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10/04/2011

La rubrique nécrologique et les films de la semaine (Sidney Lumet, After hours...)

12-hommes-en-colere.jpgQuel après-midi de chien... j'apprends en écrivant de quoi remplir la rubrique nécrologique de la semaine : le réalisateur Sidney Lumet est décédé samedi 9 avril d’un cancer, à l’âge de 86 ans.

Dès son premier film, il offre un chef d’œuvre : 54 ans après sa sortie, 12 hommes en colère reste d’actualité, avec son souhait d’une justice plus équitable, sa représentation des préjugés et de l’Américain moyen. Dans ce film, un jeune homme pauvre, flanqué d’un avocat commis d’office et peu motivé, est accusé de parricide. A l’issue du procès, les 12 jurés doivent statuer sur son sort : s’il est déclaré coupable à l’unanimité, l’homme sera condamné à mort. Un seul juré, incarné par Henri Fonda, offre le bénéfice du doute à l’accusé. Pendant un huis clos haletant d’une heure 30, il s’évertue à convaincre les autres jurés un par un…
J’ai vu pour la première fois ce film au collège. Le prof de français nous l’avait montré pour illustrer le pouvoir de l’argumentation. J’étais scotchée par le débat, la personnalité des jurés (chacun représente une pensée typique) le suspense (va-t-il ou non être condamné ?) par la mise en scène (un huis clos, où les personnages ne font que parler, sans beaucoup d’action donc, mais qui est pourtant passionnant par les thèmes qu’il exploite: la justice, l’importance de la raison sur l’émotion…) Mes camarades se sont ennuyés devant ce film (en noir et blanc, sans course poursuite et sans aucune meuf, quel supplice pour ces ados décérébrés).

un-après-midi-de-chien-1976.jpegLa justice était un sujet de prédilection pour Sidney Lumet, notamment dans le célèbre Serpico. Al Pacino y incarne un policier (qui a réellement existé) dénonçant la corruption au sein de la police de New York. L’acteur joue également dans l’un des films les plus populaires du réalisateur : Un après-midi de chien, inspiré encore d’une histoire vraie. Deux braqueurs mal préparés se retrouvent cernés par la police, qui déploie un arsenal impressionnant et disproportionné. Le voleur joué par Al Pacino fait appel aux journalistes et obtient le soutien de la population et son quart d’heure de gloire…
L’attrait pour les médias est également le thème du réjouissant Network, main basse sur la télévision : un présentateur licencié pour son impopularité dénonce le cynisme et l’hypocrisie du monde de la télé, en annonçant qu’il se suicidera en direct, ce qui fera grimper l’audimat…
Le dernier film du réalisateur, 7h58 ce samedi-là, est un drame policier machiavélique et implacable, (le titre original est "Before the devil knows you're dead") une suite d’évènements catastrophiques comme dans les scénarios des frères Coen. J’ai adoré ce film très noir et je regrette qu’il soit le dernier de Sidney Lumet…

afterhours.jpgDans les films diffusés à la télé cette semaine, j’espère voir un hommage à ce grand réalisateur.
Ce soir, je vous conseille After hours de Scorsese. Je l’avais vu pour la première fois pendant une insomnie, et le récit de cette folle nuit m’avait laissé un étrange souvenir. Ne me souvenant plus du titre du film, je ne savais plus si j’avais rêvé, ou plutôt cauchemardé… Si vous aussi, vous avez l’impression de vivre des aventures tragi-comiques et que vous dites souvent : « pourquoi moi ? » «  Je veux rentrer chez moi ! » regardez ce film !

Les documentaires de la semaine : jeudi sur France 2, le portrait et le parcours de Maurice Papon, suivi d’un documentaire sur l’épuration française après la seconde guerre mondiale, avec 9000 condamnations à mort et 20 000 femmes tondues…
Vendredi, Arte diffuse un documentaire sur l’octogénèse, l’utérus artificiel qui permettrait de développer des enfants hors du ventre de leur mère. 80 ans auparavant, ce thème était abordé dans le livre d’Aldous Huxley, Le meilleur des mondes
La semaine dernière j’avais évoqué la télé réalité, imaginant qu’une émission pourrait proposer de trouver un emploi. Les médias ont fait pire : filmer des jeunes gens qui se démènent et sont humiliés par un jury impitoyable pour remporter le gros lot : simplement un stage… l’émission « mon stage de rêve » est diffusé sur M6.

Sinon, le quotidien de mémé Papillote est tout chamboulé. Télérama a changé l’apparence d’Ulysse, le petit bonhomme qui donne son avis sur les films. Le dessin est mal choisi je trouve, car on différencie mal les notations : entre « bravo » et « bien », puis « bof » et hélas » le personnage conserve la même mimique, seule une petite étoile ou un éclair distingue les avis. C’est bien moins évocateur que le bonhomme qui tord la gueule de colère, fait une mine déplorée, impassible, sourit ou saute de joie…
Alors aujourd’hui je crie :
« Ulysse revient ! Et c’est un bien long chemin ! Ulysse revient il lutte pour son destin ! »
Ulysse reviiiiiiiiiens ! »

Et vous, appréciez-vous ces films ? Qu’avez-vous vu et qu’allez vous voir cette semaine ?