08/02/2019
Les comédies vues en janvier
- Astérix et le secret de la potion magique d'Alexandre Astier et Louis Clichy (en salles)
Après Le domaine des dieux, nouvelle réalisation de l'auteur de Kaamelott. Le premier film, déjà fort sympathique, était une adaptation d'une BD existante, tandis que le deuxième est une création d'Astier, ce qui lui donne une plus grande liberté et meilleure cohérence je trouve. A travers cette histoire de casting du parfait druide, Astier peut développer à loisirs son art de la répartie et du portrait de gars à la ramasse qu'il affectionne tant. Et au final, le seul personnage "normal", donc le moins drôle et moins intéressant, apparaît secondaire : le héros de la série, Astérix! On le voit très peu et on ne s'en plaint pas ! J'ai adoré le générique du début où les personnages travaillent au rythme de la chanson You spin me round. Depuis je danse régulièrement dessus et j'ai la patate direct, testez et vous approuverez !
- Papa ou maman 2 de Martin Bourboulon (Canal+)
Aussi sympathique que le premier volet (voir ma critique ici). Mention spéciale pour le repas de présentation du nouveau petit copain. Ce dernier semble un génie, riche, altruiste, qui a tout fait dans sa vie. La scène est d'autant plus drôle que le mec est joué par Serge le mytho (Jonathan Cohen). On compatit à fond avec le père, qui paraît insignifiant à côté de son rival.
- Santa & cie d’Alain Chabat (Canal+)
Un film de noël bien sympathique qui évite l'écueil cucuterie des films de ce genre, grâce à l'humour de Chabat. Il s’est entouré d'une brochette d'acteurs comiques qu'on a plaisir à voir : une apparition de Bacri en père noël (qu'il a déjà fait jouer dans son film Didier). Les auteurs du Palmashow, Bruno Sanchès de Catherine et Liliane, Thomas VDB et Patrick Timsit complètent le casting. Dans le rôle de l'avocat au grand cœur, Pio Marmaï (je n'ai toujours pas reçu sa demande en mariage d'ailleurs, étonnant).
- La folle histoire de Max et Léon du Palmashow (Canal+)
Comme pour le film précédent, une flopée d'acteurs comiques défilent : Florence Foresti, Kyan Kojhandi, Baptiste Lecaplain, Kad Merad, Simon Astier... Une comédie agréable qui lorgne du côté de La grande vadrouille, sans égaler le film culte (ni par le nombre d'entrées en salles, 17 contre 1,2 millions).
- Maggie a un plan de Rebecca Miller
Une petite comédie romantique avec un charme indéniable, prioritairement grâce à Ethan Hawke (déjà parfait dans Les "before"). Selon l'humeur du moment, on s'irrite ou s'extasie devant la vie de rêve où tout semble facile. L'héroïne veut un gosse mais n'est pas en couple ? Pas de problème, elle demande à un vague pote de servir de donneur (le roi Ragnar de la série Vikings), avec un échantillon qu'elle va s'enfourner elle-même dans sa baignoire, hop c'est réglé en 3 minutes. Elle a fait des études d'art, un domaine qui ne mène à rien ? Pas de problème, elle gagne bien sa vie (vu son appart en plein New York, l'une des villes les plus chères au monde). Elle a un job improbable : aider des étudiants à rencontrer des entreprises qui commercialiseraient leurs inventions. Ses potes écrivent des livres ? Bien sûr, plusieurs éditeurs se battent pour avoir l'exclusivité du futur best-seller ! Le film fait penser à Woody Allen mais surtout à Noah Baumbach. L'héroïne est incarnée par la copine de ce dernier, Greta Gerwig. Elle est aussi paumée et délurée que dans son rôle de Frances Ha.
- Comment l'esprit vient aux femmes de George Cukor, 1951
Les 4 filles du docteur March, Autant en emporte le vent, Le magicien d'oz, Une étoile est née, Madame porte la culotte... Le réalisateur aime donner les premiers rôles aux femmes fortes. Comme dans My fair lady (j'admets ne pas l'apprécier) l'héroïne de Comment l'esprit vient aux femmes est une cruche superficielle. Elle rencontre un homme mentor qui va lui apprendre à se servir de son cerveau. Cette comédie culte est présentée comme un appel à l'émancipation des femmes, mais le fait que cette libération ne semble pouvoir advenir que grâce à l'aide d'un homme me chiffonne un peu.
- La petite sirène de Ron Clements et Jon Musker, 1990
Je n'avais jamais vu ce Disney mais je connaissais la chanson Sous l'océan. On est loin du conte cruel d'Andersen (on se doutait que tout finirait bien dans un Disney) mais le film est très plaisant à voir.
à suivre : les thriller
18:15 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinéma français, alexandre astier, kaamelott, palmashow, comédies françaises | | Facebook
09/06/2013
Pop Redemption
Dans Pop Redemption, réalisé par Martin Le Gall, 4 amis jouent dans un groupe de black métal depuis leur adolescence : les dead makabés (sic). Comme chaque été, ils font une sorte de « tournée » des salles miteuses. Cette année, grâce à un désistement, ils sont invités au mythique Hellfest ! En route pour la gloire, ils provoquent malgré eux un accident mortel. Ils décident de se cacher sur place, au pays de la fraise, où se tient un festival pop et psychédélique… Pour les satanistes, c’est l’ambiance flower power qui va représenter le véritable enfer. Vous pouvez voir la bande annonce en lien.
Cette comédie très second degré joue sans cesse sur la parodie et le décalage entre les différents univers : le black métal et la pop, mais aussi la contradiction entre les rêves d’enfance et la réalité du quotidien. Le héros s’imagine future star et sataniste, mais habite chez sa grand-mère grabataire et s’occupe d’elle tendrement… Dans la première scène, le groupe répète ses chansons, avec le leader habité par ses textes, mais est brutalement ramené au monde réel : les musiciens doivent libérer le studio, qui est en fait le cellier d’un restaurant, car l’un d’eux doit terminer son service…
Certaines scènes sont hilarantes, comme l’accident, qui a fait exploser de rire toute la salle. Le film rappelle l’esprit des Inconnus, comme leur génial clip « Vice et versa ». On voit également la patte d’Alexandre Astier, créateur de Kaamelott, co-scénariste et fan des Beatles. Le roi Arthur est ici excellent dans un rôle de flic irascible qui se veut imperturbable, mais que tout vient contrarier et qui reste dépassé. Dans sa voiture, il écoute des chansons qui évoquent Stone et Charden ou Michel Fugain…
L’idée originale de mêler des satanistes à l’univers des yé-yé me plaît beaucoup, bien évidemment. Le film fait de nombreuses références aux Beatles (la traversée d’Abbey Road, le superbe générique de fin en dessin animé qui rappelle Yellow submarine…) Des citations des fab four pontuent les différentes parties du récit.
J’aime aussi que le film fasse découvrir l’univers méconnu des métalleux. Une adolescente tente d’expliquer à sa mère la genèse du black métal et la différence entre les courants (trash, death etc…) (mémé radio nostalgie n’a toujours pas compris). A une époque, quand mémé était jeune, je connaissais quelques métalleux et gothiques. Leur look (habits de noir, cheveux longs pour les hommes etc) impressionnait les passants, mais la plupart n’était que de gentil nounours, comme le montre bien le personnage interprété par Grégory Gadebois : une sorte de viking entouré d’enfants et père au foyer.
Le film exploite aussi l’entrée dans l’âge adulte et la crise de la trentaine : les 4 personnages se sont connus adolescents et ont fait les 400 coups ensemble. 15 ans plus tard, ils se sentent « devenus responsables » et veulent arrêter la musique : l’un, propriétaire d’un restaurant, ne pense qu’à ses crédits à rembourser, l’autre veut s'occuper de ses marmots… mais le leader, incarné par Julien Doré, ne l’entend pas de cette oreille. Pour lui, le black métal, c’est toute sa vie, il croit toujours en ses rêves (devenir célèbre).
En voyant au générique Julien Doré, issu de la télé réalité (il est le gagnant de la nouvelle star de 2007), j’avais un peu peur. Le chanteur à barrette, connu pour sa version très originale de Moi Lolita, allait-il être à la hauteur ? C'est un chanteur, pas un acteur (même s'il est doublé pour le chant guttural du black métal). Je l’avais vu dans le calamiteux film de Pascal Thomas, Ensemble, nous allons vivre une très très grande histoire d’amour, et sa prestation caricaturale ne m’avait pas convaincue. Mais dans Pop rédemption, Julien Doré est vraiment une révélation. Il porte le film sur ses épaules (les autres personnages sont surtout des faire-valoir).
Ce qui m’a surtout marqué, c’est qu’il est très touchant. Le réalisateur nous expliquait en fin de séance que c’est l’acteur lui-même qui a apporté cette touche d’humanité : « mon personnage est exécrable (autoritaire, il impose son point de vue à ses camarades) les spectateurs ne pourront pas l’apprécier. » Alors Julien Doré a montré comment un homme qui croit toujours en ses rêves, qui possède une telle volonté, se retrouve subitement seul et affaibli en apprenant que ses compagnons lâchent le groupe, et que pire, ils n’ont jamais été vraiment amis. Cet homme qui paraît dur est en fait très sensible et naïf. Un des personnages explique que sa femme veut un enfant, et les autres l’interrompent : « c’est gênant ce que tu dis ». Ils se connaissent depuis 15 ans, se voient chaque semaine pour répéter leur musique, mais ne partagent rien au final …
Si le film commence très bien, il s’essouffle en cours de route, avec des invraisemblances et de grosses facilités (les musiciens improvisent de la pop comme s’ils en jouaient depuis des mois, etc). Ce qui est vraiment dommage car l’idée de départ était excellente. Mais le film laisse malgré tout un bon souvenir. L’atout principal de Pop rédemption est sa bonne humeur communicative. Un bon fell good movie.
20:26 Publié dans On connaît la chanson, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : cinéma, beatles, pop redemption, julien doré, alexandre astier, les inconnus | | Facebook