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28/12/2014

Nature, rencontre avec Lambert Wilson

nature lambert wilson.jpgA l’occasion de la sortie du film Nature dont il est le narrateur, j’ai eu la chance de rencontrer Lambert Wilson. L’acteur est un chouchou depuis Chouans (ça fait beaucoup de « chou ») et les films de Resnais comme On connaît la chanson.

J’ai été épaté par sa douce voix mélodieuse, ses modulations. Pourtant vous ne pourrez pas l’entendre, car mémé nulle en nouvelles technologies n’a jamais trouvé où était la touche « enregistrement » sur son portable. Les pros ont tous dégainé leurs appareils, et moi j’ai passé 20 minutes avec mon téléphone planqué sous la table, dans un grand bruit de papier froissé (j’ai laissé le plastique dessus car mémé n’arrive toujours pas à écrire avec un seul doigt en plus avec un tactile, ça glisse trop). Je tenais d’une main le téléphone « mais elle est où cette putain de touche ? » et notais de l’autre les propos du comédien, avec un papier et un stylo comme dans l’ancien temps. Donc non, vous ne pourrez pas entendre l’interview de Lambert Wilson, mais une personne a pu l’écouter, sans le savoir, mon frère : « tu m’as appelé l’autre jour, mais quand j’ai décroché, j’entendais un type qui parlait »… Je ne vous retranscris pas tout l'entretien car Lambert Wilson est bavard (pas du tout comme moi donc).

 - Pourquoi avoir accepté ce projet ?     

cinéma, nature, lambert wilsonCar la BBC est la Rolls Royce des documentaires animaliers, un gage de qualité.
Puis j’avais la possibilité de faire exactement ce que je fais en ce moment : prendre la parole sur le sujet de la nature, et particulièrement sur la protection de l’environnement, sa fragilité.
J’ai été surpris en tant que militant que le commentaire ne mentionne aucun fait précis sur la menace qui pèse sur les animaux extrêmement fragilisés, comme les gorilles, les éléphants, les poissons, les coraux…
Je pense que simplement le but de la BBC a été de provoquer une sensation organique d’appartenance au monde de la nature chez le spectateur. On est plongé dans une expérience physique et organique qui crée un émerveillement.
Et puis il y a déjà énormément de documentaires qui ressassent les faits alarmants qui arrivent au monde animal. On vient d’apprendre que plus de 50 % des espèces animales ont disparu dans les 40 dernières années et ça ne fait même pas la couverture des magazines… En tout cas moi ce sont mes préoccupations, j’ai rejoint les rangs de certaines organisations, au début WWF, et aujourd’hui Greenpeace, j’ai participé à des actions. Je n’en tire aucune gloire. Les gens qui changent le monde gardent quand même une part de folie optimiste qui les fait agir et qui finit par faire changer les choses.
On continue à squeezer la planète pour en tirer le maximum de profit. Si c’était pour partager les richesses de façon équilibrée et juste, mais non, on pille la planète pour affamer une grande partie de l’humanité et enrichir un très petit pourcentage. Donc en plus c’est pour créer une injustice sociale encore plus grande.
C’est difficile de rester dans la lutte. Je suis toujours à la frontière entre le « à quoi bon c’est foutu, ils ne comprennent rien, ils ne voient pas plus loin que leur intérêt et confort immédiat, ils continuent à fantasmer sur des 4X4… » Puis de temps en temps arrive une sensation d’optimiste et de courage, fournie notamment par les jeunes générations, qui prennent position sur internet, sur les blogs… ce n’est pas le pouvoir en place, dans aucun gouvernement, qui va changer les choses.

- Y a-t-il un passage qui vous a touché plus que les autres ?

cinéma, nature, lambert wilsonSurtout la séquence sur les gorilles, car c’est un animal symbolique du danger que fait courir l’homme à la nature. C’est une race cousine de la nôtre, donc on a l’impression de regarder une famille humaine, démunie et fragilisée, qui nous dit « voilà ce que vous nous avez fait ».
J’aime beaucoup la botanique donc c’est la scène sur les plantes du mont Kénya qui me plaît le plus, comme si on était sur une autre planète. J’étais bluffé par ces plantes qui passent à 50 degrés en dessous de zéro. Je trouve ça sublime, c’est visuellement incroyable.

 - Le film est proposé en 3D, qu’en pensez-vous ?

J’approuve complètement l’utilisation de la 3D pour les documentaires animaliers, mais pas pour des films comme Gatsby le magnifique par exemple : quel est l’intérêt ? Qu’en penserait Francis Scott Fitzgerald ? C’est un gadget.
Ce que propose le film est une immersion dans la beauté de la nature avec les techniques modernes de la 3D et des façons de filmer spectaculaires, pour provoquer un choc, une étincelle chez les jeunes générations face à la beauté miraculeuse de la nature. J’espère que ça suscitera  des réflexions dans la famille, voire des vocations."

Merci à Z et Metropolitan Films pour cette rencontre