Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/09/2013

A la télé cette semaine : La vie des autres, Insomnia, Gone baby gone, Minority Report...

vie des autres.jpgCe soir, HD1 diffuse La vie des autres, qui a obtenu de nombreuses récompenses (oscar, césar, british award du meilleur film étranger…) Un officier de la Stasi espionne un couple d’artistes soupçonné de diffuser des idées anti communistes. La paranoïa et la tension de cette époque sont parfaitement retranscrites, mais le film raconte surtout l’histoire touchante d’un homme qui s’éveille et se rebelle.

homme de rio.jpgA la suite de ce drame, la chaîne vous permet de ranger les mouchoirs avec L’homme de Rio de Philippe de Broca. Françoise Dorléac fait tourner en bourrique notre Bébel national, en l’emmenant risquer sa vie à l’autre bout du monde, alors qu’il est un appelé en permission :
« Quitter son pays, sa famille, son armée, ses copains, franchir les océans pour voir une gonzesse s'agiter dans un bruit de casseroles, ça vous paraît normal ?
- Il est fabuleux ! On est au milieu des merveilles et monsieur fait son blasé !
- Un déserteur qui voyage dans une voiture volée avec une hystérique, de deux choses l'une : ou c'est un névropathe, ou c'est un blasé. Choisis. »
« Les épreuves sont terminées ? Y'a pas un dragon qui passe par là ? Rien à tuer ? Personne à délivrer ? Mais c'est la retraite ! Passe-moi mes chaussons, maman ! »

A la fin du film, le héros parvient à prendre son train à l’heure pour l’armée. Son camarade le rejoint juste après, en retard : - Ah ! Si tu savais, si tu savais !
-  Mais qu'est-ce qu'il t'arrive ?
-  T'as jamais vu des embouteillages pareils, mon vieux ! Trois heures pour venir de chez moi ! Trois heures !
 - Quelle aventure !!! »

à la télé cette semaine,télé,cinéma,la vie des autres,l'homme de rio,deux soeurs pour un roi,paycheckSi vous aimez les drames historiques largement romancés, France 4 diffuse à 23h Deux sœurs pour un roi. Les deux filles Boleyn se disputent Henri VIII. Ce dernier jette d’abord son dévolu sur la douce et fragile Mary, avant que la seconde, Anne, n’obtienne ses faveurs. Mary la délaissée est finalement bien plus chanceuse, sachant comment sa sœur a fini… Un film d’amour en costumes qui plaira aussi pour son duo d’actrices (Scarlett Johansson et Natalie Portman).

Pour ma part, je regarderai sur Arte un film que je n’ai encore pas vu il me semble, La fille de Ryan de David Lean (Lauwrence d’Arabie, Docteur Jivago, Le pont de la rivière Kwaï)

insomnia.jpgLundi, HD1 diffuse Insomnia de Christopher Nolan. En Alaska, en voulant viser un meurtrier (Robin Williams), un flic insomniaque (Al Pacino) tue par erreur son coéquipier. Il fait endosser cette mort par l'assassin, mais celui-ci a été témoin et commence un chantage… Un film à l'atmosphère particulière,  dont l'original, norvégien, était encore plus troublant.

gone baby gone.jpgHD1 continue avec les thrillers efficaces, avec Gone Baby gone, réalisé par Ben affleck (The town et Argo). L'acteur réalisateur confie le rôle principal à son frère Casey (qu'on peut voir actuellement au cinéma dans Les amants du texas). Pour vous donner une idée, le film est une adaptation du roman de Dennis Lehane, qui a également écrit Mystic River  et Shutter Island.

MinorityReport.jpgD8 programme Minority report de Spielberg, adapté de mon chouchou Philip K.Dick. Dans le futur, des voyants prédisent les crimes et la police arrête les criminels avant que les meurtres n’aient lieu. Mais peut-on condamner quelqu’un sur une simple pensée ? Le policier incarné par Tom Cruise ne remet pas en cause ce système, jusqu’au jour où les "pré-cogs" voient qu’il tuera quelqu’un qu’il ne connaît pas encore…

paycheck.jpgUne autre adaptation de K.Dick est proposé le lendemain sur NRJ12 : Paycheck de John Woo, avec Ben Affleck et Uma Thurman. Un ingénieur qui travaille sur des dossiers secrets accepte de voir sa mémoire effacée à la fin de chaque contrat. Mais après le dernier CDD de 3 ans, il s'aperçoit qu’il a refusé son salaire colossal pour le remplacer par des objets en apparence anodins. Il va alors tenter de retrouver le fil des années oubliées.

fenetre secrete.jpgJeudi sur Numéro 23, encore une adaptation d’un roman, cette fois-ci de Stephen King, Fenêtre secrète. Un écrivain raté (Johnny Depp, avec de grosses lunettes moches pour faire intello) est menacé par un homme étrange qui l’accuse de plagiat.

inspecteur_la_bavure.jpgRegistre beaucoup moins effrayant sur France3 grâce à L’inspecteur La Bavure. Une comédie qui me faisait bien rire quand j’étais petite avec ses gags bon enfant. Pour faire honneur à son père, héros de la police abattu dans l’exercice de ses fonctions, et pour plaire à sa mère (Marthe Villalonga, aussi castratrice que dans Un éléphant ça trompe énormément) le gentil Coluche réussit de justesse le concours d’inspecteur. Il rêve de coincer l’ennemi public numéro 1 (une caricature de Mesrine) incarné par Depardieu. Pour ne pas être reconnu, ce dernier a recours à la chirurgie esthétique. Il se lie d’amitié avec l’inspecteur gaffeur, qui lui révèle malgré lui toutes les ficelles de la police…

Et vous, qu’avez-vous regardé cette semaine ? Connaissez-vous ces films?

27/09/2013

Ma vie avec Liberace

ma vie avec liberace.jpgLe film (voir bande annonce en lien) est adapté du livre de Scott Thorson, qui raconte ses cinq années de vie commune avec Liberace. Ce dernier était un pianiste virtuose, showman le mieux payé au monde entre les années 50 et 70, peu connu en France mais très populaire aux Etats-Unis, surtout parmi la gente féminine. Liberace cachait son homosexualité et a même gagné un procès contre un journal qui la révélait.
En 1977, Scott Thorson (Matt Damon), jeune homme de 18 ans, pauvre et orphelin, rencontre Liberace (Michael Douglas), star immensément riche de 40 ans son aîné. L’artiste lui propose de venir habiter chez lui et d’être officiellement son assistant. Officieusement, ils sont amants. Scott mène une vie de luxe dans l’ambiance féerique du showbizz. Pourtant, il finit par déchanter : Liberace a rencontré beaucoup d’autres hommes avant lui, qu’il a couvert de cadeaux, et qu’il a délaissé du jour au lendemain quand il s’en lassait, ou plutôt comme il se justifie, parce qu’« ils devenaient des monstres à force d’être trop gâtés, ils en voulaient toujours plus ».

ma vie avec liberace, les vrais.jpgLa relation entre les deux hommes pourrait être sombre et cynique, avec Liberace qui abuse de son pouvoir sur Scott, pauvre et esseulé. L’artiste voulait l’adopter officiellement comme son fils, et lui a fait subir une opération de chirurgie esthétique pour qu’il lui ressemble. De son côté, Scott peut passer pour un homme intéressé uniquement par l’appât du gain. Pourtant, le réalisateur Steven Soderbergh préfère ne pas trop souligner ces aspects glauques et présente d’abord leur relation comme une histoire d’amour, comme l’estime Michael Douglas :   « ces deux hommes étaient vraiment amoureux ». Matt Damon, qui incarne Scott, ajoute : « Oui, leur relation était absurde à certains égards. On vit tous des choses absurdes, mais quand on est dedans, ça ne semble pas si absurde. C’était amusant à faire, mais on ne s’est pas moqués, on a pris le sujet avec beaucoup de sérieux. »
Le réalisateur explique : «  ce qui m’a plu dans le livre, c’est que les discussions qui y sont rapportées sont de celles que peuvent avoir tous les couples. Ce qui est moins banal, c’est le cadre dans lequel ces discussions avaient lieu. Mais on a traité leur relation avec sérieux, car mon sentiment, fondé sur les recherches qu’on a menées, est que c’était une véritable relation. (..) Je voulais vraiment éviter de tomber dans la caricature. »

ma vie avec liberace les faux.jpgEffectivement, on pouvait craindre le côté « cage aux folles », de voir des caricatures de Michel Serrault/ Renato ou bien de Michou. Pourtant, malgré l’extravagance totale et le kitsch des décors, des costumes, et de la vie des personnages, le traitement de l’histoire reste sobre.
Les producteurs hollywoodiens ont pourtant refusé de sortir le film en salles, car ils le jugeaient « trop gay ». C’est HBO qui l’a diffusé, récoltant ainsi sa meilleure audience depuis 2004.

ma vie avec liberace paillettes.jpgLe film a été tourné le plus souvent dans les vrais décors, avec le mobilier de Liberace. Celui-ci a accumulé une fortune colossale au cours de sa carrière et il adorait en faire étalage. A l’image de son idole le roi fou louis II de Bavière, il a acheté des maisons, vêtements, bijoux, voitures (par exemple une Rolls royce de 7 mètres de long) dans une surenchère perpétuelle de strass et de glamour.
Le film présente un remarquable travail de reconstitution de cet univers. Les acteurs portent 60 costumes différents et faits sur mesure. Michael Douglas revêt une réplique d’un manteau de Liberace : une fourrure de renard blanc de 300 000 dollars, brodée de paillettes et de cristaux d’Autriche d’une valeur de 100 000 dollars, et agrémentée d’une traîne de près de 5 mètres, pesant une cinquantaine de kilos !

J’ai beaucoup aimé le film, et je pense qu’il est l’un des plus intéressants en salles en ce moment. Les acteurs sont excellents, avec en tête Michael Douglas, qui vient de recevoir un Emmy award pour ce rôle. Ma vie avec Liberace a été sacré « meilleur téléfilm » (puisqu’il n’est pas sorti en salles aux Etats-Unis) et ces récompenses sont méritées. Michael Douglas se transforme, en reprenant les gestes et le phrasé lent de l’artiste. Je vous invite à voir cet extrait du vrai Liberace, prouvant le fabuleux travail de reconstitution visible dans le film. On voit le showman évoluer dans sa luxueuse maison, puis rentrer sur scène dans la limousine conduite par Scott, et porter le fameux manteau de fourrure… (vous pouvez comparer ici les photos des vraies personnes et des acteurs qui les interprètent)

J’ai apprécié que Soderbergh montre le film d’abord comme une histoire d’amour, avant de le montrer comme une histoire gay. La fin est très émouvante. Le cinéaste expose les faits sans les durcir, le spectateur se fait sa propre opinion. Liberace était un personnage complexe, très généreux mais aussi égocentrique et autoritaire.
Le réalisateur a annoncé que Ma vie avec Liberace serait son dernier film, et j’espère qu’il reviendra sur sa décision. Après tout, il n’a que 50 ans et le temps de changer d’avis… Dans sa filmographie, j’apprécie particulièrement sa soif de justice (Traffic, Erin Brokovitch seule contre tous,  The Informant…) mais aussi son humour et sa légèreté (Ocean’s eleven, Hors d’atteinte…) Si vous aimez aussi sa filmographie, vous aimerez certainement Ma vie avec Liberace.

Et vous, avez-vous vu ce film, appréciez-vous la filmographie de Soderbergh ?

23/09/2013

A la télé cette semaine : 12 hommes en colère, Dans ses yeux, Goldman Sachs...

12 hommes en colère.jpgCe soir Arte diffuse un classique, 12 hommes en colère de Sidney Lumet, avec Henry Fonda. Dans les années 50, un adolescent comparaît pour parricide. Il risque la peine de mort. Les jurés ont hâte de délibérer, rentrer chez eux et passer à autre chose. Le verdict doit être rendu à l'unanimité. Pourtant, sur les 12 hommes, un seul doute. Il met en avant les failles de l’enquête et s'emploie à convaincre les autres jurés un par un.
Le film se passe en huis clos dans la salle de délibération, où les jurés s’affrontent assis autour d’une table. Ce dispositif pourrait être rébarbatif, il ne l’est nullement grâce à l’éloquence du personnage principal. Son discours et ses arguments brillants permettent de dévoiler les préjugés et caractères de chacun. C’est un régal de suivre son raisonnement.
J’ai vu ce film pour la première fois en 3ème, notre professeur de français nous l’avait montré, certainement pour illustrer l’art de la rhétorique et l’importance de l'esprit critique. Le film m’avait fasciné, mais mes camarades étaient restés hermétiques : un film en noir et blanc, où les personnages ne bougent pas pendant 1h30, c’est ronflant ! Pourtant le suspense est aussi fort que dans un film d’action où le héros zigzague entre les explosions pour sauver sa peau. Ici aussi, la mort est à ses trousses. Jugez par vous-mêmes ce soir.

tootsie.jpgAmbiance plus légère sinon sur HD1, avec le fameux Tootsie de Sydney Pollack. Un acteur fauché, incarné par Dustin Hoffman, se déguise en femme pour enfin décrocher un rôle. Il rencontre le succès, et tombe amoureux de sa partenaire (Jessica Lange). Mais comment lui avouer la supercherie ? Les quiproquos et gags s’enchaînent, et Dustin Hoffman est non seulement drôle, mais aussi émouvant.

Mardi, ne ratez pas à 22h15 sur Arte la rediffusion du documentaire qui a provoqué un tollé: Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde. Je paraphrase Télérama : Goldman Sachs possède deux fois le budget de la France. Cette banque « sans agence et sans visage place ses représentants au cœur des plus hautes instances internationales, jusqu’à devenir un véritable Etat dans l’Etat, qui échappe à toute forme de contrôle démocratique. . » Elle a entre autres, participé largement à la faillite de la Grèce. Pour comprendre en partie l’actuelle crise économique, je vous conseille vivement ce documentaire.

memento.jpgPour les abonnés Canal + cinéma, ne ratez pas à 20h50 Memento, un film de Christopher Nolan (The dark night, Inception…) Un homme atteint de trouble de la mémoire immédiate traque l’assassin de sa femme. Pour se souvenir, il se tatoue les derniers indices sur la peau et  laisse des notes partout… Ce thriller  très original m’avait tenu en haleine à l’époque de sa sortie (2000) je ne l’ai pas revu depuis.

dans ses yeux.jpgMercredi, Arte diffuse le policier argentin Dans ses yeux, oscar du meilleur film étranger. Un employé de tribunal écrit sur un fait divers qui le hante depuis 25 ans : le meurtre d’une jeune mariée. Il décrit la soif de vengeance de son mari inconsolable, la recherche du meurtrier dans un contexte politique tendu (Peron, les escadrons de la mort, le coup d’état militaire de 1974…) Le personnage se remémore également son amour de l’époque, inavoué, qui lui fait penser qu’il a peut-être raté sa vie… Le scénario est donc très riche, la fin est vraiment surprenante. Cette histoire mélancolique est pleine de rebondissements, de questionnements : sur la vengeance, les amours perdues, la mémoire individuelle et collective, l’histoire politique de l’Argentine…

crime-a-oxford-film.jpgAutre thriller sur France 4, mais beaucoup moins troublant, Crimes à Oxford d’Alex de la Iglesia. C’est un suspense assez classique, mais j’apprécie son atmosphère studieuse, cultivée et typiquement anglaise malgré un réalisateur espagnol : le film se déroule à l’université et montre le duel intellectuel entre le maître, l’impeccable John Hurt, et son disciple, Elijah Wood (Frodon, le héros Hobbit du Seigneur des anneaux). Du même réalisateur, Alex de la Iglesia, je vous conseille également les comédies noires et hilarantes Mes chers voisins et surtout Le crime farpait.

incorruptibles.jpgJeudi sur France 3, Les incorruptibles de Brian de Palma, inspiré de la véritable histoire d’Eliot Ness (incarné par Kevin Costner) traquant Al Capone (De Niro) dans le Chicago des années 30. Avec aussi Sean Connery et Andy Garcia en justiciers.

Basic-.jpgSur Numéro 23, Basic de John Mc Tierman (Piège de cristal, Last action hero…) A Panama, six militaires disparaissent dans la jungle. Que leur est-il arrivé ? Les deux seuls rescapés sont interrogés, mais ils changent sans cesse de version… On suit avec plaisir ce jeu de piste rocambolesque. Les rebondissements se multiplient tellement, qu’après quatre visionnages mémé Papillote ne se souvient toujours pas de l’énième retournement final. C’est très pratique d’être amnésique quand on regarde des oeuvres à suspense et des policiers : je ne me  rappelle jamais du nom du meurtrier.

erin brockovitch.jpgSur TMC, Erin Brockovitch, seule contre tous, inspiré d’une histoire vraie : une mère célibataire au chômage, qui galère depuis des années, parvient à se faire embaucher sans diplôme par un cabinet d’avocats. Grâce à son opiniâtreté et son courage, elle dénonce un scandale d’eau empoisonnée et défend des centaines de victimes… Le dernier film de Steven Soderbergh est actuellement à l’affiche : Ma vie avec Liberace. Je vous en parlerai très prochainement.

Et vous, appréciez-vous ces films ? Qu’allez vous regarder cette semaine ?

22/09/2013

A la télé ce soir : On connaît la chanson, Plein soleil

on connait chanson.jpgLe grand retour de la rubrique télé de la semaine, car je ne pouvais pas rater cet évènement : la diffusion ce soir sur D8 de On connaît la chanson, un de mes films cultes qui a donné son nom à l’une de mes rubriques. Enfin, le film a donné son nom… C’est plutôt le réalisateur Alain Resnais, et surtout les scénaristes Jaoui et Bacri qui m’ont piqué mon idée. Évidemment. Le monde entier sait que je suis atteinte de chansonnite au plus haut degré depuis l’enfance, ainsi que de filmonite aiguë. Quand j’étais petite, je m’imaginais que si je tournais un film un jour, les dialogues seraient tirés de chansons. J’ai plus qu’à écrire «On connaît la chanson 2, le retour». Plus qu’à.

Dans ce film, on retrouve les habituels chassés-croisés des scénaristes, et les acteurs fétiches de Resnais : Sabine Azéma, qui n’est autre que sa femme (alors qu’ils ont 27 ans de différence et qu’il a 91 ans) beurk. Pierre Arditi, qui joue son mari jaloux du retour d’un ancien amant (Bacri). André Dussolier, irrésistible en amoureux timide (ah, la scène où il s’imagine cavalier de la garde républicaine chantant « Vertige de l’amour »). Il aime secrètement une étudiante, incarnée par Agnès Jaoui (sa fameuse thèse "sur rien" des chevaliers paysans de l’an mil au lac de Paladru) mais elle est attirée par l’arrogant patron de Dussolier, Lambert Wilson

plein soleil.jpgA la même heure sur Arte, autre film culte, Plein soleil de René Clément. Avec Alain Delon, lorsqu’il était, à 25 ans, absolument magnifique. Le décor paradisiaque exalte sa beauté : sur un bateau, sur la mer, le torse nu et bronzé… Maurice Ronet est pas mal non plus d’ailleurs. C’est pour ça que le personnage de Delon peut usurper facilement son identité…

Le film est tiré d’un excellent polar de Patricia Highsmith (L’inconnu du Nord-Express et Dites-lui que je l’aime, également adaptés au cinéma) : Le talenteux M. Ripley. Anthony Minghella en a aussi proposé une adaptation, avec Jude Law et Matt Damon. J’apprécie beaucoup ce dernier, c’est un très bon acteur qui choisit bien ses films. Mais il ne ressemble pas à Jude Law, son physique est bien plus grossier, et encore plus éloigné de celui de Delon qui interprétait le même rôle…

Je vous laisse, les films commencent. Demain si j’ai le temps, la suite du programme de la semaine.

Et vous, avez-vous vu ces films ? Qu'avez-vous regardé cette semaine ?

18/09/2013

La vie est un choix, Patrick Dewaere...

yves boisset vie est un choix.jpgJe ne sais pas si vous avez remarqué, mais mémé qui a toujours un train de retard et attend toujours que les choses soient terminées pour en parler, a ENFIN mis les colonnes du blog à jour. On pouvait lire la même bibliographie depuis… 2010. Oui, 3 ans. Ce qui ne signifie pas bien évidemment que je n’ai pas touché un livre depuis cette date…
Au lieu de noter les bouquins lus par leur ordre chronologique, cette fois-ci, j’ai tenté de faire un classement. Voici en premier celui concernant les stars du cinéma :

1- La vie est un choix, d’Yves Boisset

J’ai adoré cette autobiographie. A l’image de son œuvre, Yves Boisset est fougueux, passionné, révolté et épris de justice. Comme ses films, son écriture est brut de décoffrage et rentre-dedans. Il ne s’embarrasse pas de formules ampoulées ou de longues descriptions, il écrit dans un langage simple, parlé, mais incroyablement vivant. On rejoue avec lui sa vie passionnante, ses tournages au bout du monde, ses rencontres avec les plus grands metteurs en scène et stars, ses anecdotes les plus croustillantes…

Par exemple, quand il n’est encore que l’assistant de Jean-Pierre Melville, le réalisateur lui demande un figurant de profil Italien né dans le Bronx. Boisset trouve un jeune étudiant aux Beaux-Arts qui voudrait se lancer dans le cinéma. Il le présente à Melville, qui estime que le jeune homme n’est pas crédible et le renvoie… C’était … De Niro !
Plus tard, pour se documenter sur l’assassinat du juge Renaud, dont il tire le film « Le juge Fayard », Boisset prend rendez-vous avec l’un des deux présumés meurtriers, qui lui raconte le crime et évoque ses commanditaires. Le lendemain, l’homme est retrouvé mort…
L’Algérien accusé à tort du viol et lynché dans le film Dupont-Lajoie, sera assassiné après le tournage… (Ça donne envie de travailler avec Boisset)

juge fayard.jpgPas besoin de connaître sa filmographie ni même de l’apprécier pour lire ce livre. Un régal.
Ses films que je préfère :
- Le juge Fayard, dit le shériff (inspiré de l’assassinat du juge Renaud)
- Le pantalon, histoire d’un fusillé pour l’exemple qui m’avait bouleversée quand j’étais ado.
- L’affaire Seznec, avec Christophe Malavoy.
- Dupont-Lajoie, avec Jean Carmet, Jean Bouise et Jean-Pierre Marielle.

 


patrick dewaere, une vie.jpg2- Patrick Dewaere, une vie, de Christophe Carrière

Une biographie passionnante et documentée sur mon acteur préféré. J'en ai lu plusieurs, et je trouve qu'elle est la plus intéressante et la mieux écrite. Elle ne tombe pas dans le travers de l’hagiographie (par exemple comme le faisait, même si c’est compréhensible de la part d’une mère, le livre de Mado Maurin  Mon fils, ma vérité… qui ne la révélait pas justement).
Si on sent une admiration pour le talent si particulier de l’acteur, et pour sa grande sensibilité, Carrière ne cache pas non plus ses travers et épisodes peu glorieux (la drogue, les colères). Il fait aussi une révélation : Dewaere aurait été victime d’abus lorsqu’il était enfant.

L’acteur s’est suicidé à 35 ans, alors que le matin même, il répétait pour son prochain film Mado et Marcel. Au cours du déjeuner avec Lelouch, où il évoque avec sa passion habituelle ses futurs projets, Dewaere reçoit un appel téléphonique. Une heure plus tard, il se tire une balle dans la tête, avec le fusil offert par son meilleur ami Coluche… Le coup de fil aurait été de sa femme, partie en vacances avec l’humoriste, l’informant qu’elle quittait Dewaere pour lui et qu’il ne reverrait plus sa fille…
On éprouve de l’empathie pour l’acteur écorché vif, incompris, délaissé (Miou-Miou, la mère de sa première fille, l’a quitté pour Julien Clerc). Dewaere était peu reconnu par les critiques de l’époque (contrairement à son ami Depardieu avec lequel il était souvent nommé aux César, il n’a jamais obtenu de récompenses, alors qu’il désirait la reconnaissance de ses pairs). Le parcours de Patrick Dewaere est vraiment touchant.

La prochaine fois, plongée dans l’envers du décor de la machine à rêves, Hollywood…

16/09/2013

Le cinéma nous embobine : les détails agaçants

Waste- land.jpgSuite du billet sur le cinéma, inspiré par celui-ci : En bon estomac sur pattes, je suis surtout choquée par le gâchis de nourriture dans les films.
Au café, le personnage ne boit pas son verre en entier, voire pas du tout, et avant de partir prestement, laisse la monnaie sur la table, au pif, donc sûrement en trop.
Je paie le cocktail 8 euros, t’inquiète pas que je le finis ! Purée, en deux gorgées c’est plié, pourquoi laisser la moitié du verre ? En plus c’est super bon !

cinéma,cinéma américain,waste land,mes voisins les yamadaDans le même genre, dans les films américains surtout, les personnages ne finissent JAMAIS leurs assiettes. La mère de famille cuisine pendant trois plombes, tout le monde s’exclame « c’était délicieux » mais on voit quelqu’un débarrasser la table en emportant des assiettes à moitié pleines. Et le nombre de fois où le héros, déçu de s’être fait poser un lapin, jette tous les plats intacts à la poubelle ! M’enfin, quel gâchis !
confessions-d-une-accro-au-shopping-.jpgLes Américains sont connus pour être gaspilleurs. Dans les films, quand ils veulent du renouveau dans leur vie ou mettre en ordre leur appart, ils jettent tous leurs vêtements, leurs affaires dans de grands sacs poubelles, qu’ils mettent ensuite aux ordures …

Autre chose, les personnages en chaussures qui posent les pieds sur la table ou sur le lit. Regardez une série américaine, à tous les coups vous voyez quelqu’un le faire. Les Américains se targuent d’être très propres, on compte la valeur d’une maison au nombre de ses salles de bains, mais les grolles qui ont traîné dehors dans la merde de chien, posées sur la table entre les cacahuètes et la bière, ça les choque pas…
A l’inverse, dans le film d’animation japonais Mes voisins les Yamada, la grand-mère revient en vitesse chez elle car elle a oublié un truc. Elle s’arrête net, les yeux exorbités, quand elle s’aperçoit qu’elle a gardé ses chaussures dans la maison. Le facteur qui passe la regarde avec horreur comme la dernière des souillons…

Autres détails qui me semblent plutôt américains, ce sont les longues embrassades. Et que je te prends dans les bras au moindre prétexte (« j’ai attendu 10 minutes dans la file d’attente ! - oh c’est horrible, viens dans mes bras ! »)
Au téléphone, contrairement au super flic très froid (voir premier billet) qui raccroche sans dire au revoir, quand le personnage échange trois mots banals avec son mari ou ses gosses « tu penseras à acheter le pain » il finit toujours par « je t’aime ». Nan mais allô quoi ! Un peu de retenue !

Encore un truc qu’on remarque dans les films américains, car je n’ai vu personne le faire en vrai (à part au boulot, avec un supérieur qui se croit tout permis). Le héros n’est pas content d’une situation, d’une parole. Par exemple, la belle-mère s’incruste à un dîner, quelqu’un sort une bourde etc. Systématiquement, au lieu d’attendre le moment propice, où ils seront seuls sans oreilles indiscrètes, le personnage interrompt son compagnon, en pleine conversation avec quelqu'un d'autre, pour lui dire : « je peux te parler ? » et l'emmener ailleurs. Je trouve ça très malpoli. La personne qu’on laisse en plan au milieu d’un discours comprend forcément qu’il y a un problème, et qu’elle en est peut-être la source en plus. Observez les films américains, vous verrez forcément la scène une fois.

Si vous avez d'autres exemples, n'hésitez pas à les partager (et après on ira manifester avec nos pancartes devant les cinémas. )

13/09/2013

Le cinéma nous embobine (suite)

cinema-nous-embobine.jpgSuite du billet sur les incohérences au cinéma, inspiré de cet article :
Télérama : «  Au cinéma, le drap de lit est magique. Quand un couple est couché, le drap arrive en dessous du buste du héros, mais au-dessus des seins de sa compagne – qui, lorsque le plombier (ou un tueur à gages) sonne, s’enroule dedans avec une grâce infinie. Dans la vraie vie, vu que l’on a une couette et un drap housse, on risque la fracture du bassin. »

rhume.jpgJ’ai aussi constaté que dans les films, quand le héros ou la mère veulent couvrir la belle ou l’enfant malade transis de froid, ils les bordent toujours jusqu’aux ¾, en laissant les bras hors des draps. Tu parles d’une protection. Les pauvres peuvent crever dix fois. Moi, au moindre éternuement, je dors avec ma bouillotte, mes chaussettes, emmitouflée jusqu’au menton, recroquevillée en boule comme un chat, avec la patte sur la truffe.

taxi driver.jpgTélérama : « Le billet que le client d’un taxi sort pas hasard de sa poche ou de son portefeuille correspond TOUJOURS au prix exact pour payer. En vrai, on ne compte plus le nombre de chauffeurs excédés quand on leur a demandé de s’arrêter en chemin devant un distributeur…»

La monnaie exacte est un classique, mais j’aurais plutôt cité une caisse de supermarché… Parce que Papillote, comme la plupart des gens du peuple, ne prend jamais de taxi. Je suis toujours la dernière fêtarde en soirée à dire « Pas grave,  j’attends le premier métro de 6 heures, youhou, les sirènes du port d’Alexandriiiie, chante encore la même mélodiiie ! Comment ça tu veux déjà te coucher, il est à peine 3 heures ?! Vas-y c’est pas grave, je continuerai sans toi ! En voiture les voyageurs, la chenille part toujours à l’heuuuuure »

Si le prix du taxi n’est pas exact, le héros du film lance un élégant : « gardez la monnaie ». Quoi ?! Ça coûte déjà un bras !
Ce qui m’amène à écrire que souvent, dans les films, les personnages n’ont pas de souci d’argent.
Par exemple, les flics habitent  d’immenses appartements avec vue sur la tour Eiffel et équipement high tech dernier cri. On sent que le scénariste s’est documenté sur le salaire d’un officier (1800 net en début de carrière).
Dans les films américains surtout, particulièrement chez Woody Allen, les héros sont écrivains, journalistes, artistes… ou décoratrice d’intérieur à 22 ans et demi… comme tout le monde quoi.

Dans les films, quand le personnage rentre chez lui la nuit, la lumière est déjà allumée. Il ouvre la porte, et la petite lampe à 20 mètres du seuil, qui éclaire délicatement son reflet dans le miroir, est déjà en marche, comme par magie. Ou alors, pour faire un joli effet, plusieurs petites lampes (DEJA ALLUMEES) sont disséminées partout dans l’appartement. Les personnages de films possèdent des actions chez EDF.


La prochaine fois, je continuerai sur ces détails qui m’agacent au cinéma...

11/09/2013

Quand le cinéma nous embobine avec ses coups de fil

ciné embobine téléphone.jpgTélérama a publié récemment (dans l’espace-temps de mémé, ça fait un mois) un article traitant des facilités au cinéma (ici en lien). Je le complète avec d’autres incohérences qui me turlupinent depuis longtemps (je me pose toujours des questions essentielles) :

Télérama : « Quand le héros téléphone à une administration (d’accord, lui c’est le FBI, vous la Sécu), on lui répond à la 3ème sonnerie, il ne doit pas taper « étoile » et ne patiente pas avec les 4 saisons de Vivaldi. »

inspecteur la bavure téléphone.jpgJ’ai aussi remarqué qu’au téléphone, le héros ne dit aucune banalité d’usage, et raccroche sans dire au revoir.
Par exemple, le super flic reçoit un appel de son collègue, qui au lieu de dire d’un ton guilleret : « Salut c’est Franssou, ça va ? C’était pour te signaler où est Charlie le dealer, chez Paulette la reine des paupiettes … On le cueille quand ?
- Ça va bien et toi ? Comment s’est passé ton rendez-vous avec inspecteur La bavure ? Merci beaucoup pour l’info ! On partira de bon matin sur les chemins, à bicyclette, avec Francis et Sébastien et puis Paulette. On se tient au courant, je te rappelle, bisous, nan c’est toi qui raccroche ! »

Dans les films, le héros décroche sans sourire, entend une voix sombre lui dire : « Charlie est chez Paulette » et le héros raccroche sans un merci ni merde. Pareil, quand il donne rendez-vous, il ne précise jamais l’heure, mais assène juste sur un ton grave : « demain, chez Paulette ».
Moi, il me faut l’heure exacte, l’itinéraire RATP, le calcul du temps de trajet, et une dizaine de précisions : « Quand tu dis 19h, c’est en temps normal ou en temps papillotien toujours en retard ? On se rejoint plutôt à la sortie du métro ? Car Mappy conseille 6 minutes à pied, avec 3 rues et 2 tournants, je vais me perdre à tous les coups ! » Et quand je suis sur place, je rappelle encore, affolée : « T’es à quelle sortie ? J’suis à la 3 ! Quoi la 5 ? Mais elle n’est pas indiquée ! »

ciné embobine max-menace-chaussure-telephone.jpgJ’ai essayé la technique cinéma une fois, avec un collègue qui me demandait un service par téléphone : « Papillote, ça va ? Je te dérange pas ?  Tu pourrais voir si c’est pas toi qui as le dossier Trucmuche s’il te plaît ? Je le trouve pas… »
J’ai voulu répondre à la James Bond un simple et efficace « Ok, ça marche. » et j’ai raccroché directement. Quand j’ai apporté le dossier, le collègue a bronché : « Et la feuille rose ?
- Bah, tu ne me l’as pas demandé ?!
- J’ai pas eu le temps, t’avais déjà  raccroché !! »

Conclusion : dans les films, répondre sèchement donne un style efficace, actif, viril. Dans la vraie vie, c’est malpoli.

Suite demain…

06/09/2013

Le Rock en saigne : le dernier métro pour une claustro

le-dernier-metro.jpgMémé Papillote, qui était fière d’avoir eu la présence d’esprit d’échapper aux mouvements de foule à Rock en Seine, se retrouve donc très intelligemment à prendre le métro à la fin du dernier concert, comme… tout le monde, environ 30 000 personnes. Je suis contrainte de faire le mouton et de suivre le troupeau qui nous mène à l’abattoir : le métro…

Emportés par la foule, qui nous traîne, nous entraîne, nous éloigne l´un de l´autre, je perds mes parents-potes en route, ce qui était ma crainte de la journée. Je me retrouve seule avec une vague connaissance. Pour peaufiner le tout, une pluie battante s’abat sur nous. Mais la pluie au moins, c’est l’eau, l’air, la vie… car nous nous engageons dans le long tunnel du métro, sans savoir où il nous mène, croisant de temps en temps des regards atterrés rebroussant chemin : ce n’est pas bon signe. Où allons nous ? Quelle est notre destination finale ? On va tous mouriiiiiir !!!
Une dizaine de minutes plus loin, avançant de plus en plus péniblement, nous tournons enfin dans le couloir qui nous mène aux portes du paradis, le métro. Et nous restons bloqués à 3 mètres de la délivrance, car, de manière incroyable, les portiques sont…fermés. 4 mastodontes de la sécurité se tiennent derrière, seuls, peinards, et nous regardent, affluer de plus en plus, nous serrer de plus en plus, étouffer de plus en plus. Impossible de bouger. Impossible de faire demi-tour, nous sommes pris au piège. La RATP, partenaire officiel du festival, vous assure un confort maximal. J’aurais dû m’en souvenir pourtant : RATP signifie en fait « rentre avec tes pieds ».
Commençant à avoir du mal à respirer, je me rappelle à ce moment opportun que je suis en effet légèrement claustrophobe. Petit détail. Quand il se voit enfermé dans un espace clos, le cheval sauvage se rend soudain compte qu’il a envie de courir le monde après son destin.

classe de neige.jpgJe crois que cette claustrophobie date de mes 8 ans. J’étais en classe de neige (l’un des pires souvenirs de ma vie, mais heureusement pas pour les mêmes raisons que le personnage d’Emmanuel Carrère –ou le film de Claude Miller-). J’avais atterri dans le dortoir des 3 pestes de la classe, mon alcoolique de prof (véridique, elle planquait sa bouteille sous son bureau et sentait l’alcool à plein nez) pensant sans doute qu’une élève sage comme moi allait tempérer les grandes gueules. Une nuit, j’ai entendu dans mon sommeil comateux des cris, puis senti un bras énergique me tirer du lit. Je n’ai même pas eu le temps de dire ouf. Percevant des petits rires sortant du dortoir, un surveillant était rentré en trombe, avait crié pour obtenir le silence, puis pris la première victime innocente lui tombant sous la main (moi). Il m’a entraîné dans une salle de bains, a fermé la porte en criant « ça t’apprendra, tu resteras ici ! ». Le temps m’a paru interminable, j’étais terrorisée, enfermée dans cette petite pièce, dans le noir complet.

Je me suis plaint à ma famille dans une lettre. Ma mère a téléphoné paniquée en demandant ce qui se passait, et bien évidemment est tombée sur le surveillant. Je me rappelle encore de son regard noir quand il m’a passé le combiné, en restant à côté de moi pour vérifier ce que je disais. Je n’ai pas osé réitérer mes propos devant l’oeil menaçant de mon bourreau, et les 10 derniers jours de la classe de neige ont été un long supplice. Je pense que ceci peut expliquer en partie ma peur des espaces clos, petits et obscurs, et ma difficulté à m’endormir sereinement… (Je crois que le pire dans cette histoire, c’est qu’à mon retour tant espéré, ma mère a oublié de venir me chercher à l’heure, et mon frère s’est foutu de ma gueule pendant des années en me récitant par cœur des passages de ma longue lettre mélodramatique (j’avais déjà le goût du drame et de l’écriture à l’époque).

Mais passons et revenons à nos moutons coincés dans le métro :
Les portiques ouvrent en fait toutes les dix minutes, seulement lorsqu’un métro arrive. Car évidemment, la RATP-partenaire-officiel-du-festival n’a pas jugé utile de multiplier les rames face à la significative augmentation de voyageurs.
Pour accentuer ce moment de bonheur et de convivialité, je me retrouve du côté gauche des portiques, c’est-à-dire ceux qui s’ouvrent… uniquement pour la sortie. Je suis donc bousculée et insultée copieusement par les quelques rares malheureux qui ont pensé que c’était une bonne idée de sortir à cet arrêt à l’heure du final de rock en Seine.
45 minutes de cauchemar plus tard, sans même toucher le sol, la foule me pousse en avant et je parviens à passer un portique. Toujours honnête, j’ai le réflexe de valider un ticket, avant que les gens derrière me hurlent d’avancer plus vite.

Creep.jpgJe respire enfin, je suis passée en zone libre. Je me retourne, et mon accompagnatrice a disparu. Il est 1h40, je vais atteindre le métro, mais j’ai encore une correspondance, que je ne pourrai jamais obtenir. Je suis à plus d’une heure de chez moi, seule, sans argent, et mon portable n’a presque plus de batterie. Le parfait scénario de film d’horreur, qui se déroule très précisément dans ma tête grâce à mon imagination débordante. Et comme je suis aussi cinéphile, je me rappelle les scènes d'angoisse du film Creep... J’ai trouvé très malin de partir avec le strict minimum, craignant la promiscuité et les vols. Je n’ai pas pris mon portefeuille mais uniquement 25 euros en liquide, que je trouvais largement suffisants. C’était sans compter les prix exorbitants associés à un estomac sur pattes…
Je me remets à paniquer (ça faisait longtemps) seule du bon côté des portiques, tandis que le reste du troupeau bloqué derrière me regarde avec envie. 10 minutes plus tard, mon accompagnatrice me rejoint enfin, et me voyant désemparée, à l’immense bonté de m’héberger. Mémé ne s’endort qu’au premier chant du merle à 7h30, car elle ne retrouve pas ses petites habitudes, et surtout, des jeunes éméchés jouent au « uno » sur leur balcon jusqu’à 5h30, en hurlant dès que l’un d’eux pose une carte « +3 » ou « retour en arrière ».

A part cette fin apocalyptique, j’ai tout de même beaucoup apprécié l’ambiance du festival. Si j’y retourne, je prendrais le temps de faire tous les jeux et de regarder plusieurs concerts, et surtout, je rentrerai avant la fin du spectacle pour obtenir une place dans le métro…

04/09/2013

Rock en Seine : Nine Inch Nails et Phoenix

rock-en-seine slam.jpgMémé radio nostalgie avait donc peur de ne pas connaître assez les groupes de musique à l’affiche, mais elle n’est pas la seule. En plein concert de Nine Inch nails, alors que les fans chantent et pogotent, une femme s’approche d’une spectatrice plus calme, pour lui demander naïvement, le nez rivé sur son programme : « euh, c’est qui ? » (mon voisin en transe qui hurle les refrains aurait sans doute hurlé « ça se voit pas,  c’est Céline Dion, mécréante !!! »)

La plupart des gens sont plutôt là pour s’amuser, boire de la bière et surtout papoter, sans vraiment écouter les chanteurs. Entre les show de NIN et de Phoenix, je laisse la moitié de mes accompagnateurs pour partir voir un concert, parce qu’après tout, j’ai d’abord payer pour ça. On n’est pas là pour rigoler quoi, mais pour écouter de la musique, non mais. Entre gens sérieux on va donc sautiller sur l’électro-techno de Vitalic. Ca me rappelle mon adolescence, quand je faisais tous les bals de ma cambrousse et où la techno cartonnait à l’époque.

rock en seine NIN.jpgPendant le spectacle, outre les habituels mecs bourrés qui slamment sur la foule, on voit passer une poupée gonflable… Au concert de La femme, un membre du groupe surfe carrément avec une planche sur le public qui le porte, et j’ai vu (à la télé cette fois-ci, je n’y étais pas) que Major lazer s’est aussi jeté dans le public, coincé à l’intérieur d’une bulle géante. Original.

rock en seine trent.jpgParlons donc enfin des concerts… 
NIN démarre très fort, avec trois rocks endiablés qui mettent tout de suite une ambiance survoltée. Même mémé ne peut s’empêcher de marquer la mesure. Je vois les fans qui pogotent déjà, des filles en soutif sur les épaules de leurs mecs, qui balancent leur T-shirt en l’air… La mise en scène rend compte de l’ambiance infernale, avec des panneaux rouges qui tournent sur Closer, des flash orange sur Terrible lie. Valait mieux ne pas être épileptique pour supporter Wish. Le groupe interprète ses gros tubes, que le public reprend en choeur : Head Like A Hole, « March Of The Pigs»... Après, je trouve que le pourtant enragé Trent Reznor casse le rythme en plein milieu en choisissant de longues chansons calmes, ou en testant une nouvelle encore inconnue. Le public se remet alors à discuter…  Mais le concert reste vraiment d’enfer et l’énergie du rockeur irradie la foule. Il finit sur la "douce" et émouvante Hurt . Un grand moment.

rock en seine phoenix.jpgAprès l’énergique et démoniaque rock indus de NIN, la pop sucrée de Phoenix me paraît bien molle, propre et innocente. Le concert commence dans une ambiance très différente, sur un air de clavecin, pour rappeler la ville d’origine du groupe : Versailles.  Mais le chanteur Thomas Mars se révèle vite très en forme lui aussi, en sautant carrément dans la foule pour se faire porter par les fans, et en donnant des versions rocks de ses chansons, comme Entertainment.
Samedi soir, France 4 a diffusé « une nuit avec rock en seine » avec le meilleur du festival. Sauf que le documentaire a duré 1h30, s’est terminé à 2 heures et qu’on ne voyait pas NIN … Vous pouvez le voir en replay ici.

Mémé Papillote, qui était fière d’avoir eu la présence d’esprit d’échapper aux mouvements de foule, se retrouve donc très intelligemment à prendre le métro à la fin du concert, comme… tout le monde, environ 30 000 personnes. Je suis contrainte de faire le mouton et de suivre le troupeau qui nous mène à l’abattoir : le métro…

Suite demain