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09/04/2021

Les films du mois : les histoires vraies

cinéma, histoire vraie, thrillerSuite des films de mars, après les lanceurs d'alerte (Dark waters, Official secrets, L'ombre de Staline), voici d'autres histoires vraies  :

- BlacKkKlansman : j'ai infiltré le Ku Klux Klan de Spike Lee, Mycanal, 2018

Au début des années 70, un policier noir infiltre le KKK... par téléphone. Il se lie avec ses dirigeants, et un collègue blanc complice (et juif, aussi haï par le KKK) se fait passer pour lui lors des réunions du groupe... voir la bande-annonce en lien.

Traiter des faits tragiques en dévoilant l'absurdité des rites et des membres du KKK à travers une comédie, c'est le parti pris réussi du cinéaste engagé (Malcom X) . Une satire au vitriol de l'Amérique profonde de Trump, qui rappelle les reportages du regretté Effet papillon.  "Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer" comme disait Beaumarchais. La fin du film, avec des images d'archives récentes, nous ramène brutalement à la réalité : tout cela est réel.  A ce propos, je ne peux que vous encourager à regarder l'excellent documentaire d'arte sur le KKK
Spike Lee choisit l'humour et l'inventivité de la mise en scène, avec des enchaînements parfois trop rapides, sans transition. Voici un nouveau film d'espionnage qui lui souffre au contraire d'une narration trop classique :

- The spy de Jens Jonsson, Mycanal, 2019

cinéma, histoire vraie, thrillerLors de la seconde guerre mondiale, une célèbre actrice suédoise devient une espionne chargée de séduire un haut dignitaire nazi. Contrainte ainsi de passer pour une collabo et taire son implication, notamment à sa famille et à son amoureux, elle ne sera crue et réhabilitée que 20 ans après sa mort. Voir la bande annonce en lien.
Un bon film d'espionnage, mais trop classique, il s'oublie vite. Dans le genre, je préfère largement Black book de Verhoeven.

- Le coupable idéal de Mikael Hafstrom, Mycanal, 2020

cinéma, histoire vraie, thrillerAutre histoire vraie venant de Suède, celle du plus grand serial killer du pays. Il est emprisonné à vie dans un asile. Une quinzaine d'années après les faits, un journaliste ressort l'affaire : il découvre que l'homme très solitaire a tout inventé, s'est attribué des meurtres et disparitions non élucidés pour plaire à ses psychiatres et faire parler de lui...Voir la bande annonce en lien.

Cannibalisme, faux traumatismes d'enfance qui expliqueraient sa folie... L'homme a recyclé toutes les théories psys et livres policiers qu'il a pu lire.  + c'est gros, + ça passe, + ça réjouit les médias amateurs de sensationnalisme, + ça plaît aux psys qui inventent des théories ("il recrée son frère jumeau décédé en découpant d'autres corps") Incroyable mais vrai ! Une bonne histoire, mais là aussi traitée de façon trop classique et sommaire pour rester dans les annales, dommage.

08/04/2021

L'ombre de Staline

ombre staline.jpg

Gareth Jones est un jeune journaliste intrépide. Il a interviewé Hitler en 1931 et prévenu le premier ministre britannique, pour lequel il travaille en tant que conseiller, du danger que représente le chancelier et de la guerre qu'il prépare. Mais personne ne veut le croire. Il part à Moscou en 1933, dans le but d'interviewer cette fois-ci Staline. Il y découvre une presse muselée et un secret maintenu autour de l'Ukraine. Il se rend alors clandestinement dans le pays et découvre l'horreur de l'holodomor : la famine généralisée qui fait entre 3 et 5 millions de victimes... Là aussi, personne ne veut l'entendre, à part George Orwell qui en tirera son livre allégorique La ferme des animaux... Voir la bande-annonce en lien.

Lanceur d'alerte contre les fake news des médias (entre un journaliste renommé qui a obtenu le prix Pulitzer et un jeune inexpérimenté : qui croire ?) Un scénario qui fait écho encore aujourd'hui... Une bonne histoire, parfois très sombre (les jeunes enfants affamés contraints de manger le cadavre de leur frère mort...) mais qui souffre d'une narration trop classique et de longueurs.

A l'inverse, voici un film basé sur des faits réels sordides mais qui lui ne manque pas de dynamisme, d'inventivité et même d'humour : BlacKkKlansman : j'ai infiltré le Ku Klux Klan de Spike Lee.
à suivre demain
L'ombre de Staline d'Agnieszka Holland, 2020, sur Mycanal.

07/04/2021

Official secrets

official secrets.jpgAprès Dark waters, suite des histoires vraies avec des lanceurs d'alerte :
2003 : les États-Unis et l’Angleterre souhaitent intervenir en Irak, invoquant les fameuses "armes de destruction massive" fictives de Saddam Hussein.
Katharine Gun (Keira Knightley), employée des renseignements britanniques, reçoit une note de la NSA : les États-Unis sollicitent l'aide de la Grande-Bretagne pour rassembler des informations compromettantes sur certains membres du Conseil de sécurité de l’ONU, et les obliger à voter en faveur de l’invasion. La jeune femme prend alors la décision de divulguer le mémo à la presse pour empêcher la guerre... Voir la bande-annonce en lien.

Encore un lanceur d'alerte, encore un procès (cette fois-ci c'est Ralph Fiennes qui défend l'héroïne). Encore une histoire vraie menée comme un thriller. On s'identifie au cas de conscience de la jeune femme et à son stress de se faire prendre par sa hiérarchie : j'angoisse déjà à l'idée de ramener de mon entreprise du papier destiné à être jeté en guise de brouillon, alors me faire pincer pour haute trahison en divulguant un secret d'état... Un film efficace, qui rappelle le Snowden d'Oliver Stone.

Official secrets de Gavin Hood (réalisateur de Mon nom est Tsotsi et Wolverine), 2019, sur Mycanal.

06/04/2021

Dark waters

dark waters.jpgUn avocat (Mark Ruffalo) défend un agriculteur dont les vaches et l'eau sont empoisonnées par les rejets chimiques d'une entreprise. Cette dernière est le premier employeur de la région.
L'avocat découvre que le scandale n'est pas que local, mais mondial : le produit toxique est utilisé entre autres dans le téflon, revêtement des poêles anti adhésives (téfal) et de nombreux autres objets de la vie courante. L'industrie connaissait les méfaits du produit depuis des dizaines d'années mais n'a rien fait : il lui rapporte un milliard de dollars par an.
Le gouvernement ne fait rien non plus : l'entreprise est trop puissante et bénéficie d'un biais : tout produit non déclaré n'est pas réglementé. Aujourd'hui, cette substance chimique est présente dans 99 % des corps humains. Elle est reconnue pour provoquer de nombreux cancers et maladies. L'avocat et des associations se battent toujours pour retirer ce produit, ainsi que 600 autres non réglementés, envahissant notre alimentation et nos objets... Voir la bande annonce en lien.

Un scandale sanitaire tourné sous forme de thriller, mais aussi de drame social (les riches tout puissants contre l'Amérique profonde). Les ficelles juridiques et les rebondissements qu'elles provoquent sont fascinants.
Un combat obsessionnel qui rappelle celui d'Erin Brockovich. Dans sa quête de vérité, l'avocat sacrifie sa vie de famille, et Anne Hataway n'a clairement pas le beau rôle : la femme au foyer malgré elle, aigrie et râleuse qui a renoncé à sa propre carrière d'avocate pour élever ses mioches (mais pourquoiiiiii) et reproche à son mari de ne jamais être là (entre tenter de sauver le monde et torcher des merdeux, je choisis la première option moi aussi !)
Un grand film, utile, intense, le meilleur de Todd Haynes pour moi (Carol, Loin du paradis).