28/02/2014
Bilan ciné février : 12 years a slave, Dallas Buyers Club, Robocop, Ida et The grand Budapest hotel
Puisque je n’ai pas pris le temps depuis plusieurs mois d’écrire un article pour chaque film vus au cinéma, je détaille un peu ce mois-ci :
- Twelve years a slave de Steve McQueen
L’histoire vraie d’un musicien noir enlevé et réduit à l’esclavage. C’est frais, c’est gai… Deux filles étaient en larmes à la fin de la séance, elles ne pouvaient plus se relever. Le sujet est très intéressant, je reste néanmoins dubitative sur le traitement : un peu trop contemplatif, lent et froid. Enfin, ce n’était pas la peine d’en rajouter non plus dans l’horreur et l’émotion. Du même réalisateur, je préfère Hunger, sur la grève de la faim d’un militant de l’IRA. Je trouve ce film plus puissant, déjà par son héros révolté, Bobby Sands. A l’inverse, celui de 12 years a slave subit son sort… Shame, je n’avais pas trop apprécié (même si Michael Fassbender est à poil tout le long).
- Dallas Buyers Club de Jean-Marc Vallée
Encore une histoire vraie, mon genre de prédilection. Les médecins diagnostiquent Ron Woodroof séropositif et lui donnent un mois à vivre. Ils lui prescrivent le médicament officiel, mais le patient se rend compte qu’il est inutile et même dangereux. Avec l’aide d’un médecin rayé de l’ordre, Ron se lance dans un traitement alternatif et plus doux, qui fonctionne mieux, et le revend à d’autres malades. Un film sur la rage de vivre. Il dénonce les puissants labos pharmaceutiques qui mettent sur le marché des médicaments nocifs mais rentables, sans véritables études au préalable. Matthew McConaughey est comme toujours parfait, ainsi que Jared Léto, méconnaissable dans un rôle de travesti. Un bon film, pas forcément conseillé aux hypocondriaques comme moi.
- Robocop de José Padilha
Reprendre mon film culte de Verhoeven chéri est un sacrilège, mais ce remake s’en sort plutôt pas mal. Le réalisateur n’a pas eu le culot de refaire l’une des scènes les plus angoissantes du cinéma pour moi, qui a hanté nombre de mes nuits d’enfant : « Posez votre arme… vous avez 30 secondes ». De même pour la fusillade. Padilha a édulcoré la critique virulente de la société américaine (consommation, peur des autres etc) en se concentrant uniquement sur la question de l’homme face au robot. Mais c’est un film d’action honnête.
- Ida de Pawel Pawlikowski
De ce réalisateur, j’ai adoré l’envoûtant My summer of love, avec la belle Emily Blunt en femme fatale, et la musique planante de Goldfrapp. J’ai apprécié aussi La femme du 5ème étage avec Ethan Hawke. Pour ce dernier film, je n’ai pas assez retrouvé le charme et l’émotion des précédents. Pourtant l’histoire avait de quoi bouleverser : Dans la Pologne des années 60, quelques jours avant de prononcer ses vœux, une jeune nonne orpheline apprend qu’elle possède encore une tante, et qu’elle est en fait juive. Ses parents ont été massacrés pendant la guerre. Sa tante, ex juge pendant les procès staliniens, est responsable elle aussi de nombreuses morts. Désabusée, revenue de tout, alcoolique et dépressive, elle enchaîne des aventures sans lendemain. Elle tente de sortir sa nièce de son couvent et de l’éveiller à la vie. Les deux femmes rencontrent un charmant saxophoniste qui tombe sous le charme d’Ida… Quelle voie la jeune fille va-t-elle emprunter ? Dommage, le film est trop froid, comme ces matins d’hiver qu’il filme et ses images en noir et blanc.
- The grand Budapest hotel de Wes Anderson
Wes Anderson, le réalisateur branchouille adoré des jeunes et des bobos… Évidemment, mémé a du mal. Je me suis endormie devant A bord du Darjeeling Limited par exemple… J’ai mieux aimé Moonrise Kingdom, plus émouvant, plus profond et plus parlant pour moi : l’histoire d’enfants rêveurs en fugue sur une île somptueuse. Dans The grand Budapest hotel, comme d’habitude, on voit défiler des acteurs cool et célèbres qui ne viennent que pour un clin d’œil. Les décors sont toujours magnifiques, les couleurs acidulées, un côté rétro charmant… Les gags et la mise en scène restent drôles, décalés et gentiment provocateurs, mais faciles : un type jette subitement par la fenêtre le chat qu’il a dans les bras, et l’on voit le cadavre écrasé de façon dérisoire. Mais quel intérêt à cette histoire d’hôtel et de tableau ? Et le boy, personnage principal, est vraiment falot. C’est beau et drôle, mais superficiel et vain.
Et vous, avez-vous vu ces films ? Qu’en avez-vous pensé ?
07:01 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma, 12 years a slave, dallas buyers club, robocop, ida, the grand budapest hotel | | Facebook
26/02/2014
M. Peabody et Sherman : Les voyages dans le temps
M Peabody est un génie, un puits de science intarissable, il connaît tout, sait tout faire. Une personnalité fascinante et exceptionnelle... mais dans un corps de chien. Il a pu adopter un petit garçon, Sherman, mais alors que ce dernier rentre à l’école, une enquête est menée pour vérifier si un chien peut élever un enfant. Par malchance, pour impressionner sa camarade, le jeune Sherman utilise sans autorisation la machine à voyager dans le temps inventée par Peabody. Ce dernier doit retrouver les enfants s’il ne veut pas perdre la garde de son fils… Voir la bande annonce ici.
L’histoire est très originale : j’ai d’abord cru mal entendre « quand j’ai adopté Sherman…» euh, tu veux dire quand le garçon t’a adopté ? Le scénario évoque les rapports difficiles entre un père et son fils, les problèmes de filiation, de transmission. Surtout quand l’enfant est adopté, et ce par une personne atypique (on peut faire le parallèle avec l’actualité d’ailleurs). L’enfant nomme Monsieur Peabody par cette formule respectueuse et qui met à distance, plutôt que « papa ». M Peabody est plus un enseignant qu’un père chaleureux.
C’est un plaisir de voir les personnages parcourir le temps et le monde afin de revivre les moments forts de l’Histoire. Avec eux, on redécouvre la révolution française (ce passage au début du film est un pur régal) l’Égypte des pharaons, la guerre de Troie, mais aussi une visite amusante à l’ami de Peabody : le facétieux Léonard de Vinci…
Plutôt que d’apprendre en se forçant, à travers des livres poussiéreux et abstraits, quoi de mieux que de vivre les expériences soi même et en s’amusant ? Comme j’aurais voulu avoir un professeur comme M.Peabody…
En version française, l’acteur Guillaume Gallienne incarne la voix du héros. (voir ici ma critique et la rencontre avec le réalisateur pour son film, mon coup de cœur de l’année dernière : Les garçons et Guillaume à table). Sa voix suave, son ton didactique, un peu précieux et moqueur correspondent parfaitement au personnage. Très sensible aux voix, je regrette habituellement celles des dessins animés : les héros paraissent hystériques, parlent trop vite, emploient des mots familiers : mémé a dû mal à suivre. Ici, enfin, M Peabody articule et utilise un langage châtié qui ravit mes oreilles.
Surtout, il ne manque pas d’humour, pince sans rire et second degré. Le film n’est pas niais et uniquement destiné aux enfants, mais plaira autant aux adultes qui les accompagnent. La relation entre le jeune garçon timide et la pimbêche aux caractères opposés est aussi très bien vue et drôle. La 3D est bien exploitée et renforce le sentiment de magie. Moi qui adore apprendre, j’ai vraiment apprécié le côté ludique. Je me suis mise dans la peau d’un enfant de 8 ou 10 ans qui découvrirait l’Histoire (de façon édulcorée évidemment) à travers ces voyages passionnants.
Lorsque j’étais enfant, surtout après la lecture de Jules Verne et la vision des films cultes Retour vers le futur, je m’imaginais moi aussi voyager dans le temps. Mon lit était mon vaisseau (je ne parvenais déjà pas à m’endormir à cette époque à cause de mon imagination débordante). Je voulais revivre les grands évènements pour découvrir ce qu’il s’était réellement passé, et en particulier ceux-ci : retourner à Roswell en 1955 (y avait-il un vaisseau spatial et un extra terrestre ?) et la mort de Marilyn Monroe (a-t-elle été assassinée par une injection mortelle de médicaments, Robert Kennedy était-il présent ?) J’espérais aussi être invisible, pour seulement observer et ne pas rencontrer de problèmes comme les personnages du dessin animé !
Autre preuve de qualité du film, il est mis en scène par Rob Minkoff, réalisateur du Roi Lion et de Stuart Little. J’ai déjà incité mes neveux à voir M Peabody et Sherman, car je sais qu’ils adoreront ce film drôle et ludique. Je le conseille aux petits et grands enfants qui aiment apprendre et savent encore s'émerveiller...
19:10 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : cinéma, films d'animation, films pour les enfants | | Facebook
24/02/2014
Papillote agent secret : The Ryan initiative
The Ryan initiative est inspiré de la série de romans d’espionnage écrite par Tom Clancy. Certains livres ont déjà été adaptés au cinéma, comme À la poursuite d'Octobre Rouge par John McTiernan avec Sean Connery et Alec Baldwin, Jeux de guerre et Danger immédiat avec Harrison Ford♥, La somme de toutes les peurs avec Ben Affleck.
Je n’ai raté aucun James Bond dans mon enfance (je m’identifiais à l’agent secret évidemment, pas aux cruches faire valoir) mais j’ai arrêté de suivre à l’adolescence. J’ai tenté de revoir un 007 récemment, mais je me suis ennuyée… Comme quoi, même moi, j’évolue. J’étais donc mal partie pour apprécier un film d’espionnage comme Ryan initiative, pourtant je me suis laissée prendre au jeu du suspense, de la tension permanente, et des gadgets à gogo.
Vous pouvez voir la bande annonce en lien ici.
Blessé au combat, le marine Jack Ryan décide d’abandonner la guerre pour faire des études et devenir analyste financier. Non seulement il a des gros muscles, mais il a aussi un gros cerveau. Dommage que Chris Pine possède aussi de gros sourcils moches. Il sort avec le médecin qui a soigné sa blessure, incarnée par Keira Knightley, magnifique et très classe… quand elle ne sourit pas avec sa mâchoire en avant et ses yeux plissés qui lui donnent l’air d’une attardée. Puis faudrait qu’elle mange un peu, elle va bientôt perdre un os. La scène du restaurant a dû être une torture pour cette anorexique.
Manque de bol, Jack Ryan qui pensait rester pépère derrière un bureau et épouser bobonne, se retrouve recruté par Kevinou Costnerou de la CIA. Il devient Cornerback... et enquête sur une organisation financière terroriste russe. Les Russes ? Mais elle n’est pas finie la guerre froide ? Ils sont toujours méchants ? Je crois que les terroristes veulent faire chuter le cours de l’action du pétrole ou je sais pas quoi… Ouh là…les calculs financiers, mémé qui vit en dessous du seuil de pauvreté et a arrêté de comprendre les maths en 6e, je décroche. Puis il fait chaud dans la salle, les sièges sont confortables, mémé a picolé… Je fais mine de ronfler et lance à mon mentor : « Je comprends rien… tu me réveilleras ». Mais Cornerback est assis juste à côté de moi pour me surveiller et lance des regards noirs à mon mentor dès que celui-ci à l’audace de rire à mes blagues. Du coup j’ose plus rien dire et je suis obligée de me concentrer sur le film. Faut avouer qu’il est prenant, plein d’action, j’aurais eu du mal à m’endormir, les explosions nombreuses m’auraient réveillée. (« Hein quoi, qu’est ce qui se passe ? - Non rien, juste un hélicoptère qui explose et le monde libre qui s’écroule, rendors toi »).
Puis ça fait rêver. Moi aussi comme Jack Ryan, je veux mettre à terre un type qui fait 3 fois ma taille et m’attaque par surprise. Moi aussi je veux traverser la ville sur ma super moto pour sauver le monde et ma bien aimée. Moi aussi je veux pirater un système informatique super compliqué en moins de dix minutes dans un bâtiment ultra sécurisé, avec les méchants armés jusqu’aux dents qui arrivent, et garder mon sang froid : « Ils sont 35 et juste derrière la porte avec un bazooka, il te reste 30 secondes !… » « Pas de problème, j’ai le temps de prendre un café ! »
Pour sa mission, Jack Ryan est envoyé en Russie et le cache à sa fiancée (il n’est pas comme moi, il n’annonce pas au monde entier qu’il est agent secret ). Mais Keira Knightley le suit (en Russie !) car elle a peur qu’il la trompe. Alors Jack lui révèle sa véritable identité (ah ben finalement je ne suis pas la seule). Au lieu de se barrer en courant, cette neuneu est soulagée : c’est vrai qu’être la femme d’un mec de la CIA qui risque sa vie, c’est rassurant. Puis chacun sait que les méchants s’en prennent toujours à la chérie du gentil pour le faire chanter. Et devinez ce qui arrive…
Le gros méchant est incarné par Kenneth Branagh, assez risible avec son faux accent russe, mais je suppose que c’est fait exprès… Ce gars a tout de même réalisé 4 ou 5 adaptations de Shakespeare (j’aime surtout son Beaucoup de bruit pour rien) puis dernièrement, on ne sait pas ce qui lui arrive (trop d’impôts à payer ? un AVC ?), il se lance dans les blockbusters, avec Thor (le grand blond avec un marteau noir).
Ryan initiative ravira les fans de films d’action et d’espionnage. On ne s’ennuie pas, les effets spéciaux sont bluffants. Mais le scénario n’est pas assez crédible et il manque d’humour. Kevinou Costnerou fait tout de même quelques blagues bienvenues : « c'est de la géopolitique, pas une thérapie de couple » mais il est sous exploité. L'image finale est assez risible, sûrement involontairement... Je vous encourage à voir le film pour la découvrir.
17:57 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, the ryan initiative, cornerback, call cornerback you've got 85 seconds | | Facebook
23/02/2014
A la télé cette semaine : Mulholland drive, Riens du tout, L'horloger de St Paul, The mask, Le discours d'un roi...
Ce soir sur HD1, Mulholland drive, le chef d’œuvre de David Lynch. Le seul film que j’ai vu deux fois de suite au cinéma, pour tenter de le comprendre. J’ai finalement saisi grâce à un documentaire de Canal+ qui décryptait le film. « Fascinant » est vraiment le terme qui convient le mieux à cet ovni. La musique d’Angelo Badalamenti est envoûtante. Je chante souvent la superbe chanson I’ve told every little star de Linda Scott utilisée pour la BO.
A la même heure sur Arte, autre choc de cinéphile, vu comme Mullholland drive à l’institut Lumière (le réalisateur en est le président) : L’horloger de saint Paul, le premier film de Bertrand Tavernier. J’aime beaucoup ce film puisqu’il se déroule dans ma ville natale (Tavernier est Lyonnais), et il réunit mes deux chouchous Philippe Noiret et Jean Rochefort. Philippe Sarde a composé la bande originale, mélancolique comme souvent (voir en lien). Noiret incarne un horloger solitaire qui tente de comprendre son fils assassin, et de mieux connaître la nouvelle société qui l’entoure (l’histoire se déroule en 1975).
Le film est adapté d’un roman de Simenon. Il est suivi d’un documentaire sur cet auteur prolifique maintes fois adapté au cinéma : Les Maigret évidemment, mais aussi Betty de Chabrol, Le chat de Pierre Granier Deferre ou Monsieur Hire et Panique que j’ai déjà évoqués ici.
Sur LCP, un autre premier film, celui de Klapisch en 1992 : Riens du tout, sur la vie des employés d’un grand magasin menacé de faillite. Un nouveau directeur (le toujours excellent Fabrice Luchini) tente de sauver l’entreprise. Comme quoi, le monde du travail m’a toujours fascinée. + de 20 ans après, je connais toujours par cœur la chanson du film (voir le lien).
Lundi, Arte poursuite son cycle sur la première guerre mondiale, avec Capitaine Conan, autre film de Tavernier. Il est suivi de l’éprouvant Johnny s’en va-t’en-guerre de Dalton Trumbo. Atrocement mutilé, devenu homme tronc aveugle et muet, le cerveau de Johnny est resté intact et se souvient…
Beaucoup plus gai, The Mask sur TMC. Cameron Diaz est absolument sublime dans ce film. Jim Carrey, timide et rêveur, se transforme en personnage de cartoon exubérant dès qu’il porte un masque magique. J’étais ado à la sortie du film (1994) et je rêvais de pouvoir faire pareil. Depuis on peut dire que j’ai pris Jim Carrey comme modèle, puisqu’à la fac mon surnom était « la toon » et que son film Yes man fait partie de mes principes de vie. En plus on partage le même signe astro et le même ascendant, je dis ça, je dis rien : Jim Carrey, c’et moi. Je refais souvent la chorégraphie de la chanson Sancho le cubain, à voir ici.
L’humour loufoque de Jim Carrey est également exploité jeudi sur TMC, dans le film M.Popper et ses pingouins. Une bonne surprise, le film est plus profond et tendre qu’il n’y paraît, et ravira petits et grands enfants (comme moi).
Autre comique que j’admire : Albert Dupontel, que l’on peut voir mercredi sur France4 dans son film Le vilain.
Jeudi, France3 programme Le discours d’un roi, qui a remporté les récompenses suprêmes : oscar du meilleur film, scénario, réalisateur et acteur pour Colin Firth. Il narre l’accession au pouvoir du roi Georges VI et surtout son combat victorieux contre le bégaiement.
Niveau documentaire, "Une journée dans la vie d'un dictateur" sur Planète+ lundi 24 février et mardi 5 mars.
Et vous, appréciez vous ces films, qu’avez-vous vu cette semaine ?
20:15 Publié dans A la télé cette semaine, On connaît la chanson, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : télé, cinéma, musique de films, philippe sarde, jim carrey, rochefort, noiret | | Facebook
21/02/2014
Papillote agent secret (suite et fin)
Le soir, nous nous rendons enfin au mystérieux rendez-vous …
Pour une fois, je ne suis pas en retard (je fais un effort puisque le sort du monde en dépend). J’arrive même en avance, et je vois les autres agents qui attendent sagement l’heure exacte devant la porte. Mémé fonce dans le tas et rentre quand même. La salle est presque vide car les organisateurs installent les derniers préparatifs. On s’assied confortablement à l’une des rares tables. Coucou, c’est nous les lourdauds, on vient déranger ! Les membres de l’équipe sont sur leur 31, tout de noir vêtus, costard et nœud pap’ pour Cornerback. Mémé… ben en plouc comme d’habitude. Fallait pas l’inviter comme dirait Michel Muller.
Au bout d’un moment, une organisatrice me demande mon numéro d’agent :
- Meuh, quel numéro ? On ne m’en a pas donné ?!
Petit sourire en coin qui signifie « tss.. on a recruté Johnny English… »
Ce n’est que le soir que mémé a un éclair de génie : je cherchais dans le portable qu’on m’a envoyé si mon numéro figurait parmi les 50 agents. Mais je m’attendais à voir mon propre numéro… pas celui du téléphone offert ! Oui, je sais, mon intelligence phénoménale m’épate aussi. A ma décharge, j’ai parlé à un agent qui n’avait même pas remarqué que le portable comportait 50 contacts. Alors hein. (Cornerback a rassemblé une fameuse équipe de bras cassés).
On nous offre du champagne, du pop corn, puis Cornerback nous appelle par nos numéros d’agents pour distribuer des cadeaux : trop bien ! Je suis la seule fille a avoir droit à… un parfum pour homme. Mais je suis un homme, je suis un homme, quoi de plus naturel en somme. En parfait agent secret, je porte en fait un costume de fille pour dissimuler ma vraie identité. J’apprends ensuite que certaines ont reçu une carte de dégustation de vins. Mémé préfère picoler à se parfumer (fragance Sancerre 2009).
1 peu de champagne et mémé a un coup dans le nez. C’est le moment où Cornerback nous demande une dernière mission (déjà que dans mon état normal j’ai dû mal à faire fonctionner mon cerveau) : le premier qui lui téléphone gagnera une montre de luxe. Mémé saoule nulle en nouvelles technologies à a peine le temps de dégainer son téléphone (où jl’ai mis ? comment il s’allume déjà ?) qu’un agent a déjà appelé et remporté le lot (d’une valeur de 1000 euros paraît-il ! ben merde, plus que mon chômage!)
Comme certains d’entre vous l’ont compris (Rock and tea par exemple) nous étions en fait invité à une projection en avant première d’un film d’espionnage : The Ryan initiative…
La campagne de communication est vraiment un coup de génie. J’aurais reçu comme d’habitude une simple invitation pour voir le film, j’aurais hésité : je ne suis pas fan d’histoires d’espionnage. Mais là, avec le colis énigmatique, le téléphone portable, les sms sur 5 jours… même si j’ai deviné tout de suite qu’il s’agissait de la promo de Ryan initiative, j’ai été happé et j’ai joué le jeu à fond. Vraiment, chapeau l’artiste.
Suite et fin demain, avec (enfin) la critique du film.
Petit quiz On connaît la chanson.
18:06 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : call cornerback, you've got 85 seconds ! the ryan initiative, cinéma | | Facebook
17/02/2014
Papillote agent secret (suite)
Dimanche, nouveau message de Cornerback :
« Agents, nous ne pouvons prendre aucun risque pour votre mission ! Indiquez-nous par sms la station de métro la + proche de votre point de départ de mardi. Une voiture passera vous y chercher ! Soyez ponctuels, votre mission en dépendra. »
On veut m’enlever ! J’imagine d’ici la voiture noire blindée, aux vitres fumées, chauffeur en costard et lunettes noires qui ne pipera mot. Mémé connaît Faites entrer l’accusé, je ne monte pas dans la voiture d’un inconnu ! On va me découper en morceaux et mettre mes reins en vente sur E-bay !
Je reçois le lendemain un mail (une lettre, des sms, un mail, bientôt le pigeon voyageur : il est partout) :
« Tout d’abord, Cornerback a le plaisir de vous féliciter pour votre discrétion et votre ténacité dans l’accomplissement de cette mission secrète qui vous a été confiée. »
Discrétion : Tous mes amis sont au courant. Ténacité : J’ai deviné la solution de l’énigme (un numéro = une lettre sur la touche du téléphone) mais je n’ai pas pris le temps de remettre en ordre les lettres pour retrouver le lieu de rendez-vous :
2582 62727283
2 = ABC, 5 = JKL 8= TUV 2= ABC
2582 = CLUB
Mission 1: « Téléchargez aujourd’hui l’application « votre chauffeur privé » sur votre smartphone. »
Mon quoi ? Mémé, un smartphone, ouahaha. Je prendrai le métro, comme tous les gens du peuple.
« Mission 4 : habillez-vous élégamment. Qui sait sur qui vous pourriez tomber ? »
Mémé qui déteste le shopping, faire des efforts vestimentaires ? Plaît-il ? Et qui pourrait-on voir ? Ryan Gosling ?
Le jour J, encore un sms de Cornerback :
« Ceci ne sera pas une thérapie de couple mais les 10 premiers agents qui répondront « je viens avec mon mentor » pourront venir accompagnés ! Soyez rapides… »
Papillote est un esprit indépendant et libre qui n’a pas besoin de courir le monde après son destin comme un cheval sauvage. C’est donc pour ça que je fonce tête baissée vers un rendez-vous énigmatique, et que je partage avec mes amis mes bons plans galères.
Mémé répond en moins d’une minute (je sais, même moi ça m’a étonnée).
1 heure après, pas de réponse. Bon, faut pas tout ce temps pour compter les dix premiers agents. Seule avec mes doutes, je t'attends. Je t'attends, je t'attends.
2 heures après, toujours rien. La reine Papillote déteste qu’on la fasse attendre. Je n’attendrai pas le jour et la nuit, je n’attendrai pas toujours ton retour. J’ai dû mal à me concentrer sur le film que je regarde (d’ailleurs je l’ai oublié depuis). Surtout, je fais aussi attendre mon mentor, qui doit s’organiser pour la soirée. Je dégaine donc le téléphone 3 heures après : « Je voulais te dire, que je t’attennnnds ! Je mettrai mon cœur dans du papier d'argent, mon numéro d'appel aux abonnés absents ! Je voulais te dire que je t'attends et tant pis si je perds mon temps ! »
J’envoie en fait un message qui ne peut enchaîner qu’une réponse positive : « Je suppose que je suis dans les 10 premières puisque j’ai répondu en moins d’une minute ? » et enfin, je reçois un retour immédiat : « invitation mentor confirmée »
Je ne saurai jamais si j’étais réellement sélectionnée… Quand je vois le fameux Cornerback, il semble agacé : « ah, c’est vous qui ne pouviez pas attendre ma réponse… »
Mais si ! Je t’attendais comme un enfant à ton noël. Je t'attendais comme sous la pluie, un arc en ciel.
J'attendais ! J'attendais ! J'attendais ton regard pour expliquer enfin le pourquoi de ces au revoir, tout ce long chemin !
Le soir, nous nous rendons enfin au mystérieux rendez-vous …
Quiz On connaît la chanson pourrie (5) et On connaît le film de merde (1).
19:19 Publié dans Mémé et la technologie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : call cornerback, you've got 85 seconds !, chanson française | | Facebook
16/02/2014
A la télé cette semaine : Photo obsession, Les sentiers de la gloire...
Ce soir, côté thriller, Numéro 23 propose Photo obsession de Mark Romanek (déjà cité ici). Robin Williams est bien loin de ses personnages sympathiques, farfelus ou paternalistes de Madame Doubtfire ou du Cercle des poètes disparus. Ici, il incarne un employé de labo photo glacial et inquiétant. En secret, il est obnubilé par une famille à l’apparence idéale, dont il tire tous les clichés en double pour les conserver. Jusqu’au jour où il découvre des photos du père en flagrant délit d’adultère…
Polar toujours sur HD1, avec The town de Ben Affleck, meilleur réalisateur qu’acteur. Ce n’est pas qu’il joue mal, mais je le trouve fade avec sa gueule trop parfaite et lisse. L’histoire de The town se situe dans un quartier sordide de Boston. Des bandits attaquent une banque et l’un d’eux tombe amoureux de la directrice (Rebecca Hall). Amour impossible, difficulté d’échapper à sa condition… Le scénario est très classique, mais se suit sans déplaisir. Je préfère cependant le précédent film de Ben Affleck, Gone baby gone, plus approfondi, mais il faut dire qu’il est inspiré d’un livre de Dennis Lehane (Shutter island et Mystic river).
Sur RTL9, mêlant polar et science fiction, Bienvenue à Gattaca est une excellente réflexion sur l’eugénisme et ce qui définit un être humain…
Si vous préférez rire ce soir, France 4 programme un classique de la comédie populaire française : Les compères de Francis Veber. Avec l’incontournable duo mal assorti François Pignon / Pierre Richard et Gérard Depardieu.
Sur France2, Burn after reading, une comédie mineure des frères Coen, mais on ne rate pas un film de ces réalisateurs, surtout réunissant Georges Clooney et Brad Pitt. (D’ailleurs, j’ai des chaussettes noires où il est inscrit « I ♥ Brad, et sur l’autre paire I ♥ George (je n’en ai pas trouvé avec Michael Fassbender ou Ryan Gosling) (ou Paul McCartney).
Arte entame un cycle sur la première guerre mondiale avec La grande illusion de Renoir, avec Jean Gabin et Pierre Fresnay. Réunis dans un camp de prisonniers, des soldats français fraternisent malgré leur différence de classes sociales. Un aristocrate sympathise même avec son geôlier allemand du même rang. Mais la guerre qui abolit les différences n’est qu’une illusion…
Mais le film sur la guerre qui m’a le plus bouleversée est incontestablement Les sentiers de la gloire de Kubrick, qu’Arte diffuse lundi soir. Inspiré de faits réels, ce film de 1957 a été interdit en France pendant 18 ans. Sur le sujet, si vous êtes sur Paris, je vous conseille fortement l’exposition gratuite à l’hôtel de ville sur les fusillés pour l’exemple. Tandis qu’au même endroit, l’expo photo de Brassaï demandait 1heure de file d’attente, j’étais seule à m’intéresser aux injustices de la grande guerre, bientôt rejointe essentiellement par des personnes de plus de 75 ans. Pourtant ce travail de mémoire est indispensable et les archives déchirantes (on poussait le cynisme jusqu’à faire payer les frais de l’exécution par la famille des fusillés : 12,50 francs.)
Détendons nous mardi avec un film d’aventures sur M6. Après la diffusion de la saga Star wars (je vous ai dit que j’avais travaillé sur une convention Star wars, entourée de père de famille de 50 ans déguisés en soldats de l’empire galactique ?) J’ai également assisté à l’avant première de l’expo Star wars qui ouvrira ce week-end, où l’on peut découvrir selon notre profil psychologique quel personnage de la série est notre mentor : pour moi, l’indépendant et intrépide Han Solo, qui est surtout comme on m’a dit « le plus cool » (évidemment, pour ça que je lui ressemble, m’enfin). On retrouve l’irrésistible Pap… Harrison Ford♥ ce soir dans Les aventuriers de l’Arche perdue, même si le troisième volet d’Indiana Jones reste mon préféré, avec le tendre conflit entre le fils et son père Sean Connery.
Mercredi Arte diffuse un film curieux et sensible, Tomboy, l’histoire d’une fillette qui se fait passer pour un garçon.
Côté série, Jeudi sur Canal+, suite de Homeland, et reprise de Working girls. Pour ne plus en être une, j’aimerai être payée pour écrire ce blog ! Vendredi sur D8, Call the Midwife, série émouvante, inspirée des mémoires d’une sage femme dans un quartier pauvre anglais.
Et vous, qu’avez-vous vu cette semaine ? Appréciez vous ces films ?
16:21 Publié dans A la télé cette semaine, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : télé, cinéma, kubrick, exposition les fusillés pour l'exemple, les sentiers de la gloire | | Facebook
15/02/2014
Papillote agent secret
« Trouvez le point de rdv du 21 janvier 20h : 2582 62727283 »
Alors, avez-vous déchiffré le code ?
Je pense d’abord aux lettres de l’alphabet : 2= la 2ème lettre : B ; 5 = la 5ème lettre : E. BE, ça commence bien, 4 lettres : « beau …? »
8=H…
BEHB FBGBGBHC
Non, ça ne doit pas être ça…
Les lettres de l’alphabet en le prenant à l’envers ?
YVSY UYTYTYSX
Bon, laissons tomber l’alphabet.
Reprenons le premier message : « la somme de toutes vos peurs » Il faut additionner les chiffres ? 2+5+8+2 =17 ? La 17ème lettre de l’alphabet, Q ? puis 37. euh, la 37ème lettre de l’alphabet ? De la langue de Krypton ?
Les touches du téléphone peut-être ?
Oh là là, on compte trois lettres par numéro !
2 = ABC, 5 = JKL 8= TUV 2= ABC
AKUC, BLUB, CKTA… pfouhh, ça correspond à rien… Je regarderai demain, car je ressors pour un autre rendez-vous. Je suis peut-être agent secret, mais j’ai surtout une vie sociale et culturelle chargée.
Le lendemain, samedi midi, nouveau message. Décidément, les agents secrets n’ont pas de week-end !
« bravo à ceux qui ont « craqué » le code. Vous pourriez être de brillants analystes financiers. Pour les autres, voici un nouvel indice : George et Franklin vous indiqueront la voie. Rendez-vous mardi à 20h agent ! »
Ah ben voilà, c’est bien des Américains. George Washington et Franklin Roosevelt. J’ai rendez-vous aux Etats-Unis, mémé va devoir prendre l’avion. Bah bravo. Je suis phobique de ce truc qui vole sans battre les ailes, et en plus, mardi Arte passe un super film à la télé, ce serait dommage de rater ça.
George et Franklin, ce ne serait pas plutôt les stations du métro parisien… Tout de suite, mémé est plus rassurée. Le métro, je connais. Mais c’est qu’il s’en passe des choses entre ces deux stations des Champs Élysées… Je ne suis pas plus avancée.
Le soir, nouveau message. M’enfin, il me lâche pas ce Cornerback !
« Bravo aux agents qui ont découvert le point de rdv cet après-midi. Pour les agents encore en réflexion sur le lieu de rdv, voici le dernier indice : lat. 48.869857 long 2.305938 »
Des coordonnées GPS ? Mais Mémé n’a pas de voiture ! On peut les taper sur Internet ? Je ne suis pas chez moi (au cinéma pour Blue Jasmine) et bien sûr, j’ai difficilement accès à Internet depuis mon téléphone portable.
Comme toujours, I get by with a little help from my friends, I’m gonna try with a little help from my friends. Une amie tape les coordonnées sur Mappy et trouve le lieu : Le club Marbeuf, un cinéma privé sur les champs élysées.
Pour écrire cet article, je tape moi-même les coordonnées sur Mappy : je tombe sur « Caravaning du pré des Moines » à Saint Leu en Picardie. Pas le même niveau. Papillote, définitivement agent secret efficace. Comptez sur moi pour sauver le monde.
Suite demain
Petit quiz On connaît la chanson en anglais
20:03 Publié dans Mémé et la technologie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : call cornerback, you've got 85 seconds ! | | Facebook
13/02/2014
Papillote sauve le monde (suite)
Un téléphone portable, attendre les instructions, j’ai été activé… Pas de doute, je suis agent secret.
Évidemment, ça coule de source. Mémé est nulle en nouvelles technologies (je rappelle que je ne parvenais même pas à allumer le téléphone). Mémé est connue pour son calme et son sang froid indéniables. Je n’ai peur de rien. Je ne me pose jamais de questions, je préfère l’action. Rapidité, efficacité, perspicacité me caractérisent. La discrétion aussi. Je ne compte que sur moi-même, je n’ai pas du tout téléphoné immédiatement à tous mes amis pour leur demander leur aide ou leur annoncer la nouvelle « tu sais quoi ? Je suis agent secret ! Tu le dis pas hein ! »
Bref, Papillote, le parfait espion.
Mémé se cale devant le film d’après-midi d’Arte, s’endort devant comme souvent, puis est soudain réveillée par une sonnerie stridente. Je fais un bond de 3 mètres (faut ménager le cœur des vieux, voyons !) reprends mes esprits (où suis-je ? dans quel état j’erre ? qu’est ce que c’est que ce bin’s ?) et je comprends que le son désagréable provient du mystérieux téléphone…
« Vous avez un message ». Expéditeur : Cornerback. Je l’ouvre :
« Danger immédiat. Octobre rouge vous paraît bien loin, mais il va falloir tout de même affronter la somme de toutes vos peurs. Attention aux jeux de guerre entre agents ! »
Octobre rouge, la révolution bolchevique de 1917 ? C’est loin en effet. Le krach boursier en octobre 1929 ? Ou 87 ? Mais c’était pas plutôt octobre noir ?
« Danger immédiat. » « Toutes vos peurs.. » Mais c’est qu’il me ferait peur ce Cornerback !
« Jeux de guerre entre agents ». Quels agents ? Parce qu’on est plusieurs ? Je ne suis pas l’unique élue de Cornerback ? (étonnant !) Je regarde le répertoire du téléphone. Je trouve, en plus de Cornerback, 50 personnes : agent numéro 1, agent numéro 2… Mais qui sont ces gens ?! Je ne vais quand même pas leur téléphoner :
(voix guillerette) : - Bonjour ! Un anonyme m'a envoyé un portable par la poste et il avait votre numéro dedans ! Vous êtes qui ? Moi, qui je suis ? Pap… ah non j’ai pas le droit de le dire… un agent… euh lequel… »
Je vérifie les numéros. Je n’en connais aucun et ne retrouve pas le mien.
Je pars au cinéma voir Django unchained, et à mon retour, je regarde le portable. J’ai un nouveau message :
« Déchiffrez le code :
Trouvez le point de rdv du 21 janvier 20h : 2582 62727283 »
Suite demain
P.S : je fais la neuneu, mais en fait j’avais deviné de quoi il s’agissait dès l’ouverture de l’enveloppe…
07:00 Publié dans Mémé et la technologie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : call cornerback, you've got 85 seconds ! | | Facebook
11/02/2014
Papillote sauve le monde
J’ouvre la boîte aux lettres : « Courrier non distribué, personne absente »
J’étais chez moi mais le facteur ne prend pas la peine de sonner, ce serait trop simple. « Lettre trop volumineuse. » M’enfin, qu’est ce que c’est ?
Je ne peux pas retirer mon colis énigmatique le jour même, j’ai donc tout le loisir de me poser des questions et de me faire des films (ma spécialité).
Le lendemain matin, je me rends enfin à la poste. On me tend une grande enveloppe… noire. Couleur étrange pour du courrier ! Mauvais présage ? On m’annonce un décès ? La lettre ne comporte pas d’expéditeur... L’esprit toujours romanesque, je fais durer le mystère en n’ouvrant pas l’enveloppe immédiatement, attendant d’être rentrée chez moi. Je tâte le paquet pendant le trajet. Je sens deux objets rectangulaires, un plus léger que l’autre… Qu’est ce que ça peut bien être… J’insiste… et là, rentrée dans l’immeuble, en palpant l’un des rectangles, un léger « bip ! » retentit. Sous la surprise, je manque une marche de l’escalier. Paquet noir, le bip : on m’envoie une bombe ! En fait, je pense plutôt à un jouet pour enfant. Ca tombe bien, j’en cache 10 dans mon frigo.
Je rentre chez moi, m’installe confortablement, et ouvre enfin l’enveloppe… J’en sors un téléphone portable, son chargeur, et une carte :
« Call Cornerback, you’ve got 85 seconds »
On veut ma peau ! Ça va exploser !
Pourquoi un message en anglais ? Cornerback, ça ne désigne pas un joueur de football américain ? Que me veulent les amerloques ? Je connais rien à ce sport moi !
Je regarde le téléphone : « code pin. Reste deux essais. »
Faut que je trouve le code en plus ? Qu’est ce que ça peut être, 007 ? Ah non, faut 4 chiffres.
Déjà 30 secondes de passer là, je vais mourir !
Je tente l’appel à un ami. Enfin, le sms.
« Ben, fais 0000 »
Ah oui… Je rappelle que mémé est nulle en nouvelles technologies. J’ai un portable seulement depuis 2007, que je n’ai changé qu’une seule fois quand il a rendu l’âme, et j’attends que le second fasse de même (je suis écolo moi, je ne remplace les appareils que lorsqu’ils ne fonctionnent plus) (c’est aussi parce que je mets des mois à comprendre leur mode d’emploi et découvre des années après des options sur mon téléphone) (sinon, j’ai 36 000 points valables chez mon opérateur, de quoi reprendre 2 ou 3 portables gratuits) (d’accord, j’arrête les parenthèses et retourne à mon sujet).
Je tape le 0000. Bingo, ça fonctionne !
Je manipule péniblement l’objet (mémé, toujours) trouve enfin le Corneback dans le répertoire, et l’appelle.
Les 85 secondes sont passées depuis 3000 ans, mais rien n’a explosé.
Ca sonne dans le vide. Je vais raccrocher, lorsqu’à la 5ème sonnerie, le message vocal d’une femme se fait entendre :
« Vous avez été activé. Tenez vous prêt. Attendez les instructions. »
Oh purée, ça y est, mémé est agent secret !
Suite demain
18:48 Publié dans Mémé et la technologie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : call cornerback, you've got 85 seconds ! | | Facebook