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26/02/2018

Série coup de cœur : The knick

knick.jpgCette excellente série de Steven Soderbergh relate la vie d'un hôpital en 1900. A part la comique Scrubs, je n'ai pas regardé de séries en milieu hospitalier, comme Urgences ou Grey's anatomy, car j'ai de mauvais souvenirs de l’hôpital ( = mouroir pour vieux). Je craignais d'être mal à l'aise avec les maladies, le sang, la mort. Mais vu le casting (Clive Owen♥, acteur des Fils de l'homme, et Steven Soderbergh, réalisateur de Traffic et Ocean's eleven) je me suis laissée tenter.

Le premier quart d'heure met directement dans l'ambiance : un médecin joue sa réputation en testant une nouvelle technique, en opérant devant ses pairs une femme enceinte : l'opération échoue, la femme et son bébé meurent, le sang gicle de partout et j'ai failli rendre mon cacao. Mais la réalisation est si intense et le propos si passionnant que je suis restée devant l'écran. On voit l'incroyable évolution de la médecine en un siècle : "on va être révolutionnaire, on installe l'électricité dans l'hôpital ! Bon ok on sait pas encore trop comment ça fonctionne et on a fait cramer un patient..." "Cet homme est cocaïnomane ? Nous venons justement de découvrir une nouvelle substance qui va le désintoxiquer en moins de deux : l'héroïne !" "nous venons d'inventer une machine incroyable pour voir à l'intérieur du corps humain ! On appelle ça des radios ! Et justement les rayons X sont extrêmement bénéfiques pour le corps !"

Ici, pas de manichéisme, pas de gnangnan (le beau docteur toujours propre et poli va t-il épouser l'infirmière ?) Le héros est un médecin cocaïnomane et irascible, qui dévergonde la jeune infirmière innocente. Mais cette dernière n'est pas si naïve et en profite pour gravir les échelons... La seule vraie histoire d'amour se déroule entre une femme aisée, bienveillante donatrice de l’hôpital, et le fils de son domestique, à qui elle a permis de faire des études et de devenir un brillant médecin. Mais comme il est Noir, on lui refuse le droit d'exercer, et comme il est issu d'une famille pauvre, l'histoire d'amour est impossible, la femme doit se plier aux convenances de son rang. La série traite également de l'avortement illégal à l'époque et pratiqué par... une religieuse : elle aide les femmes, souvent prostituées, en leur distribuant des préservatifs.

Les dirigeants de l’hôpital et les médecins doivent ruser pour trouver des subventions ou monter en grade. La série est cynique et très réaliste, elle reflète son époque et interroge la nôtre : si la médecine a progressé, les mentalités (racisme, avortement, préjugés, corruption, ambition démesurée) beaucoup moins...

La deuxième saison se termine abruptement sur un cliffhanger intenable et la troisième saison a été... annulée ! Soderbergh l'explique ainsi : "elle devait se dérouler en 1947 et être tournée en noir et blanc anamorphique. il est possible que cette idée ait contribué au non renouvellement de la série". M'enfin !

 

19/02/2018

Série coup de cœur : En analyse

sériesA chaque épisode, un psy (Gabriel Byrne) fait face à un patient. Un dialogue, des questions existentielles. Toujours le même décor vieillot d'un cabinet de médecin. En huis clos, la caméra bouge peu, des champs contre champs, des gros plans. Les personnages restent assis sur leurs fauteuils. Seules scènes d'action : parfois ils se lèvent pour se faire un café. Suspense insoutenable : vont-ils prendre du sucre ou pas ? Un jour le héros a fait tomber sa tasse: je ne m'attendais pas à un rebondissement (cas de le dire) et à une telle scène d'horreur (un si joli pull taché !) j'ai fait un bond de deux mètres.

Je connaissais la réputation de la série, qui date de dix ans, mais je n'avais pas voulu me lancer jusque-là, peur que ce soit ronflant. Eh bien pas du tout : c'est passionnant et intense, et d'une grande finesse. Chaque épisode se consacre à un patient, que l'on revoit tous les cinq épisodes. J'avais hâte de connaître la suite et j'enchaînais pendant des heures. Une saison contient 45 épisodes de 25 minutes, et on a vraiment l'impression de s'immerger dans d'autres vies, à tel point que je n'ai pas pu encore regarder la saison 2, avec de nouveaux personnages, car je m'étais trop attachée aux premiers.
On suit par exemple Laura, le rendez-vous du lundi matin, dont on comprend au fil des séances que pour se sentir aimer et exister, elle a besoin de plaire et séduire tout le monde, dont son psy... Résistera t-il au transfert et à la drague insistante de sa patiente ? On suit aussi un couple qui ne cesse de se disputer et on en découvre peu à peu les vraies raisons complexes et profondes. Tout le monde peut s'y identifier : les problèmes de communication et leurs malentendus, les attentes trop élevées, croire que l'autre réagit forcément comme nous et devine ce que l'on pense et ressent...
Le psy traite également un pilote d'avion de chasse très narcissique et prétentieux, obligé par sa hiérarchie de consulter après avoir bombardé par erreur une école en Irak. Pour lui il n'a pas de séquelles car il est un dur, mais il dévoile peu à peu ses failles, et on finit par s'attacher à cet homme peu aimable de prime abord.

La série pose aussi ces questions : peut-on soigner et écouter quelqu'un que l'on n'apprécie pas, auquel on ne peut s'identifier ? Et au contraire, peut-on réussir à garder ses distances, ne pas se laisser submerger par les émotions à force d'entendre des gens malheureux ? Les cordonniers sont les plus mal chaussés. Le héros a bien du mal à s'appliquer à lui-même l'écoute et les conseils qu'il prodigue. Son couple bat de l'aile et il doit lui-même voir un psy, où il se révèle sous un autre jour.

En analyse montre comment le patient se mure derrière une langue de bois, une fanfaronnade, comment le psy (et le spectateur) devine qu'il cache quelque chose, comment il l'amène à se confier sans le brusquer...
Je parlais toute seule à mon ordi pour poser les questions à la place du psy, mais à la manière d'un commentateur de match de foot :
"Nan mais j'y crois pas, tu dragues ton psy là ?"
"C'est ça essaie de nous faire croire que tu t'en fous !"
" Ouais en gros t'es anorexique quoi"
"Putain mais comment tu laisses ta nana te parler comme ça ? Mais quelle grognasse ! Pourquoi tu rampes à ses pieds alors qu'elle te traite comme un chien ? Mais quitte-là !"
"Bon c'est quoi ton problème ? T'arrêtes de tourner autour du pot ?"
Tact, diplomatie, finesse... Je ferais une super psy, j'en suis sûre.

 

15/02/2018

Engrenages, une série policière ultra réaliste

sériesEngrenages a débuté en 2005 mais je ne l'avais jamais regardé, car je gardais un à priori sur les séries françaises, forcément du niveau de Julie Lescaut ou Plus belle la vie. Mais face aux critiques élogieuses, je me suis laissée tenter.
Au début, mes craintes étaient confirmées : la mise en scène de la première saison est kitsch à souhait, avec des zooms et une musique tonitruante aux moments cruciaux. Comme souvent aussi dans les séries françaises, je trouvais que les acteurs jouaient très mal, en particulier Grégory Fitoussi, embauché pour sa belle gueule et aussi crédible en substitut du procureur que moi en Lara Croft (quoique, je pense que je serais plus adaptée). En me renseignant, je découvre qu'il a commencé sa carrière dans Sous le soleil... J'ai d’abord pensé qu'il aurait mieux fait d'y rester, car son visage reste toujours inexpressif, qu'on lui annonce l'implication de son meilleur ami dans une affaire sordide ("ah, flûte "), qu'il regarde un cadavre éviscéré ("c'est pas joli. Sinon on mange quoi à midi ? ") qu'il défende un innocent au tribunal ("je crois que c'est pas lui ") ou qu'il déclare sa flamme ("t'es sympa "). Dans la deuxième saison, soit je me suis habituée à son absence de jeu, soit il a enfin pris des cours. La mise en scène ridicule a aussi disparu.

Les premières saisons évoquent plusieurs vraies affaires criminelles. C'est intéressant mais ça donne parfois un aspect décousu, car les histoires ne sont pas assez approfondies, un épisode chacune. Les saisons suivantes se concentrent enfin sur une ou deux histoires, mais elles tirent parfois sur la longueur : les premières saisons comportaient 8 épisodes, les suivantes 12. 4 épisodes de trop selon moi pour résoudre les enquêtes :
Episode 6 : "on a démasqué le tueur ! Reste plus qu'à le choper ! " épisode 7 : "on l'a trouvé !" épisode 8 : "mince il vient de partir" épisode 9 : "flûte, encore raté". épisode 12 (30 ans et 450 meurtres plus tard, les flics en fauteuils roulant et la tremblote) : "c'est bon on le tient ! File-moi les menottes pépé !")

sériesLes enquêtes policières classiques ne sont pas ce qui m'emballent le plus (démantèlement d'un réseau de prostitution (saison 5), de drogues (saison 2), arrestation d'un serial killer (saison 3) de terroristes (saison 4)... Ce qui me plaît, c'est la description fascinante des rouages de la justice, absolument pas impartiale, surtout lorsqu'elle concerne des personnes hauts placées ou des hommes politiques. Le juge d'instruction, seul honnête et intraitable face à la corruption, est vraiment mon héros.
La série explique également très bien la guerre des polices entre la brigade criminelle et la Direction de la Police Judiciaire, qui se tirent dans les pattes pour obtenir des promotions et ne se transmettent pas les infos. Pendant ce temps-là, le serial killer a le temps de courir :
"Mais vous saviez qu'il était là ? Pourquoi vous nous l'avez pas dit ? 
- Parce que c'est lui le meurtrier ? On savait pas ! Pourquoi vous nous l'avez pas dit ? "

Le fonctionnement d'une équipe de police, les rapports humains, le manque de moyens, sont aussi très bien retranscrits, car la série se base essentiellement sur des affaires réelles (comme l'affaire Neyret ou des meurtres de la gare de Perpignan) et les confidences de vrais policiers, ce qui fait toute la force d'Engrenages : son réalisme, ça sent le vécu. Le scénariste Eric de Barahir est un ancien flic.
Le monde des avocats est aussi très bien dépeint (comment défendre des ordures ? Comment garder la distance nécessaire avec ses clients, ne pas trop s'y attacher et mettre ses émotions de côté ?) Audrey Fleurot en avocate avide sans scrupules est bien loin de son rôle de dame du lac de Kaamelott, et elle est aussi garce qu'elle est belle.

Le personnage principal, le capitaine Berthaud, est jouée par une femme, qui m'épate par son charisme, mais devient un peu chiante au fil des saisons. Les scénaristes ont dû penser "il faut qu'on cède aux clichés de la femme hystérique soumise à ses hormones et au besoin d'enfant, on va la faire gueuler et chouiner de temps en temps". Ses collègues sont impeccables aussi, celui qui concilie difficilement vie de famille et boulot qu'il voudrait plus pépère, et Gilou le gros dur au cœur tendre qui a une conception un peu moins honnête de son taf, en fricotant un peu trop avec ses indics et les dealers... Par contre je ne peux pas piffrer le commissaire de la brigade criminelle, je ne comprends pas pourquoi Laure fricote avec ce gros con pédant alors qu'elle a Gilou, un type aux petits soins pour elle sous ses yeux.
Bref, Engrenages, une série à voir, vivement la suite !

 

 

12/02/2018

Série à voir : Le bureau des légendes

bureau légendes.jpgOui, les Français sont capables de faire de bonnes séries ! La preuve avec cette immersion au sein de la DGSE, dans Le bureau des légendes. On y forme les espions à envoyer dans d'autres pays sous une fausse identité, afin de récolter des renseignements et recruter des personnes sur place. On suit dans la première saison la préparation d'une nouvelle recrue, Sara Giraudeau, fille de, qui a les mêmes yeux que son père, joue très bien mais possède une insupportable voix suraiguë de petite fille et le physique d'une planche à pain. Personne ne se douterait que cette jeune femme fragile et naïve berne tout le monde.

Sa formation est fascinante, réaliste, comme le confirme le film de Frédéric Schoendoerffer, Les guerriers de l'ombre, sur les "clandestins" comme elle : le test du film Spy game avec Brad Pitt, repris dans la série, est réellement un exercice qu'on donne au novice : montrer une fenêtre d'un immeuble et lui demander d'y apparaître en moins de 15 minutes.
Le bureau des légendes révèle les problèmes d'identité qui se posent à l'espion lorsqu'il reste trop longtemps dans son rôle, dans un pays loin de ses proches, dont il cache l'existence. A force de convaincre tout le monde qu'il est un homme d'affaires célibataire, l'agent secret marié deux enfants finit par le croire. Beaucoup d'espions divorcent, une vie de famille est incompatible avec un éloignement de plusieurs mois sans possibilité de contact, et au retour, l'obligation de cacher son réel emploi :
"Salut chérie, je reviens de mon projet de planter des choux dans le désert, désolé, pas eu le temps d'appeler !
- T'étais où encore ? Chez une grognasse, c'est ça hein ?
- Mais non ma biche je te jure ! En fait j'avoue tout, j'étais en mission ultra secrète, je suis agent secret comme James Bond ! 
- C'est ça oui, prend moi pour une cruche !"

séries à voir L'espion ne peut même pas briller en société en racontant ses aventures. Pour passer inaperçu et éviter les questions, il fait croire à ses amis qu'il exerce un métier inintéressant et rébarbatif. Tout le monde le prend pour le brave pépère fonctionnaire, comme Thierry Lhermitte dans La totale de Claude Zidi (ou son remake par James Cameron, True Lies avec Schwarzenegger.) 

Pour soutirer des informations, certains agents sont parfois contraints d'user de leurs charmes et payer de leur personne... Car pour rencontrer monsieur Li, il vaut mieux avoir une bonne couverture, sinon il serait dans de beaux draps.
L'agent finit aussi par s'attacher à ceux dont ils soutirent des infos, parfois à leur insu, et un problème de conscience se pose lorsque ceux-ci sont démasqués et tués :
"alors comme ça t'as donné le secret de la centrale atomique à James Bond ?
- Mais pas du tout, c'est Gérard mon collègue planteur de choux...
- Tu n'es pas seulement un lâche, tu es un traître, comme ta petite taille le laissait deviner !
- Mais madame je vous jure !"

L'espion peut aussi tomber amoureux, ce qui est formellement interdit car compromet sa mission. C'est ce qui arrive dans Le bureau des légendes à Malotru (Mathieu Kassovitz). Puisqu’il ment et ne peut pas rester dans le pays infiltré, une histoire d'amour est impossible (on se demande aussi ce qu'il peut bien trouver à ce glaçon de Nadia el mansour, mais barre-toi mec).

Les enjeux des agents secrets sont formidablement retranscrits dans la série, surtout à travers le rôle incarné par Matthieu Kassovitz. Si ses grands yeux innocents convenaient parfaitement à son personnage romantique et timide d'Amélie Poulain, et à son rôle de poltron se rêvant glorieux résistant dans le très bon film de Jacques Audiard Un héros très discret, je trouve qu'il ne convient pas au personnage d'espion qui porte l'avenir de la France sur ses frêles épaules. Tous les autres acteurs sont formidables, à commencer par les rôles féminins. La quatrième saison verra l'arrivée des yeux de psychopathe et la voix grinçante de Matthieu Amalric, j'ai peur (rendez-nous Darroussin!)

A suivre : Engrenages

 

08/02/2018

Série à voir : Narcos

narcos.jpgLa traque par des agents de la DEA du plus célèbre narco trafiquant, Pablo Escobar. Sa vie est incroyable : né dans une hutte sans eau ni électricité dans une famille de 7 enfants, il devient l'un des hommes les plus riches du monde grâce au trafic de cocaïne. Sa fortune est estimée à 54 milliards de dollars, avec des dizaines de villa de luxe, un zoo, 1700 employés... Le strict nécessaire quoi. Il vise toujours plus haut :
« Vendre en Colombie ? Non, ciblons plutôt les Etats-Unis ! » ( 80 % de la cocaïne consommée en Amérique est fournie par Escobar).
« C’est sympa d’avoir du pouvoir, si je devenais président de la république ? Je vais me débarrasser de mon rival, ce sera encore plus facile. Je mets une bombe dans l’avion qu’il prend. Bon, il n’est pas monté dedans finalement et ya eu 100 morts pour rien. Mais fallait pas m’embêter aussi ! Quoi, vous voulez me foutre en taule, vous avez des preuves ? Eh ben na, je fais sauter le parlement où elles sont stockées. Vous n’êtes pas contents ? Je mets des bombes partout, dans les magasins, devant les écoles, je tue au hasard. Vous avez enfin des témoignages contre moi, vous pouvez me mettre en prison ? Ok, mais je la construis moi-même, et je m’enferme dedans avec tous mes copains, un terrain de foot, un jacuzzi, des putes et fiesta à volonté. Quoi ça ne vous plaît toujours pas ? Ben si c’est comme ça, je me casse, je m’évade, venez me trouver ! »

La série montre les paradoxes d'Escobar, capable de tuer froidement des centaines de personnes, mais qui chouchoute ses enfants et proches (comme le raconte dans cette interview son fils, il fait livrer des fleurs et des chocolats de Suisse à sa femme par jet privé. Une bonne idée toute simple à soumettre à votre conjoint pour la saint Valentin). Cet assassin est pourtant adulé par une partie de la population, car sa fortune lui a permis de créer des hôpitaux, des écoles et de donner du travail aux plus pauvres à travers son trafic de drogue.
Narcos, encore une preuve que la réalité dépasse la fiction. A voir, et en attendant, écoutez ici la musique du générique.

A suivre : Le bureau des légendes

 

 

06/02/2018

Les séries fantastiques de l'année : Twin Peaks, 22.11.63 et Room 104

twin peaks 3.jpg- Twin peaks, saisons 1, 2 et 3

j'ai adoré la première saison, que j'ai vu à l'époque sur Arte en VF. J'ai regretté que l'affaire Laura Palmer soit résolue au bout de quelques épisodes de la saison 2, et surtout les égarements de la série. Par exemple, James quitte la ville, est recueilli par une femme qui veut lui coller l’assassinat de son mari sur le dos. Quel intérêt à cette histoire secondaire qui n'apporte rien à la trame principale ?
La saison 3 poursuit ses écarts, en partant dans tous les sens. Des personnages sont abandonnés en cours de route (que devient Audrey ?) et le dernier épisode ne résout pas grand chose. La série nous perd volontairement et crée une fascination sur les réseaux sociaux (les fans n'évoquent pas des épisodes mais des "parties"). Twin Peaks est considérée comme une œuvre d'art, incompréhensible car trop géniale et en avance sur son temps. Si j'ai moi aussi été épatée par la beauté de certaines scènes, comme celle-ci en lien, ou l'étrangeté d'autres, comme celle-là, j'ai tout de même trouvé que David Lynch nous prenait pour des jambons.
twin-peaks-scène.pngAu final, j'ai surtout apprécié de revoir les acteurs 25 ans après (voir les photos avant/après en lien). On dit que les personnes au physique avantageux vieillissent mal, et inversement... La série le confirme. Certains sont méconnaissables, comme le beau Bobby devenu tout blanc de cheveux. La magnifique Audrey au teint de poupée de porcelaine a bien grossi, quant à Shelly, je ne l'avais tout simplement pas reconnue. Mais Nadine le pirate, qui à 35 ans en paraissait 60, n'a donc pas pris une ride, enfin elle les a conservées, elle fait enfin son âge, et la mère de Laura a toujours la même tête de poisson dépressif. Je regrette cependant l'absence du shérif et de la belle Donna.
De cette troisième saison de Twin Peaks, je retiens surtout les chansons jouées dans le bar à chaque fin d'épisode, comme Wild west de LissieShadows de Chromatics, The cactus blossoms ou la musique originale de Badalamenti, heartbreaking.

Déception :

- 22.11.63 d'après Stephen King

Adaptation du roman de Stephen King, où le héros (James Franco) trouve une porte menant à l'Amérique de 1960. Il tente d'éviter l’assassinat de JF Kennedy, pour que la société future se porte mieux. On va enfin admettre que Lee Harvey Oswald n'est pas le seul coupable avec sa balle magique aux 8 impacts différents ? Que la CIA, le FBI les Ovnis et tout le tralala sont derrière tout ça ? Comment sera le monde avec JFK imaginé par Stephen King : fin de la guerre froide, plus d'égalité ? J'étais impatiente de le découvrir, et ça a été une grosse déception. L'histoire tourne autour du pot pour finir en eau de boudin... Quel dommage.

- Room 104

Chaque épisode de 20 minutes se passe dans une même chambre d'hôtel, mais avec des histoires différentes, surnaturelles, horrifiques, comiques... Très inégal, sans grand intérêt, j'ai abandonné au bout de deux épisodes.

 A suivre : Narcos

 

 

04/02/2018

Game of thrones et Westworld

brienne got.jpg- Game of thrones saison 6 et 7

La série qu'on ne présente plus… On remarquera que mémé train de retard est enfin à l'heure ! Abonnée Canal+ (vous savez, la chaîne qui coûte 3 fois plus cher que Netflix à cause des droits de retransmission du foot, alors que je ne regarde que des séries) j'attendais couillonnement sagement la diffusion télé, c'est-à dire un an et une saison de retard sur tout le monde (qui regarde gratuitement en streaming). J'étais donc larguée dans les conversations des réseaux sociaux, et spoilée toutes les deux minutes. Puis comme je devais attendre un an entre deux saisons, j'avais le temps d'oublier les noms et rebondissements parmi les 312 millions de personnages de la série (c'est qui lui déjà ? Le roi ? Mais de quoi ? Et elle, elle est pas morte ?)

Ma télé ayant implosée et sentant le brûlé en s'allumant toute seule en pleine nuit comme un poltergeist qui fait coucou, j'ai décidé de ne pas la remplacer et de profiter à la place des abonnements Canal +, OCS, TCM et Netflix de mes proches. Je n'ai donc plus de vie sociale (sortir ? En plein hiver, en pleine hibernation, alors que j'ai encore deux saisons de Black mirror à rattraper ?) mais désormais, je peux suivre une discussion sur twitter entre de parfaits inconnus.

got falkor.pngJ'ai noté que dans les premières saisons de Game of thrones, les personnages mettaient 12 épisodes pour faire 3 km à cloche pied, puis dans les dernières, ils ont découvert la télé transportation, le balai d'Harry Potter ou tout simplement le dragon pour traverser le pays en 2 secondes 30 :
" On est coincés sur un minuscule bout de glace et l'armée des morts nous encerclent à moins de 50 mètres, si tu pouvais venir nous aider avec ton lance flammes vivant, ce serait pas de refus !
- Ok je passe te prendre en Falkor dans 5 minutes !"
(oui, je me souviens plus de l'histoire sans fin de mon enfance pas vu depuis 20 ans que de GOT visionné la semaine dernière).

Je me fiche complètement des luttes de pouvoir, des bagarres, je m'intéresse surtout aux histoires d'amour (la géante va t'elle connaître l'amour dans les bras du roux relou? Jon va t-il se taper sa tante ?) et au destin des gentils zanimaux (mais où sont passés les loups ?)

- Westworld saison 1

westworld.jpgUn parc d'attraction où des personnes très aisées peuvent vivre au temps du far west et tout se permettre sur des robots : meurtre, vol, viol...
Pas mal, mais parfois long et confus. J'apprécie le clin d’œil à Battlestar Galactica qui traite également des tensions entre robots et leurs créateurs. (voir mon billet en lien). Sur la thématique des robots qui deviennent de plus en plus humains, je préfère largement l'excellente série visionnaire Real humans, qui soulevait en 2012 des questions qui se posent aujourd'hui : un robot vient d'obtenir la nationalité saoudienne et a plaisanté sur le fait qu'il "voulait détruire l"humanité" (voir son interview en lien)
Terminator, c'est pour bientôt ! C'est la crainte aussi du génie Stephen Hawking, comme il l'explique ici.

A suivre : Twin Peaks

 

 

02/02/2018

Série à voir : The leftovers

séries, à voir sur netflix, à voir sur canal +Subitement, 2 % de la population mondiale se volatilisent en pleine action : au volant de leur voiture, sur leur lieu de travail, dans leur bain... Le mari et les enfants de Nora s'évanouissent à table pendant qu'ils prennent tous ensemble leur petit-déjeuner. Une seule petite ville est épargnée par ces mystérieuses disparitions. Rebaptisée Miracle, des personnes de tous horizons y viennent dans l'espoir de retrouver leurs proches et un sens à ces pertes. Pourquoi certains sont-ils restés plutôt que d'autres ? Sont-ils élus, ou au contraire, punis ? Est-ce le signe d'un renouveau, d'une rédemption et nouvelle vie possible ?

séries, à voir sur netflix, à voir sur canal +Au début, j'ai eu du mal à rentrer dans l'univers très ésotérique et étrange de la série. (voir ici le générique qui met directement dans l'ambiance) Des faits incompréhensibles ne sont expliqués que des épisodes voire saisons après (pourquoi les membres de la secte fument-ils tous clopes sur clopes ? Pourquoi refusent-ils de parler ?)
On retrouve avec ces questions la patte du scénariste, Damon Lindelof, qui n'est autre que le créateur de Lost... Il m'avait déjà bien embrouillé le cerveau à l'époque, avec ses ours polaires en pleine île du Pacifique. De la même manière qu'avec Lost, je me suis laissée happer, envoûter, comme les personnages de Leftovers qui se mettent à adhérer à de nouvelles croyances.
Leftovers est l'une des rares séries qui s'améliore au fil des saisons, pour terminer en apothéose. Le personnage principal (Justin Théroux) est remarquable d’ambiguïté. Il meurt et revient d'un espèce d'au-delà infernal, ces épisodes à la fois sombres et magnifiques sont intenses, font penser à du Lynch, laissent une forte impression et ont hanté mes nuits. De même que la musique. Leftovers traite du deuil et de la rédemption, et des croyances, en soi, en les autres, la religion... Yes, I'm a believer ! A voir.