a provoqué le désastre ? D'étranges créatures apparaissent dans le sillage des personnages... Voir la bande annonce en lien.
Alien croisé avec Abyss, la profondeur en moins, même à 10000 sous l'eau. On retrouve les décors similaires (les dédales de la station rappellent le vaisseau Nostromo) et les personnages typiques de ce genre de film : la scientifique biologiste flippée un peu boulet, le rigolo un peu lourdaud, l'intello qui connaît les machines, le commandant brave et responsable.... Même l'héroïne, incarnée par Kristen Stewart, est copiée sur Sigourney Weaver dans Alien 3 (le moins bon) : crâne rasé comme elle. Comme dans Alien, l'entreprise veut à tout prix réaliser des profits en dépit de la sécurité de ses employés et de la préservation de l'écosystème.
Mais contrairement à son modèle qui installe doucement une atmosphère et du suspense, prend le temps de définir ses personnages, on est directement plongé dans l'action, la station explosant dès la première scène. Ce qu'il m'a le plus dérangé, c'est que comme les personnages se retrouvent dans les abysses, sans lumière, qu'ils ont peu de vision à travers leur scaphandre, qu'ils courent et que la caméra subjective filme en se positionnant comme eux, eh bien souvent, on ne voit rien, comme eux : que du noir, de l'agitation. On ne peut pas flipper si on ne comprend pas ce qu'il se passe ! ça m'a rappelé la grande scène de la bataille de nuit dans la dernière saison de Game of thrones, où on ne voyait rien. Inutile de mettre 80 millions de dollars dans ce film du coup... Une petite déception, autant revoir Alien.
Underwater de William Eubank, 2020, MyCanal
14:00 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma | | Facebook
16/02/2021
Bilan "je suis culturée" semaine 6
6 DOCUMENTAIRES :
Coup de coeur :
- Les super pouvoirs du chat, France5, dispo jusqu'au 19/02
- Nos voisins à plumes, l'univers chamarré des oiseaux de jardin, Arte, dispo jusqu'au 05/03
Pas mal :
- La disparue du Cecil hôtel, 4 épisodes
- Delon, l'affaire Markovic : coup bas chez les gaullistes, France 5
- La minerve, le fantôme des abysses, National geographic
- Cosmos, la cité disparue, épisode 3
1 SERIE :
Pas mal :
- Possessions, Mycanal
5 FILMS :
Pas mal :
- Pirates des Caraïbes 3, jusqu'au bout du monde de Gore Verbinski, 2007
- Pirates des Caraïbes 4, la fontaine de jouvence de Rob Marshall, 2011
- Mlle de Jonquières d'Emmanuel Mouret, 2018, Arte
- Les nouveaux héros de Don Hall et Chris Williams, 2015
- Manchester by the sea de Kenneth Lonergan, 2016
2 LIVRES :
Pas mal :
- Chroniques de jeunesse de Guy Delisle, 2021
- Hollywood menteur, le tournage des Désaxés, Luz
16:16 Publié dans Je suis culturée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, séries, mycanal, netflix | | Facebook
12/02/2021
Je suis là
Certainement à cause de l'algorithme de Mycanal qui me propose des films selon ceux que j'ai appréciés, je m'aperçois que mes semaines sont à thème :
la première : les loups, les films d'aventure puis les comédies françaises autour des nouvelles technologies.
La 2ème, des histoires vraies et des films fantastiques mettant en scène des enfants orphelins.
La 3ème, des films avec Bacri.
La 4e, des films d'animation, et ici la 5ème, des films d'épouvante se déroulant dans l'eau, puis des films français sur la solitude des réseaux sociaux :
- Je suis là d'Eric Lartigau, 2020, MyCanal
Stéphane est aussi désuet que la déco de son restaurant basque. Pour être "dans le coup", il ouvre un compte Instagram et se met à converser avec une abonnée Coréenne. Se sentant pousser des ailes, cet homme à la vie rangée décide de partir sur un coup de tête retrouver cette inconnue...
Alain Chabat qui s'associe à nouveau au réalisateur de Prête-moi ta main, je pensais être conquise. Mais le charme n'opère plus. Le film comporte de nombreuses longueurs (je l'ai regardé en 2 fois) et des incohérences. Plus que drôle et romantique à l'image de prête moi ta main, il est triste et surtout agaçant, voire consternant. voir bande annonce en lien.
Le héros n'échange que des banalités cordiales et peu de mots "ça va ? - Oui et vous" mais il tombe amoureux de la femme. Il est beaucoup plus vieux qu'elle (Chabat a 62 ans, l'actrice Doona Bae 41) mais s'attend à ce qu'elle lui tombe dans les bras. Surtout, il débarque en Corée sans la prévenir ! Quelle femme saine d'esprit accepterait de rencontrer un pareil forceur ? s'il l'avait prévenue, s'ils avaient eu des échanges amoureux, pourquoi pas, la démarche aurait pu être romantique comme l'annonce le film : quelqu'un qui va au bout de ses rêves, part à l'aventure. Mais là, elle est simplement glauque !
L'illuminé ne comprend absolument pas le problème et harcèle la pauvre femme de messages ("je suis là"), jusqu'à la suivre sur son lieu de travail ! Au lieu de visiter la ville, il l'attend pendant 12 jours à l’aéroport, en dormant sur des fauteuils comme un clochard. Comme il s'ennuie, il tient la jambe de tous les gens qu'il croise pour leur raconter son histoire de fou ("elle va bientôt arriver, il lui faut juste du temps") se prend en photo avec eux sur Instagram, tout en taguant la pauvre femme sur toutes les photos, l'exposant au public alors qu'elle n'a rien demandé.
Le profil de l'aliéné devient viral (j'aimerais savoir comment il passe de 20 à 300 000 abonnés juste en mettant la photo de sa gueule et de la femme de ménage de l'aéroport ? Où est le réalisme ?) Il devient alors célèbre, mais pas sous le nom du "sociopathe qui harcèle les femmes", non, sous le nom du "french lover"!
A notre époque où l'on parle de plus en plus, enfin, de la violence que subissent les femmes harcelées au quotidien, dans la rue, sur les réseaux sociaux, partout, le réalisateur n'a aucune décence de présenter un forceur comme un romantique, comme un être simplement maladroit et touchant !
Il faut dire que la fille a aussi des torts. Quand le forceur lui annonce qu'il débarque à l'improviste à Séoul pour la rencontrer, au lieu de lui expliquer la folie de sa démarche et qu'évidemment, elle ne le rejoindra pas à moins d'être escortée de 12 gardes du corps et d'un psychiatre armé d'une camisole, elle lui répond "d"accord, je vous attend à l'aéroport." Ces personnes passives-agressives m'énervent au plus haut point. Comment le mec peut comprendre où il a merdé si elle ne lui explique pas ? Elle finit par le faire quand il la suit et lui impose une confrontation : "vous manquez d'intelligence émotionnelle, vous ne savez pas comprendre ce qu'attendent et pensent les autres, vous forcez les choses." Mais même avec ces explications limpides, le taré ne saisit toujours pas. Heureusement, contrairement à la vraie vie, l'homme repoussé à juste titre ne devient pas agressif.
Chabat qui erre dans l'aéroport en faisant des rencontres étonnantes m'a rappelé Le terminal avec Tom hanks, le choc des cultures m'a évoqué Lost in translation, mais sans leur subtilité. On se demande pourquoi Alain Chabat s'est laissé embarquer dans ce film sordide, en tout cas il ne m'a pas emmenée au 7ème ciel ! Autre reproche : pourquoi Blanche Gardin se sent-elle obligée d'imiter aussi mal l'accent basque ?
16:28 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma français | | Facebook