17/11/2014
A la télé cette semaine : Bridget Jones, Hot Fuzz, Le magnifique...
Ce soir sur TMC, Gladiator de Ridley Scott (Alien, Blade Runner). Dans l’empire Romain, l’empereur Marc Aurèle souhaite céder sa place au Sénat au vaillant général Maximus (Russell Crowe), pour que Rome devienne à nouveau une République. Le fils de l’empereur, (Joaquin Phoenix) est jaloux et désire le pouvoir. Il tue son père et ordonne l’assassinat de son rival et de sa famille. Mais Maximus survit. Vendu comme esclave, il devient gladiateur et cherche la revanche…
Sur HD1, Volver de Pedro Almodovar, plus tendre et moins outrancier qu’à l’habitude, même si je déplore cette scène ridicule : Raimunda (Penelope Cruz) sent (au sens propre) que sa mère morte (la mère, pas la mer) est revenue, car elle reconnaît l’odeur de ses pets ! Non mais franchement !!
Mardi sur M6, une comédie sentimentale pour filles, que je n’ai pas revue depuis sa sortie en 2001 et que j’ai hâte de redécouvrir, pour savoir si mémé est toujours une midinette : Le journal de Bridget Jones. Renée Zellwegger, vraie Gastonne Lagaffe, hésite entre Hugh Grant♥, son patron (pff) arrogant (beurk) et Colin Firth♥. Ce dernier se nomme comme le héros d’Orgueil et préjugés : Mark Darcy♥… (Je vous laisse deviner lequel je préfère).
Mercredi sur France4, Hot Fuzz, avec ce formidable trio : Edgar Wright le réalisateur, Nick Frost et Simon Pegg les acteurs et scénaristes. Après « une comédie romantique avec des zombies » le génial Shaun of the dead, référence à Dawn of the dead de George Romero, dans Hot Fuzz, le trio rend hommage aux films d’actions. Un policier modèle Londonien fait passer ses collègues moins zélés pour des bras cassés. Pour le calmer, on l’envoie dans un petit village de campagne, où son nouveau coéquipier rêve d’imiter Mel Gibson. Dans la commune paisible, entre deux contraventions et recherche d’animaux disparus, le policier scrupuleux découvre une série de meurtres étranges… Hilarant (voir bande annonce en lien).
Jeudi, autre comédie culte papillotienne, Le magnifique de Philippe de Broca sur 6ter. Belmondo joue un homme falot et discret, qui mène une vie solitaire et grise. Il est un petit écrivain de romans d’espionnage, tyrannisé par son éditeur et secrètement amoureux de sa voisine. Il se venge dans ses romans en transposant sa vie idéale : il s’y voit sous les traits d’un grand agent secret charismatique. Son éditeur est l’gnoble Karpov et sa belle voisine est folle de lui… La fiction peut-elle devenir réalité ? Gage de qualité, le scénario est signé par de Broca (L’homme de Rio) Francis Veber (Le dîner de cons) et Jean-Paul Rappeneau (Le hussard sur le toit, Bon voyage). "Et Bob Saint Clar, pagayant comme un fauve, échappe aux griffes de Karpov." Cucurucucu, Palomaaaa...
Sur France 3, Million dollar Baby de Clint Eastwood. La rencontre entre deux mal aimés solitaires : un entraîneur à la retraite (Clintounet) et une jeune femme (Hilary Swank, oscar de la meilleure actrice) qui veut absolument faire de la boxe. Bien, mais trop tire-larmes à mon goût.
19:00 Publié dans A la télé cette semaine | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : télé, cinéma | | Facebook
16/11/2014
A la télé ce soir : Melancholia, Les autres, Moonrise Kingdom...
A la télé ce soir, Melancholia de Lars Von trier. Film très étrange, comme souvent avec ce réalisateur. Les cinq premières minutes nous jettent dans le bain, avec des images et une musique sublimes (Tristan et Isolde de Wagner, voir en lien). On ne comprend pas ce qui se passe, mais si on se laisse porter avec 2 grammes 8 dans le sang on est envoûté par ces images hypnotiques. La fin du film également est très marquante, j’en ai fait des cauchemars. Une planète, Melancholia, se rapproche dangereusement de la Terre. Une jeune mariée dépressive (Kirsten Dunst) et sa sœur (Charlotte Gainsbourg) s’en inquiètent… « La fin du monde ! » comme dirait Vérino.
A la même heure sur France4, autre film onirique aux décors magnifiques, Moonrise Kingdom de Wes Anderson. J’ai parfois du mal avec ce réalisateur branchouille, dont je trouve l’humour parfois un peu faciles (voir ici ma critique de Grand Budapest hotel) mais j’ai apprécié la nostalgie et l’innocence qui se dégagent du film. Dans les années 60, deux enfants amoureux et incompris fuguent. Ils se cachent dans une île paradisiaque de la nouvelle Angleterre. Moi aussi je veux faire pareil ! Je veux partir, redevenir un homme préhisto. Il vit sa vie comme un Vendredi, Robinson est parti.
Encore des enfants isolés sur une île, mais ambiance beaucoup moins festive, avec Les autres d’Alejandro Amenabar (Ouvre les yeux, Agora) sur Numéro 23. En 1945, à Jersey, deux jeunes et leur mère (Nicole Kidman) vivent reclus et terrorisés dans un manoir hanté. Le film est devenu un classique du film d’épouvante, avec un retournement final célèbre.
Encore des enfants, ou plutôt des adolescents sur NT1, avec La boum, qu’on ne présente plus. Dreams are my reality…
Côté documentaire, les enfants toujours, avec le harcèlement à l’école sur LCP. Un million 400 000 élèves en seraient victimes… (j’en faisais partie).
Demain, suite des films de la semaine.
Quiz On connaît la chanson : deux titres sont à retrouver dans le texte.
20:05 Publié dans A la télé cette semaine | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : télé, cinéma | | Facebook
12/11/2014
A la télé ce soir : Les garçons et Guillaume, à table !
Tout est dans le titre. Guillaume Gallienne raconte sa jeunesse, où il se sentait, plutôt on le percevait, différent. Sa mère l’estime plus fragile que ses frères. Pendant que ces derniers partent en voyage sportif et viril, Guillaume est envoyé en Espagne pour apprendre la danse parmi les femmes... Adolescent, sa tante fantasque l’encourage même à sortir avec des hommes pour « tester ». Mais en fait, le veut-il, qui est-il vraiment ? (voir bande annonce en lien)
Comme l’explique le réalisateur, ce film délirant est en fait « un véritable coming out inversé ». Il raconte sa quête d’identité, et comment elle lui a permis de devenir acteur. « Quand j’étais enfant, ma mère disait : « Les garçons et Guillaume ». Ce « et » m’a fait croire que pour rester unique aux yeux de cette maman sans tendresse mais extraordinaire, pour me distinguer de cette masse anonyme qu’étaient les garçons, il ne fallait surtout pas que j’en sois un. J’ai tout fait pour être une fille, donc, et quel meilleur modèle que ma mère ? C’est ainsi que j’ai commencé à jouer, dès que je me suis mis à l’imiter. Comment je suis devenu un acteur en devenant ma mère pour réussir à devenir moi. » Le jeune homme imite parfaitement sa mère, et dans le film, il interprète les deux rôles !
Cette comédie est un Ovni, objet visuel non identifié, grâce à la personnalité hors norme de Guillaume Gallienne. Le film oscille en permanence entre fou rire, absurdité, poésie et drame. Un univers décalé (quand il s’imagine tomber dans la piscine au son de Don’t leave me now de Supertramp), hilarant (quand il refait une scène de Sissi l’impératrice) tragi-comique (quand sa grand-mère confond des mots) et même angoissant (le pensionnat de garçons).
Avec un sujet aussi délicat (la quête d’identité sexuelle), on pourrait basculer dans le vulgaire, mais le film évite cet écueil (à part la scène lourdingue avec Diane Kruger). Malgré le sujet très personnel, Gallienne parvient à rester pudique. Le mélange des genres (au sens propre comme au figuré) est un exercice difficile, mais on passe avec facilité du rire aux larmes, de l’émotion à la réflexion, dans un parfait dosage.
L’acteur devenu adulte a atteint le recul nécessaire pour faire rire de ses tracas, percevoir avec lucidité son histoire, ou au contraire la réinventer.
Gallienne parvient à nous émouvoir, avec grâce. Même si évidemment on n’a pas vécu la même expérience improbable, Gallienne nous permet de nous identifier à ses doutes existentiels : on a tous eu un jour, à moins d’être sociopathe, l’impression d’être parfois différent, décalé, incompris, mais aussi timide, maladroit et naïf. De rester passif et d’angoisser, mais de s’en sortir grâce à l’humour. Le film est en somme une formidable histoire de résilience.
Pour un premier film, la mise en scène est maîtrisée. Pas de baisse de rythme, les réparties fusent. Gallienne joue un grand dadais qui se pose des questions existentielles, à la Woody Allen, avec un humour qui rappelle Certains l’aiment chaud… On trouve même des références à l’univers d’Almodovar, avec des personnages féminins hauts en couleur.
Le film est aussi une belle rencontre : à l’issue de la séance, Guillaume Gallienne est venu nous parler. Tandis que les autres interlocuteurs restent en moyenne une demi-heure, l’acteur a bavardé trois fois plus longtemps, et si on ne l'avait pas arrêté, je suis sûre qu’il nous aurait raconté ses anecdotes passionnantes pendant encore des heures…
En arrivant, certainement pour marquer la différence avec son « personnage » et montrer que le film est aussi une fiction, Gallienne parle d’une voix grave et mesurée, avec des gestes retenus. Il nous informe tout de suite, d’un air sérieux et blasé : « Je passe mes journées en promo à parler de ma mère, j’en ai un peu marre de la psychanalyse à la Mireille Dumas… » mais immédiatement, l’acteur se met à imiter la présentatrice « parlez-moi de votre mère », les rires jaillissent et Gallienne joue son éternel rôle de comique. Très volubile, il répond de bonne grâce aux questions, et finit par se rendre compte « en fait, je fais ma Mireille Dumas ! » On voit bien que même s’il tente de s’en défendre au début, il adore parler de lui et de sa mère.
Au fil de l’entretien, il reprend d’ailleurs les mêmes mimiques, la voix plus aiguë et les gestes plus doux de sa génitrice… troublant. Mais rassurez-vous, Guillaume Gallienne ne sort pas son couteau comme Norman Bates se prenant pour sa mère dans Psychose… Non, l’arme de Gallienne, c’est le rire.
Je ne suis pas la seule à être surprise par ce mimétisme : sa propre famille le confondait avec sa mère. Dans le film, Gallienne interprète les deux personnes. Comme des heures de maquillage étaient nécessaires, il jouait son personnage féminin le matin (avec 4 heures de préparation) et l’après midi le personnage masculin (3h de maquillage) et il restait dans ses rôles : « le matin, l’équipe avait l’impression d’être dirigée par une femme autoritaire de 45 ans, et le soir par un ado de 15 ans abruti et niais ».
Je ne peux m’empêcher de me dire que, sans doute déçue d’avoir déjà deux garçons, sa mère espérait une fille, et qu’elle traite Guillaume (comme) Tell. Est-elle vraiment comme ça ? Tout est vrai ? Comment a-t-elle réagi ? L’acteur répond, d’un air détaché :
« oh très simplement, elle a eu envie de se défenestrer… » La dame a de l’humour et a accueilli le film comme l’hommage qu’il est à sa personne. Le réalisateur précise : « Ce film ne dit évidemment pas « La » vérité mais la mienne. L’histoire subjective d’un acteur. A la recherche des émotions qui l’ont façonné. Peut-on être plus sincère qu’un acteur qui raconte intimement comment il l’est devenu ? »
Comme Guillaume Gallienne, j’étais entourée de frères, mais j’ai vite vu que pour être mieux considérée dans la société, il fallait leur ressembler (mais ça ne me disait rien, c’est tellement mieux d’être une fille). Pour me convoquer aux repas, ma mère ne criait pas mon prénom, mais m’appelait par celui de mes frères, neveux, et même des chats… Elle citait quatre ou cinq noms avant de trouver le bon (j’ai pris l’habitude du nom à rallonge, et quand on donne mon prénom du premier coup, je suis toujours étonnée « moi ? T’es sûre ? Mais tu veux pas parler au chat plutôt ? »)
Je connaissais Guillaume Gallienne grâce à ses hilarants « bonus de Guillaume » où il imagine des scènes coupées et les castings de films célèbres. Il est aussi pour moi le personnage le plus intéressant du film Astérix au service de sa majesté.
Vous l'aurez compris, ne ratez pas le film ce soir sur Canal+...
18:29 Publié dans A la télé cette semaine, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : télé, cinéma, canal+ | | Facebook
11/11/2014
A la télé cette semaine : Le goût des autres, Les garçons et Guillaume...
Ce soir, après Les compères hier, autre comédie associant des personnalités contraires, Mon pire cauchemar sur W9. Une arrogante et froide bourgeoise (Isabelle Huppert), directrice d’une galerie d’art contemporain, fait appel à un beauf inculte (Benoît Poelvoorde) pour retaper son salon. La rencontre fait des étincelles. Caricatural, mais plaisant.
Mercredi, encore une comédie sur Canal +, Les garçons et Guillaume, à table ! Grand succès de l’année 2013 et carton aux César, j’ai parlé de ma rencontre avec Guillaume Gallienne en lien.
Autre ambiance à 22h30 sur France 4, avec Le Silence de Lorna des Frères Dardenne. Lorna est une immigrée Albanaise, marié à un drogué (Jérémie Renier). Pour qu’elle obtienne enfin la nationalité belge, on lui propose un mariage blanc avec un mafieux. Comment se débarrasser du premier mari, et le veut-elle vraiment ? Un thriller social implacable.
Jeudi, retour à la comédie, avec l’excellent Le goût des autres d’Agnès Jaoui sur Chéri 25. Toujours des acteurs formidables, des destinées qui se rejoignent, des portraits saisissants et des réparties cinglantes. Bacri est émouvant en riche patron d’entreprise un peu beauf. Il tombe amoureux de sa prof d’anglais. Pour attirer son regard, il essaie de s’éveiller à la culture en la fréquentant, elle et son milieu d’intellos prétentieux et « in ». Invitée à des cocktails et expos, je me sens souvent comme Bacri dans cette scène, pas à ma place…
Autre choc des cultures, après les intellos contre les incultes, les bourgeois cathos coincés contre les prolos beauf, avec La vie est un long fleuve tranquille sur D8. Et cette chanson culte : Jésus reviens.
Petite comédie pleine de tendresse de Patrice Leconte (Les bronzés) sur France3, Mon meilleur ami. Daniel Auteuil♥prend un pari : ce solitaire doit prouver qu’il a un meilleur ami, il a dix jours pour en trouver un. (Malheureusement, il choisit Danny Boon...)
19:00 Publié dans A la télé cette semaine | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : télé, cinéma, agnès jaoui | | Facebook