14/05/2013
C'est la quille
- Finalement le big boss ne veut plus embaucher, il dit qu’on n’a pas les moyens.
- M’enfin ! La boîte a remporté plein d’affaires ce mois-ci, on n’a même pas le temps de les traiter, et elle a engrangé 3 millions ! "
C’est pourtant connu : plus une entreprise gagne d’argent, plus elle licencie. Et puis organiser 15 jours de soi disant séminaires au ski ou en Tunisie, et des soirées cocktails sur des yachts entre les grands pontes, c’est plus important bien sûr que d'employer un salarié. Puis ça coûte moins cher, forcément.
Pour une fois que je voulais rester ! C’est que je m’amusais bien ici ! Enfin le travail était très enrichissant je veux dire. Hum.
Et je pars à la fin de mon contrat ? Quoi, dans 2 jours, le 30 avril ? Ah non, ça me fait rater tous les ponts de mai payés ! Puis les ¾ des employés partent en vacances, j’aurais eu l’open space m’a tuer pour moi toute seule ! Avec pas grand-chose à faire, et personne pour espionner mon écran d’ordi pendant que je regarde facebook. Enfin, j’aurais eu plus de facilité pour me concentrer sur mon travail précieux. Re-hum.
J’annonce la nouvelle aux collègues :
Moi - " Liberté, j’écris ton nom ! C’est la quille dans 2 jours !
Caliméro : - Alors je pleure dans deux jours…
Moi - Nan, contente-toi plutôt de me faire un super gâteau au chocolat pour fêter ça, mais avec le cœur bien coulant tu vois ? Ca me sera plus utile.
Caliméro : - Quand est-ce que tu arrêteras de penser avec ton estomac ?"
Etant donné qu’on me surnomme l’estomac sur pattes, jamais je pense… je vis pour manger moi.
Grincheuse : - " T'organises un pot pour ton dernier jour ? Tu fais un gâteau ?
Moi : - Non. (Je sais que j’en recevrai déjà, et certainement pas de sa part : grincheuse a poussé sa méchanceté et sa bêtise jusqu’à ramener pour la première fois un gâteau le jour de mon départ, en en proposant à tout le monde, sauf à moi). (mais je l’ai goûté quand elle avait le dos tourné et il était dégueulasse) (et ceux que mes collègues sympas m’ont offerts étaient bien meilleurs) (na.)
Moi : - " J’ai récupéré mon four chez une voisine, il est plus vieux que moi. La dernière fois que j’ai vraiment cuisiné un truc c’était en l’an de grâce 2010 je pense, un cake mal cuit évidemment, que tout le monde a trouvé trop sec …
Grincheuse : - Mais c’est pas grave, j’adore les gâteaux moi !"
Oui ça se voit. Je ne te rendrais pas service. Ou alors je mets du laxatif dedans, mais tu serais encore contente vu que c’est ta méthode de régime préférée. Ou alors de l’arsenic ?
Pour info, je précise que grincheuse me hait sans raison (enfin, par jalousie) et a carrément tenté de me frapper, mais selon le chef du personnel « bah, t’en verras d’autres, c’est rien, avec les deux filles qui t’ont précédée (et qui ont démissionné, on se demande bien pourquoi) elles s’insultaient et se tiraient les cheveux, haha ! » C’est drôle, effectivement.
Vous comprenez pourquoi je n’ai pas spécialement envie de faire un pot de départ avec mes chers collègues. Ou alors je fais comme Patrick Dewaere à la fin de Coup de tête, l’un de mes films cultes comme j’en ai souvent parlé : « Je lève mon verre à la plus formidable bande de salopards que j’ai jamais rencontrée ! Je lève mon verre au tas d’ordures qui m’entoure. Et ya de quoi remplir une sacrée poubelle ! »
Nan mais je vous assure, je m’amusais bien, quand on faisait abstraction de ces légers détails…
D’ailleurs un autre collègue s’interroge : " Mais comment tu fais pour être toujours de bonne humeur dans une ambiance pareille ?"
Parce que je me crois dans un film et que je peux ressortir toutes les citations d’Audiard sur la connerie humaine peut-être ? Par contre c’est vrai que je n’ai pas pris note de celle-ci : « quand les types de 130 kilos disent certaines choses, ceux de 60 les écoutent. » (Enfin 50 dans mon cas, mais bien 130 dans le sien). Ca m’aurait évité de recevoir sur la tronche un éléphant, ça trompe énormément. Faut pas parler aux cons, ça les instruit. Puis les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît.
Un autre collègue : "Déjà que c’est le grand n’importe quoi c’te boîte, mais alors si t’es plus là, ça va vraiment être le chaos !"
Il voulait dire qu’un employé en moins allait donner plus de travail aux autres, mais je préfère dire qu’il faisait plutôt référence à mon humour irrésistible, ma chansonnite aigue qui égayait ces lieux lugubres… Après moi le déluge.
La bonne nouvelle, c’est qu’au chômage, j’aurai enfin le temps d’écrire.
Enfin, au chômage... je ne sais pas quand je vais recevoir mes indemnités… J’ai déjà mis 6 mois la dernière fois à les obtenir (souvenez-vous de mon parcours du combattant), à cause d’un « bug informatique » de Pôle emploi. Là, une semaine avant d’apprendre la fin de mon contrat, je reçois un mail de Paulo, mon ami pour la vie : je suis radiée car je ne me suis pas « actualisée ». Juste quand je suis vraiment sans emploi. Je m’étais bien inscrite, mais je n’avais pas pu sauvegarder la copie écran « en raison d’un dysfonctionnement momentané du site ». En plus, mon ex employeur a « oublié » de me donner les papiers de fin de contrat pour mon chômage, il va falloir que je retourne chercher l’attestation et revoir mes chers collègues…
Je leur apporterai un gâteau pour l’occasion.
A propos de chansonnite, pour les Parisiens, courez voir le spectacle des Blonds, faux trio suédois qui rend un « homaj à la chonson française » complètement délirant… A pleurer de rire.
20:58 Publié dans Parfois, je travaille, Parfois, je travaille, Toujours, je suis au chômedu, Toujours, je suis au chômedu | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : travail, chômage, pôle emploi, cinéma français, travail, chômage, pôle emploi, cinéma français | | Facebook
C'est la quille
- Finalement le big boss ne veut plus embaucher, il dit qu’on n’a pas les moyens.
- M’enfin ! La boîte a remporté plein d’affaires ce mois-ci, on n’a même pas le temps de les traiter, et elle a engrangé 3 millions ! "
C’est pourtant connu : plus une entreprise gagne d’argent, plus elle licencie. Et puis organiser 15 jours de soi disant séminaires au ski ou en Tunisie, et des soirées cocktails sur des yachts entre les grands pontes, c’est plus important bien sûr que d'employer un salarié. Puis ça coûte moins cher, forcément.
Pour une fois que je voulais rester ! C’est que je m’amusais bien ici ! Enfin le travail était très enrichissant je veux dire. Hum.
Et je pars à la fin de mon contrat ? Quoi, dans 2 jours, le 30 avril ? Ah non, ça me fait rater tous les ponts de mai payés ! Puis les ¾ des employés partent en vacances, j’aurais eu l’open space m’a tuer pour moi toute seule ! Avec pas grand-chose à faire, et personne pour espionner mon écran d’ordi pendant que je regarde facebook. Enfin, j’aurais eu plus de facilité pour me concentrer sur mon travail précieux. Re-hum.
J’annonce la nouvelle aux collègues :
Moi - " Liberté, j’écris ton nom ! C’est la quille dans 2 jours !
Caliméro : - Alors je pleure dans deux jours…
Moi - Nan, contente-toi plutôt de me faire un super gâteau au chocolat pour fêter ça, mais avec le cœur bien coulant tu vois ? Ca me sera plus utile.
Caliméro : - Quand est-ce que tu arrêteras de penser avec ton estomac ?"
Etant donné qu’on me surnomme l’estomac sur pattes, jamais je pense… je vis pour manger moi.
Grincheuse : - " T'organises un pot pour ton dernier jour ? Tu fais un gâteau ?
Moi : - Non. (Je sais que j’en recevrai déjà, et certainement pas de sa part : grincheuse a poussé sa méchanceté et sa bêtise jusqu’à ramener pour la première fois un gâteau le jour de mon départ, en en proposant à tout le monde, sauf à moi). (mais je l’ai goûté quand elle avait le dos tourné et il était dégueulasse) (et ceux que mes collègues sympas m’ont offerts étaient bien meilleurs) (na.)
Moi : - " J’ai récupéré mon four chez une voisine, il est plus vieux que moi. La dernière fois que j’ai vraiment cuisiné un truc c’était en l’an de grâce 2010 je pense, un cake mal cuit évidemment, que tout le monde a trouvé trop sec …
Grincheuse : - Mais c’est pas grave, j’adore les gâteaux moi !"
Oui ça se voit. Je ne te rendrais pas service. Ou alors je mets du laxatif dedans, mais tu serais encore contente vu que c’est ta méthode de régime préférée. Ou alors de l’arsenic ?
Pour info, je précise que grincheuse me hait sans raison (enfin, par jalousie) et a carrément tenté de me frapper, mais selon le chef du personnel « bah, t’en verras d’autres, c’est rien, avec les deux filles qui t’ont précédée (et qui ont démissionné, on se demande bien pourquoi) elles s’insultaient et se tiraient les cheveux, haha ! » C’est drôle, effectivement.
Vous comprenez pourquoi je n’ai pas spécialement envie de faire un pot de départ avec mes chers collègues. Ou alors je fais comme Patrick Dewaere à la fin de Coup de tête, l’un de mes films cultes comme j’en ai souvent parlé : « Je lève mon verre à la plus formidable bande de salopards que j’ai jamais rencontrée ! Je lève mon verre au tas d’ordures qui m’entoure. Et ya de quoi remplir une sacrée poubelle ! »
Nan mais je vous assure, je m’amusais bien, quand on faisait abstraction de ces légers détails…
D’ailleurs un autre collègue s’interroge : " Mais comment tu fais pour être toujours de bonne humeur dans une ambiance pareille ?"
Parce que je me crois dans un film et que je peux ressortir toutes les citations d’Audiard sur la connerie humaine peut-être ? Par contre c’est vrai que je n’ai pas pris note de celle-ci : « quand les types de 130 kilos disent certaines choses, ceux de 60 les écoutent. » (Enfin 50 dans mon cas, mais bien 130 dans le sien). Ca m’aurait évité de recevoir sur la tronche un éléphant, ça trompe énormément. Faut pas parler aux cons, ça les instruit. Puis les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît.
Un autre collègue : "Déjà que c’est le grand n’importe quoi c’te boîte, mais alors si t’es plus là, ça va vraiment être le chaos !"
Il voulait dire qu’un employé en moins allait donner plus de travail aux autres, mais je préfère dire qu’il faisait plutôt référence à mon humour irrésistible, ma chansonnite aigue qui égayait ces lieux lugubres… Après moi le déluge.
La bonne nouvelle, c’est qu’au chômage, j’aurai enfin le temps d’écrire.
Enfin, au chômage... je ne sais pas quand je vais recevoir mes indemnités… J’ai déjà mis 6 mois la dernière fois à les obtenir (souvenez-vous de mon parcours du combattant), à cause d’un « bug informatique » de Pôle emploi. Là, une semaine avant d’apprendre la fin de mon contrat, je reçois un mail de Paulo, mon ami pour la vie : je suis radiée car je ne me suis pas « actualisée ». Juste quand je suis vraiment sans emploi. Je m’étais bien inscrite, mais je n’avais pas pu sauvegarder la copie écran « en raison d’un dysfonctionnement momentané du site ». En plus, mon ex employeur a « oublié » de me donner les papiers de fin de contrat pour mon chômage, il va falloir que je retourne chercher l’attestation et revoir mes chers collègues…
Je leur apporterai un gâteau pour l’occasion.
A propos de chansonnite, pour les Parisiens, courez voir le spectacle des Blonds, faux trio suédois qui rend un « homaj à la chonson française » complètement délirant… A pleurer de rire.
20:58 Publié dans Parfois, je travaille, Parfois, je travaille, Toujours, je suis au chômedu, Toujours, je suis au chômedu | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : travail, chômage, pôle emploi, cinéma français, travail, chômage, pôle emploi, cinéma français | | Facebook
08/04/2012
La rubrique nécrologique de la semaine : Claude Miller
La mort nous fascine… Dans ma cambrousse, un vieux rend visite à ma mère uniquement lorsque une personne de leur connaissance est décédée. Comme ils habitent un village où tout le monde se connaît, le vieux vient donc souvent. Lui et ma mère discutent gravement : « Mais il n’était pas si âgé ! C’est terrible tous ces cancers… Et sa femme qu’est ce qu’elle va faire, etc… » Une petite vieille se rend systématiquement à toutes les messes d’enterrements, même des personnes qu’elle ne côtoyait pas. C’est sa sortie du week-end, comme les autres vont se promener au parc.
Je ne connais personne dans notre village, et quand ma mère me dit :
« Le Jacquot est mort…
-Qui don’?
–Mais te sais ben, le Jacquot, on allait chercher le lait à la ferme…
- J’étais pas née je pense à l’époque… » (Quand je suis à la cambrousse je reprends l’accent et les mots patois)
Avec mon frère on a le même intérêt pour les morts, mais pour les célèbres. Je me souviens quand il m’a annoncé le décès de Gainsbourg (on était sur le pont à côté de chez nous et on a regardé longuement l’eau couler, j’en ai déjà parlé) Il avait aussi ouvert la porte de notre chambre brusquement et m’avait réveillée en sursaut pour me dire « Lady Di est morte ! » On laissait de longues et tristes plages de silence pour la mort de Serrault♥♥♥ et Noiret♥♥♥…
Quand l’un de nous apprend le décès d’un artiste, il téléphone à l’autre pour lui faire deviner le nom… Je sais, c’est un jeu morbide, mais vous savez que j’adore les quiz…
Ca n’a donc pas loupé jeudi. Mon frère me téléphone :
"- T’as vu qui est mort ?
A son ton chagriné je comprends que c’est un artiste qu’on appréciait. (J’ai employé le même récemment pour Davy Jones des Monkees, et lui pour m’apprendre le décès de Gérard Rinaldi.)
- Non ! Un Français ?
-Oui.
- Un acteur ?
-Non. (ouf, Jean Rochefort♥♥♥ y a échappé)
- Un réalisateur ?
-Oui.
- Encore un ! Alain Resnais ? (Il a 89 ans…)
-Non, plus jeune… 70 ans
-Oh non, pas Claude Miller quand même ?!
-Si… »
Dans ses films, Claude Miller dévoilait à merveille la complexité des sentiments et rapports humains. Il excellait dans les duels psychologiques, comme avec La meilleure façon de marcher ou Garde à vue. Il s’est aussi attaché à démontrer les affres de l’enfance tourmentée et solitaire, à travers des films comme L’effrontée ou La classe de neige. A part le dernier, je les ai tous vus, et je les appréciais tous :
1976 : La Meilleure Façon de marcher
1977 : Dites-lui que je l'aime
1981 : Garde à vue
1983 : Mortelle randonnée
1985 : L'Effrontée
1988 : La Petite Voleuse
1992 : L'Accompagnatrice
1994 : Le Sourire
1998 : La Classe de neige
2001 : Betty Fisher et autres histoires
2003 : La Petite Lili
2007 : Un secret
2009 : Je suis heureux que ma mère soit vivante
2011 : Voyez comme ils dansent
2012 : Thérèse D
Son premier long métrage est un de mes préférés, une vraie claque quand je l’ai découvert. Dans une colonie de vacances des années 60, un moniteur, Patrick Dewaere♥♥♥, surprend un collègue (Patrick Bouchitey) déguisé en femme. Dès lors, détenteur du secret qui lui accorde un moyen de pression et de supériorité, mais également troublé, il n’a de cesse de provoquer et d’humilier son collègue. Ce dernier est fiancé à la délicate Christine Pascal (qui comme Dewaere s’est suicidée). Un film perturbant, la scène du bal est d’anthologie. La meilleure façon de marcher est programmé ce soir à 20h30 sur France 2, ne le ratez pas.
J’apprécie beaucoup le deuxième film du cinéaste, qui n’a cependant pas trouvé le succès. Il est adapté de Patricia Highsmith (L’inconnu du Nord Express, Plein soleil). Gérard Depardieu y incarne un homme qui sombre par dépit amoureux dans la folie meurtrière. J’ai découvert Dites-lui que je l’aime alors que j’étudiais les chapitres de la passion et du désir en philosophie, et je trouve que le film en est une bonne illustration.
Avec Garde à vue, Miller reçoit à la fois un succès critique et public, et une foule de récompenses (césar du meilleur scénario, meilleur acteur pour Serrault). Deux grands du cinéma s’affrontent en huis clos le soir du 31 décembre : Lino Ventura le commissaire, tentant de faire avouer Michel Serrault le supposé meurtrier, pendant que la femme de ce dernier, Romy Schneider, l’attend… Arte le diffuse ce soir.
Dans Mortelle randonnée, Michel Serrault interprète un détective qui a perdu la trace de sa fille (emmenée par son épouse). Il se prend d’affection pour une meurtrière (Isabelle Adjani) qu’il suit dans son périple et protège, comme si elle était sa propre fille… A noter que Serrault et Audiard le scénariste ont tous deux perdu un enfant dans des accidents de voiture avant le tournage (la fille de Serrault, à 19 ans, en 1977, et le fils d’Audiard en 75 –son deuxième fils n’est autre que le réalisateur d’Un prophète.) Paris première diffuse Mortelle randonnée à 22h40.
Miller poursuit son exploration des tourments de l’âme avec ce magnifique portrait d’adolescente, qui a marqué nombre d’entre nous : L’effrontée, lançant la carrière de Charlotte Gainsbourg. Une fille un peu sauvage, à part, s’ennuie dans sa campagne. Elle découvre un monde de rêve avec une belle pianiste de son âge en vacances dans la région. Elle imagine que sa nouvelle « meilleure amie » va la sauver de sa condition et l’emporter loin…
Avec La petite voleuse, on retrouve Charlotte Gainsbourg dans un personnage de campagnarde tout aussi effronté et voulant s’émanciper. Cette fois-ci, l’adolescente rebelle devient femme.
Romane Bohringer remplace Charlotte Gainsbourg dans le rôle de la fille idéalisant une amie, et confrontée à un monde différent. Dans L’accompagnatrice, pendant la seconde guerre mondiale, une pianiste timide suit une célèbre cantatrice dans son exil londonien.
Le sourire est un film mineur dans la carrière de Claude Miller, mais les éternels rapports ambigus s’y retrouvent, entre Richard Bohringer et Jean-Pierre Marielle♥♥♥ attiré par la troublante Emmanuelle Seigner.
Avec La classe de neige, adapté du roman d’Emmanuel Carrère (D’autres vies que la mienne, L'adversaire) le réalisateur dépeint encore un jeune tourmenté qui se plaît à raconter ses pensées sombres à son meilleur ami...
Dans Betty Fisher, cette fois-ci trois femmes adultes s’affrontent : une modeste serveuse (Mathilde Seigner), une écrivain talentueuse (Sandrine Kiberlain). La mère de cette dernière va provoquer la rencontre de ces univers différents, à travers le destin tragique de leurs enfants… TV5 monde le programme lundi.
Dans La petite Lili, librement inspirée de La mouette de Tchekhov, un jeune homme naïf qui rêve de devenir cinéaste (Robinson Stevenin) s’éprend d’une belle jeune fille de son âge, (Ludivine Sagnier). Mais l’ambitieuse prend à la place dans ses filets un cinéaste reconnu et plus âgé, Bernard Giraudeau♥♥♥. 5 ans plus tard, devenue célèbre, la jeune femme apprend que son ancien amoureux transi est enfin réalisateur et tourne un film inspiré de leur histoire, où il révèle la vraie personnalité de l’actrice… Un drame sentimental sur l’ambition, les rêves et illusions perdues…
Claude Miller livre encore un film bouleversant avec Un secret, tiré du livre autobiographique de Philippe Grimbert (qui est devenu psychanalyste, on comprend pourquoi il a eu besoin d’explorer l’âme humaine, après le terrible secret de famille qu’il a découvert). Si vous ne connaissez pas l’histoire, je ne veux rien vous en révéler pour ne pas gâcher l’émotion qui ne manquera pas de vous submerger.
Je suis heureux que ma mère soit vivante met encore en scène un adolescent mal dans sa peau. Il part à la recherche de sa mère qui l’a abandonné. Le film est adapté d’un faits-divers relaté par Emmanuel Carrère. Nouvelle révélation, Vincent Rottiers et son regard bleu acier, nommé mais qui ne remportera pas comme Charlotte Gainsbourg le césar du meilleur espoir. France 3 le programme ce soir à 22h45.
Je n’ai pas vu encore Voyez comme ils dansent, et le dernier film de Claude Miller sortira en octobre, il s’inspire du célèbre roman de François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, avec Audrey Tautou dans le rôle titre.
Encore une grande figure du cinéma français qui s’en va…
Et vous, quel est le film de Claude Miller que vous préférez ?
16:37 Publié dans La rubrique nécrologique, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : claude miller, télé, cinéma français | | Facebook
26/02/2012
Les César 2012 : la cérémonie, la polémique Mathieu Kassovitz, le palmarès
Polisse était nommé 11 fois mais n’a remporté que 2 statuettes secondaires : meilleur montage et meilleur espoir féminin ex-aequo. Au moins, ça nous a évité d’assister à une énième crise de larmes de Maïwenn (on n’en a vu qu’une). J’aime bien ses films, mais son hystérie et son impudeur me gênent et m’agacent, "Pardonnez-moi".
The Artist était cité 9 fois et a reçu 6 César. Jean Dujardin n’a pas obtenu le prix du meilleur acteur. Omar l’a tuer. Je suis ravie pour Omar Sy, j’aime beaucoup ce qu’il fait, il est très sympathique, sa statuette est un beau symbole (enfin un film et un acteur populaire récompensé, premier Noir a remporté un César etc…) Mais… le monde entier récompense meilleur acteur le Français Jean Dujardin, sauf… les Français ! On ne passe pas pour des cons snobs ! En agissant comme ça on n’encourage pas les Américains a lui refilé l’oscar, puisqu’on leur laisse comme message : Of the garden n’est pas si bien, on lui en a préféré un autre !
Les Oscar restent très calibrés, chaque gagnant n’a que 45 secondes pour ses remerciements. On se fiche un peu des discours : ce qu’on guette, ce sont les blagues, les dérapages, les pleurs… Or la grande majorité se borne à dire la même chose : les nommés remercient toujours le réalisateur/producteur « qui leur a donné leur chance », « toute l’équipe du film, c’était vraiment génial de travailler avec vous » « je veux remercier mon pôpa et ma môman qui m’ont toujours soutenu ». En France, on n’a toujours pas compris l’intérêt de chronométrer les discours. Les nommés se perdent et nous perdent dans des paroles et bégaiements sans intérêt, la cérémonie s’éternise et les gens finissent par zapper sur Le grand concours des animateurs présenté par Carole Rousseau sur TF1 (c’est vous dire leur désespoir). Heureusement twitter existe, et j’ai pu lire des top tweets très drôles et pertinents, eux.
Pendant la cérémonie, l’humour lourd et le bide sont encore de mise. J’offre le césar de la réflexion la plus nulle à Mathilde Seigner, abonnée au titre. Je n’ai jamais pu supporter cette actrice « qui est une horreur pour les yeux et les oreilles » comme le souligne le groupe facebook. Je la trouve beauf et vulgaire, tout le contraire de sa sœur, belle, glamour et réservée.
Mathilde Seigner provoque un grand moment de gêne : elle remet le césar du meilleur acteur dans un second rôle à Michel Blanc, mais elle ne peut s’empêcher de l'ouvrir comme toujours : « j’suis ravie que tu l’aies Michel mais je voulais que ce soit… (Joey Starrr, entre grande gueule on s’apprécie) Puis elle crie comme une poissonnière de Ménilmontant comme dirait OSS 117: « T’es où mon Didou ??!! » De Caunes refuse de laisser Joey Starr monter sur scène, et elle continue à s’enfoncer et à ramener sa fraise « C’est hyper réglementé votre truc ! » Michel Blanc garde classe et sang froid en sortant une petite pique « On peut avoir la garde alternée (du César) ? »
Comme ça balance pas mal à Paris, continuons avec les actrices que je trouve vulgaires, hystériques ou impudiques. Sara forestier m’avait déjà consternée l’année dernière avec son « j’ai mis ma culotte qui me porte bonheur » qui lui a « porté chance » pour obtenir le césar de la meilleure actrice avec Le nom des gens. (J’ai adoré ce film par ailleurs). Aux César 2012, elle est comme toujours essoufflée (l’émotivité des hystériques ?) chougne à moitié et expose encore son intimité en couinant « Mon amoureux, mon amour je t’aime ! »
La sympathique mais toujours perchée (ou plutôt penchée vues ses épaules voûtées) Julie Depardieu (qui est en couple avec Philippe Katerine, ils se sont bien trouvés) parvient à se tromper dans les maigres mots qu’elle doit prononcer, pourtant les plus attendus de la soirée : le meilleur réalisateur est « Michel Hazavanicius ».
Le césar de la blague la plus nulle est difficile à donner, car les nommés sont nombreux. Valérie Bonneton peut-être, qui reproche au présentateur : « Vous refoulez du bec Antoine » « prenez une pastille ». Elle parodie ainsi le « prenez un chewing gum Emile » des Nuls, même pas fichue de trouver une blague originale. (dommage parce que d'habitude j’aime bien l’humour de cette femme)
Julie Ferrier nous sort l’accent belge, un chien, un discours interminable… Les meilleures blagues sont les plus courtes. Elle se rattrape tout de même en rendant hommage à mon acteur préféré Patrick Dewaere, considéré aujourd’hui comme le meilleur comédien Français, mais à l’époque mal aimé par la critique (ce qui a certainement contribué à son suicide). Il a été nommé 8 fois mais n’a jamais reçu de statuette (contrairement à son ami et rival Depardieu), ce qui était pourtant son rêve.
Le césar du bide est obtenu par Kad Mérad et sa fausse chute qui ne soulève pas une salve d'applaudissements comme vous pouvez l'entendre sur la vidéo. Michel Gondry rend le césar d’honneur à la glamour Kate Winsket (qu’il a fait tourner dans le magnifique Eternal Sunshine of a spotless mind) avec un humour de gamin de 5 ans : « my sweet quéquette » (mais son « Kate wins late » m’a fait rire)
Antoine de Caunes présente la cérémonie. J’aime son esprit irrévérencieux depuis NPA. Il relève un peu le niveau par quelques blagues :
« Ce soir, si vous recevez un César, ne remerciez pas vos parents. Soyons honnêtes, s’ils vous avaient donné toute l’attention dont vous aviez besoin, vous ne seriez pas dans le cinéma. »
« Vous, personnalités du cinéma, vous nous avez fait rêver cette année, avec des histoires d’handicapés, de pédophilie et d’enfants malades… Bref, l’industrie du rêve, quoi. »
Il a annoncé ma « séquence préférée » comme le dit Thé citron, la rubrique nécrologique, par :
« Cette année, un géant du cinéma est mort : Méga upload. »
Kassovitz vient quand même, fier comme s’il avait un bar-tabac comme dirait Coluche, pour remettre le césar de la meilleure photographie et « honorer sa promesse ». Le réalisateur écrit sur son Twitter des propos très agressifs, dont il est content comme un enfant qui se rebelle contre ses parents : « Une seule nomination aux César. J’enc.. le cinéma français. Allez vous faire bais... avec vos films de m.. » (J’ai censuré). "je m'en fout (sic) des césars. Je n'y ai jamais mis les pieds. Je suis juste choqué par le manque d'intérêt. Je devrais faire des films plus simple (sic)". J’’étais invitée à l’avant-première et la conférence de presse de L’ordre et la morale, je n’ai même pas commenté le film parce que je n’avais pas grand chose à en dire, à part : il est trop long.
Lorsque les internautes ont critiqué son attitude, Kassovitz a répondu : « Vous ne m’aimez pas, je ne vous aime pas non plus. » « Narcissique et prétentieux. Je le suis. Je l’affirme. Je vous emmerde. Bonne journée ». (Je me suis lâchée dans ce billet mais je n’ai encore traité aucun acteur de « c… » ou « d’enc… ») Dernier exemple en date au moment où j’écris : « Je voudrais être poursuivis (sic) en justice pour insulte sur un politicien. J’ai une défense d’enfer. J’irais (sic) sans avocat » « Henri Guaino est un sale c… » (Censuré par moi). Comme lui répond judicieusement une twitonnaute: « La police de la conjugaison t’arrêteras (sic) avant ».
Ce soir, les Oscar ! J’avais regardé et commenté en direct l’année dernière, mais à l’époque j’étais au chômage. Demain je bosse, je ne regarderai que la présentation… On encourage Jean Dujardin : « Fuck Nespresso ! » comme dit son pote Gilles Lelouche. J’espère également que le film français d’animation Une vie de chat, que j’ai beaucoup aimé, va gagner. Cocorico !
Bon, le palmarès maintenant :
César 2012 du meilleur film :
The Artist de Michel Hazanavicius
Polisse de Maïwenn
La guerre est déclarée de Valérie Donzelli
Intouchables d'Eric Toledano et Olivier Nakache
L'Exercice de l'Etat de Pierre Schoeller
Le Havre d'Aki Kaurismaki
Pater d'Alain Cavalier
J’ai déjà dit ici ce que je pensais de The Artist… Il fallait oser le noir et blanc et muet, mais le scénario est prévisible.
Meilleur réalisateur :
Alain Cavalier pour Pater
Valérie Donzelli pour La guerre est déclarée
Michel Hazanavicius pour The Artist
Maïwenn pour Polisse
Aki Kaurismaki pour Le Havre
Pierre Schoeller pour L'Exercice de l'Etat
Eric Toledano et Olivier Nakache pour Intouchables
Meilleur acteur :
Sami Bouajila pour Omar m'a tuer
Jean Dujardin pour The Artist
Philippe Torreton pour Présumé coupable
Omar Sy pour Intouchables
François Cluzet pour Intouchables
Olivier Gourmet pour L'Exercice de l'Etat
Denis Podalydès pour La Conquête
Meilleure actrice :
Ariane Ascaride pour Les Neiges du Kilimandjaro
Bérénice Bejo pour The Artist
Leïla Bekhti pour La Source des femmes
Valérie Donzelli pour La guerre est déclarée
Marina Foïs pour Polisse
Marie Gillain pour Toutes nos envies
Karin Viard pour Polisse
De Caunes m’a fait rire en proposant un pétard à Karin Viard pour la consoler « allez, on est vendredi soir ! »
Meilleure actrice dans un second rôle :
Zabou Breitman pour L'Exercice de l'Etat
Anne Le Ny pour Intouchables
Noémie Lvovsky pour L'Apollonide - Souvenirs de la maison close
Carmen Maura pour Les Femmes du 6e étage
Karole Rocher pour Polisse
Meilleur acteur dans un second rôle :
Michel Blanc pour L'Exercice de l'Etat
Nicolas Duvauchelle pour Polisse
Joey Starr pour Polisse
Bernard Le Coq pour La Conquête
Frédéric Pierrot pour Polisse
César du meilleur espoir féminin :
ex aequo : Naidra Ayadi dans Polisse
Adèle Haenel dans L'Apollonide, souvenirs de la maison close
Clotilde Hesme dans Angèle et Tony
Céline Sallette dans L'Apollonide, souvenirs de la maison close
Christa Théret dans La Brindille
Euh… Clotilde Hesme, meilleur espoir ? Angèle et Tony, que je n’ai pas du tout apprécié (j’ai arrêté avant la fin du film) est son QUATORZIEME long métrage en dix ans, et elle a déjà été nommée dans la même catégorie en 2008 pour Les chansons d’amour…
César du meilleur espoir masculin 2012 :
Nicolas Bridet dans Tu seras mon fils
Grégory Gadebois dans Angèle et Tony
Guillaume Gouix dans Jimmy Rivière
Pierre Niney dans J'aime regarder les filles
Dimitri Storoge dans Les Lyonnais
Meilleur film étranger :
Black Swan de Darren Aronofsky
Le Discours d'un roi de Tom Hooper
Drive de Nicolas Winding Refn
Le Gamin au vélo de Jean-Pierre et Luc Dardenne
Incendies de Denis Villeneuve
Melancholia de Lars Von Trier
Une séparation d’Asghar Farhadi
Hé les gars, vous avez un train de retard, Le discours d'un roi a obtenu l'oscar en 2011
Meilleur premier film :
17 Filles de Muriel Coulin et Delphine Coulin
Angele et Tony d'Alix Delaporte
Le Cochon de Gaza de Sylvain Estibal
La Délicatesse de David et Stéphane Foenkinos
My Little Princess de Eva Ionesco
Meilleur film d'animation :
Le Chat du rabbin de Joann Sfar
Le Cirque de Nicolas Brault
La Queue de la souris de Benjamin Renner
Le Tableau de Jean-François Laguionie
Un monstre à Paris de Eric Bergeron
Meilleur documentaire :
Le Bal des menteurs de Daniel Leconte
Crazy Horse de Frederick Wiseman
Ici on noie les Algériens de Yasmina Adi
Michel Petrucciani de Michael Radford
Tous au Larzac de Christian Rouaud
Meilleur scénario original :
La guerre est déclarée de Valérie Donzelli
The Artist de Michel Hazanavicius
Polisse de Maïwenn
L'Exercice de l'Etat de Pierre Schoeller
Intouchables d’Eric Toledano
Meilleure adaptation :
La Délicatesse de David Foenkinos
Présumé coupable de Vincent Garenq
Omar m'a tuer
L'Ordre et la Morale de Mathieu Kassovitz
Carnage de Roman Polanski
Meilleure musique :
Alex Beaupain pour Les Bien-Aimés
Bertrand Bonello pour L'Apollonide - Souvenirs de la maison close
Ludovic Bource pour The Artist
Philippe Schoeller pour L'Exercice de l'Etat
M et Patrice Renson pour Un monstre à Paris
Meilleur son :
Pascal Armant, Jean Goudier et Jean-Paul Hurier pour Intouchables
Jean-Pierre Duret, Nicolas Moreau, Jean-Pierre Laforce pour L'Apollonide - Souvenirs de la maison close
Olivier Hespel, Julie Brenta, Jean-Pierre Laforce pour L'Exercice de l'Etat
Nicolas Provost, Rym Debbarh-Mounir et Emmanuel Croset pour Polisse
André Rigaut, Sébastien Savine, Laurent Gabiot pour La guerre est déclarée
Meilleure photo :
Pierre Aïm pour Polisse
Josée Deshaies pour L'Apollonide - Souvenirs de la maison close
Julien Hirsch pour L'Exercice de l'Etat
Guillaume Schiffman pour The Artist
Mathieu Vadepied pour Intouchables
Meilleur montage :
Anne-Sophie Bion et Michel Hazanavicius pour The Artist
Laurence Briaud pour L'Exercice de l'Etat
Pauline Gaillard pour La guerre est déclarée
Laure Gardette et Yann Dedet pour Polisse
Dorian Rigal Ansous pour Intouchables
Meilleurs costumes :
Catherine Baba pour My Little Princess
Mark Bridges pour The Artist
Christian Gasc pour Les Femmes du 6e étage
Viorica Petrovici pour La Source des femmes
Anaïs Romand pour L'Apollonide - Souvenirs de la maison close
Meilleurs décors :
Laurence Bennet pour The Artist
Alain Guffroy pour L'Apollonide - Souvenirs de la maison close
Pierre-François Limbosch pour Les Femmes du 6e étage
Jean Marc Tran Tran Ba pour L'Exercice de l'Etat
Wouter Zoon pour Le Havre
Meilleur film de court-métrage :
L'Accordeur de Olivier Treiner
La France qui se lève tôt de Hugo Chesnard
J'aurais pu être une pute Baya Kasmi
Je pourrais être votre grand-mère de Bernard Tanguy
Un monde sans femmes de Guillaume Brac
Très drôles ces titres, ils vont bien ensemble !
Et vous, qu'avez-vous pensé de la cérémonie et du palmarès ? Quels sont vos pronostics pour les Oscar ?
18:49 Publié dans Je suis culturée, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : césar 2012, the artist, omar sy meilleur acteur, intouchables, jean dujardin, mathilde seigner aux césar 2012, mathieu kassovitz, cinéma français, télé, canal + | | Facebook