20/04/2011
Je suis bien de chez moi (bis)
(Après la première partie ici ). J’y ai encore eu droit. Juste le temps de me présenter, à peine deux phrases, je suis pas encore assise sur le fauteuil qu’on me dit : « t’as un accent »
J’avais prononcé un mot en "eu", je ne sais plus lequel. Un jeûne, une preûve, ta gueûle ? Ah non, sans doute pas celui-là. Je me vois mal dire en arrivant : « salut, moi c’est Papillote, toi ta gueule» Qu’est ce que j’ai bien pu dire pour caser un mot en « eu » et me faire repérer d’entrée ? Enfin bref.
Et le type me dit, au lieu de : « Tu serais pas de Lyon, cette magnifique ville, capitale des Gaules, de la gastronomie, de la résistance etc…
Non ! Il me sort : « Tu serais pas de Saint Etienne ?
Saint Etienne ! Heûreûseûment que j’y connais rien en foot et que les Stéphanois ne sont pas mes ennemis de naissance, comme apparemment ça devrait être la coutume.
Puis il ajoute : « dire "eû", c’est pas glamour ».
Je vois pas pourquoi… En classe de 6ème, m’entendant répondre à une camarade, ma prof de français m’a interrompue, interloquée : « C’est fou, t’as tout à fait l’accent d’Arletty disant "atmosphère atmosphère! Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ?!" » (cliquez sur le lien)
Ben quoi, Arletty, elle est pas glamour, avec sa voix de poissonnière ? Je comprends pas, non vraiment… Puis Arletty, elle est Parigote ! M’enfin !
Ce week-end, même chose. Présentations.
- Et tu es d’où ?
Moi, toute fière : - De Lyon ! (Cette magnifique ville, capitale des Gaules, de la gastronomie, de la résistance etc…)
Dépité :- aaah, booof…
Moi, offusquée : - COMMENT CA, BOF, LYON ?!!! C’est très bien, on a deux fleûves !
Me corrigeant : - Des fleves ? »
Oui, les deux fleuves, ça paraît anodin pour qualifier Lyon (cette magnifique ville, capitale des Gaules, de la gastronomie, de la résistance etc…), mais c’est le premier critère qui m’est venu à l’esprit. Tout le monde n’habite pas sur un confluent ! Non mais !
La veille, j’étais au Parc Astérix. Heûreûseûment, je n’ai pas dit que j’allais à la vogue. Mais j’ai quand même demandé s’il y avait des auto-tamponnantes, et tout le monde m’a repris. Apparemment les gens normaux le reste de la population mondiale les autres disent auto-tamponneuse. Du coup j’ai vérifié et je suis encore tombée des nues.
Bon je me doute que personne ne dit comme ma mère, spécialiste des expressions abracadabrantesques « avoir faim comme le Rhône a soif », « manger sur les brouillards du Rhône ». Ou bien encore
« fait flique ! C’te bugne de miron, y me pitrogne puis y’me graffine ! Mais quel bredin ! » et :
« J’abonde pas à tout faire !
- oui mais si tu grabottais moins ! »
Normal si vous ne captez rien.
Mais tout de même, ne me dîtes pas que vous n’utilisez pas ces expressions courantes, trouvée ici sur wikipédia :
Il a rien dans la caboche ?
Reste pas en plein cagnard ?
Boire un canon ?
Porter des habits au dégraissage ?
Son travail, c'est une bonne gâche ? Y'a pas de gâche pour la voiture ?
Mettre de la panure sans faire de catons ?
Alors, vous proposez vos traductions?
(réponse demain)
19:11 Publié dans Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : parler lyonnais, faire flique, bugne, arletty atmosphère | | Facebook
17/04/2011
A la télé cette semaine : The full Monty, le viager, Twin Peaks...
Ce soir à 22h15, TMC diffuse The full monty, où des chômeurs Anglais se lancent dans un spectacle de strip-tease. Ils n’ont pas la carrure des Chippendales mais plutôt de Laurel et Hardy ou monsieur tout le monde. La scène du strip-tease reste d’anthologie, mais elle est censurée sur You tube! Je vous donne tout de même un avant goût ici, plus la chanson Hot Stuff. The full monty peut-être classé dans la lignée de Ken Loach, pour le « réalisme social chez les ouvriers » mais avec la comédie en plus. (D’ailleurs l’acteur Robert Carlyle, de Trainspotting, a tourné dans Carla’s song de Loach). La comédie sociale est en plein boom actuellement en France (Ma part du gâteau de Klapisch, 8 fois debout, Le nom des gens…)
Une autre comédie populaire : Le viager de Pierre Tchernia, mercredi à 22h50 sur France 3. En 1930, un vieux souffreteux (Michel Serrault♥♥♥) possède une maison à St Tropez, alors petit village inconnu. Son médecin (Galabru, au sommet de sa forme, cas de le dire), pensant que le vieux va bientôt claquer, lui propose de mettre sa maison en viager, à son profit et celui de son frère. Or, Serrault est increvable et la famille du docteur tente de pousser le destin… Ce film est hilarant, et en plus, il évoque habilement l’Histoire française. Galabru et ses prévisions péremptoires systématiquement à côté de la plaque : « La guerre, tu plaisantes ? Hitler va se dégonfler, il sait bien que la ligne Maginot est infranchissable… Non mes enfants, pas de guerre, faites-moi confiance ! » (Cliquez sur le super extrait) Et la niche du chien Kiki et des ses héritiers (Kiki 6)… Ce film me faisait mourir de rire quand j’étais petite.
Au même moment, dans un tout autre style, Arte montre la série culte et étrange Twin Peaks, à l’image des autres réalisations de David Lynch (Mulholland Drive, Elephant Man, Sailor et Lula…) Lynch est le réalisateur adoré des cinéphiles (je l’ai vu et lui ai parlé 2 secondes et demie). Qui a tué Laura Palmer et qui était-elle réellement? L’histoire est parfois compliquée et parsemée de références cinéphiliques, mieux vaut être bien réveillé pour la suivre. En revanche, elle est diffusée en VF !
A 20h35, Direct star diffuse SOS fantômes. (cliquez sur la chanson en lien : "Who you gonna call ? Ghostbusters !") Je l’ai revu récemment, m’imaginant revivre les bons moments de mon enfance, mais le manque de rythme est un peu décevant… Tant qu’à faire, je préfère la version suédée de Soyez sympas rembobinez…
Jeudi, Direct star diffuse American Graffiti de George Lucas, témoignage sur la jeunesse des années 60. A la veille de partir pour l’université et de quitter sa ville natale, en somme, son enfance, on suit le héros et sa bande de copains sillonnant la ville, crânant au volant de leur voiture, draguant ou écoutant du rock’n roll… Nostalgie, dernières folies avant l'âge adulte...
A la même heure, TMC diffuse The mask avec Jim Carrey et la magnifique Cameron Diaz. A l’époque (1994) ado timide, j’imaginais aussi pouvoir porter ce masque qui transformerait ma personnalité…
Si vous captez canal+ cinéma, cette semaine sont diffusés de grands films : Taxi Driver de Scorsese (« you talkin’ to me ? ») Kagemusha de Kurosawa et Buffet froid de Blier (« le soir, je rentrais du commissariat vanné… Et elle, elle m’accueillait avec des gammes, toujours des gammes ! Pas moyen de se reposer 5 minutes ! Alors un jour, j’ai branché son violon sur le 220 ! »)
Côté documentaire, après ceux de la semaine dernière sur Papon et l’épuration, je regarderai celui sur le procès d’Adolf Eichmann, jeudi à 22h50 sur France 2. J’ai vu un film du même auteur (Einsatzgruppen, les commandos de la mort) j’espère que celui-ci sera de la même facture. Dans la série écolo que passe en ce moment Arte, je pense aussi visionner mardi planète à vendre, sur les pays riches achetant les terres fertiles des pays émergents.
Sur ce, vous pouvez allumer votre télévision et reprendre une activité normale. A ciao bon dimanche.
Et vous, appréciez-vous ces films ? Qu’avez-vous regardé cette semaine et que comptez-vous voir ?
20:34 Publié dans Je suis culturée, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : cinéma, télé, le viager pierre tchernia, buffet froid, full monty | | Facebook
12/04/2011
Quel est votre âge intérieur ?
J’ai fait un test psychologique. Je n’en n’avais pas lu depuis la bonne vieille époque du magazine 20 ans (avant 2003, quand les articles étaient intéressants).
Quel sujet m’a motivée pour me replonger dans le bain ? : « Quel est votre âge intérieur ». J’allais enfin savoir si je mérite le surnom de mémé.
Vu mes réponses, je pensais sincèrement que le test allait me révéler cette tranche d’âge : « entre 6 et 10 ans, l’âge de la spontanéité. » Arrêtez de grogner "j’ai faim! " et de couiner quand vous voyez des gentils n’animaux ».
Résultat : j’ai obtenu le plus vieil âge proposé : entre 50 et 60 ans. Je ne comprends pas. J'en recrache ma verveine.
Mis à part ce détail de tisane, de petites habitudes, d’incompréhension et décalage face aux nouveautés et surtout aux technologies, (je le maintiens, ce sont des DETAILS) je ne comprends vraiment pas pourquoi je suis une mémé. Je ne me retrouve pas particulièrement dans la description : « âge de la sagesse » (ouarf ouarf)
« Votre dose de stress, d'incertitude et de crainte s'en trouve donc fortement diminuée » (OUARF OUARF OUARF).
Ma « dose de stress est diminuée », mais pourquoi ? Parce que : « Vous n'essayez pas d'atteindre un objectif à tout prix. » « Vous ne gaspillez pas votre énergie à lutter pas contre les évènements. » « Vous attendez que les choses viennent, à leur rythme, sans chercher à intervenir... » « Vous pensez que l'on finit par trouver en ne cherchant plus. ».
Ah ben oui, c’est ça en fait, j’attends. J’attends que le Pôle Emploi me verse mes allocations. J’attends qu’on me donne un boulot. (N’empêche, pour le dernier, je n’avais pas postulé, c’est l’employeur qui m’a téléphoné. On ne sait jamais, le miracle peut se reproduire).
Je risque d’attendre longtemps… Pas sûre que ce soit ça, la sagesse ?
Bon, j’exagère, je n’attends pas sans rien faire. Aujourd’hui, j’ai encore envoyé beaucoup de lettres de motivation. A force de copier coller ma formule de politesse en bas de page, je me suis trompée. C’est bête, j’avais pourtant bien peaufiné mon texte, mais monsieur Paul n'appréciera peut-être pas la toute dernière phrase, où je l'appelle "madame".
J’ai failli commettre une autre bourde : j’ai ouvert sur deux onglets ma messagerie perso (qui me sert à demander un travail) et ma messagerie Papillote (où mes millions de fans me réclament des autographes). En cliquant sur la boîte perso, hotmail s’est déconnecté pour se mettre sur celle du blog. Heureusement cette fois je m’en suis rendue compte, et pour cet emploi qui exige le plus grand sérieux, « rigueur et sens des responsabilités », monsieur Paul n’a pas reçu une réponse des «incroyables aventures de Papillote, le blog qui a mal partout ».
Ces petites erreurs m’ont donné une bonne excuse : mémé a besoin de repos et peut arrêter de chercher pour aujourd’hui. En plus maintenant c’est l’heure de la sieste. Mémé s’est couchée tard cette nuit, elle a déblatéré pendant des heures sur le bon vieux temps avec sa meilleure amie :
« Tu te rappelles après le cours de théâtre, quand tu te baladais dans la rue avec ta fausse moustache en chantant « je suis un homme ? » Les vieux qui jouaient à la pétanque étaient morts de rire ! » (j’ai pas évolué, 15 ans après je chante régulièrement cette chanson)
- Et je t’ai dit que mon neveu a 19 ans ? Ça nous rajeunit pas ! »
Non, décidément, je ne comprends pas pourquoi le test me révèle que mon âge intérieur est 50/60 ans.
Et vous, avec ce test, quel est votre âge intérieur ?
17:26 Publié dans Mémé et la technologie, Si si, je suis une fille, Toujours, je suis au chômedu | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : être vieux, pôle emploi, tisane pour dormir | | Facebook
10/04/2011
La rubrique nécrologique et les films de la semaine (Sidney Lumet, After hours...)
Quel après-midi de chien... j'apprends en écrivant de quoi remplir la rubrique nécrologique de la semaine : le réalisateur Sidney Lumet est décédé samedi 9 avril d’un cancer, à l’âge de 86 ans.
Dès son premier film, il offre un chef d’œuvre : 54 ans après sa sortie, 12 hommes en colère reste d’actualité, avec son souhait d’une justice plus équitable, sa représentation des préjugés et de l’Américain moyen. Dans ce film, un jeune homme pauvre, flanqué d’un avocat commis d’office et peu motivé, est accusé de parricide. A l’issue du procès, les 12 jurés doivent statuer sur son sort : s’il est déclaré coupable à l’unanimité, l’homme sera condamné à mort. Un seul juré, incarné par Henri Fonda, offre le bénéfice du doute à l’accusé. Pendant un huis clos haletant d’une heure 30, il s’évertue à convaincre les autres jurés un par un…
J’ai vu pour la première fois ce film au collège. Le prof de français nous l’avait montré pour illustrer le pouvoir de l’argumentation. J’étais scotchée par le débat, la personnalité des jurés (chacun représente une pensée typique) le suspense (va-t-il ou non être condamné ?) par la mise en scène (un huis clos, où les personnages ne font que parler, sans beaucoup d’action donc, mais qui est pourtant passionnant par les thèmes qu’il exploite: la justice, l’importance de la raison sur l’émotion…) Mes camarades se sont ennuyés devant ce film (en noir et blanc, sans course poursuite et sans aucune meuf, quel supplice pour ces ados décérébrés).
La justice était un sujet de prédilection pour Sidney Lumet, notamment dans le célèbre Serpico. Al Pacino y incarne un policier (qui a réellement existé) dénonçant la corruption au sein de la police de New York. L’acteur joue également dans l’un des films les plus populaires du réalisateur : Un après-midi de chien, inspiré encore d’une histoire vraie. Deux braqueurs mal préparés se retrouvent cernés par la police, qui déploie un arsenal impressionnant et disproportionné. Le voleur joué par Al Pacino fait appel aux journalistes et obtient le soutien de la population et son quart d’heure de gloire…
L’attrait pour les médias est également le thème du réjouissant Network, main basse sur la télévision : un présentateur licencié pour son impopularité dénonce le cynisme et l’hypocrisie du monde de la télé, en annonçant qu’il se suicidera en direct, ce qui fera grimper l’audimat…
Le dernier film du réalisateur, 7h58 ce samedi-là, est un drame policier machiavélique et implacable, (le titre original est "Before the devil knows you're dead") une suite d’évènements catastrophiques comme dans les scénarios des frères Coen. J’ai adoré ce film très noir et je regrette qu’il soit le dernier de Sidney Lumet…
Dans les films diffusés à la télé cette semaine, j’espère voir un hommage à ce grand réalisateur.
Ce soir, je vous conseille After hours de Scorsese. Je l’avais vu pour la première fois pendant une insomnie, et le récit de cette folle nuit m’avait laissé un étrange souvenir. Ne me souvenant plus du titre du film, je ne savais plus si j’avais rêvé, ou plutôt cauchemardé… Si vous aussi, vous avez l’impression de vivre des aventures tragi-comiques et que vous dites souvent : « pourquoi moi ? » « Je veux rentrer chez moi ! » regardez ce film !
Les documentaires de la semaine : jeudi sur France 2, le portrait et le parcours de Maurice Papon, suivi d’un documentaire sur l’épuration française après la seconde guerre mondiale, avec 9000 condamnations à mort et 20 000 femmes tondues…
Vendredi, Arte diffuse un documentaire sur l’octogénèse, l’utérus artificiel qui permettrait de développer des enfants hors du ventre de leur mère. 80 ans auparavant, ce thème était abordé dans le livre d’Aldous Huxley, Le meilleur des mondes…
La semaine dernière j’avais évoqué la télé réalité, imaginant qu’une émission pourrait proposer de trouver un emploi. Les médias ont fait pire : filmer des jeunes gens qui se démènent et sont humiliés par un jury impitoyable pour remporter le gros lot : simplement un stage… l’émission « mon stage de rêve » est diffusé sur M6.
Sinon, le quotidien de mémé Papillote est tout chamboulé. Télérama a changé l’apparence d’Ulysse, le petit bonhomme qui donne son avis sur les films. Le dessin est mal choisi je trouve, car on différencie mal les notations : entre « bravo » et « bien », puis « bof » et hélas » le personnage conserve la même mimique, seule une petite étoile ou un éclair distingue les avis. C’est bien moins évocateur que le bonhomme qui tord la gueule de colère, fait une mine déplorée, impassible, sourit ou saute de joie…
Alors aujourd’hui je crie :
« Ulysse revient ! Et c’est un bien long chemin ! Ulysse revient il lutte pour son destin ! »
Ulysse reviiiiiiiiiens ! »
Et vous, appréciez-vous ces films ? Qu’avez-vous vu et qu’allez vous voir cette semaine ?
20:50 Publié dans La rubrique nécrologique | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : télé, cinéma, ulysse revient, after hours, mort sidney lumet | | Facebook