11/07/2020
Ennio Morricone, Chi mai
J'ai passé le week-end dernier à écouter des musiques d'Ennio Morricone, puis j'ai pensé : "il a quel âge maintenant ? Faudrait pas que ce soit le prochain". Vlan, il meurt quelques heures après, à 91 ans.
Du coup, je vais éviter de mettre du Vladimir Cosma. (80 ans) Déjà en apprenant l'hospitalisation de Christophe, passer ses chansons en boucle ne lui a pas réussi... A la place, je vais peut-être me forcer à écouter l'heure des pas praud ou les petits cerveaux.
J'ai vu Il maestro en concert à Bercy en 2014. J'étais proche de la scène, mais sur le côté, ce qui fait que je ne voyais pas l'écran avec les titres de films et qu'on a dû faire un blind test sans réponse :
"c'est quoi ça ? Le bon la brute et le truand ?
-non, je penche plutôt pour Quelques dollars de plus !"
Il jouait ses chansons les + célèbres, mais sur 500 compositions, difficile de se retrouver.
Mon premier souvenir d'Ennio Morricone est la musique du Professionnel de Georges Lautner (Les tontons flingueurs). Film populaire typique avec Bébel, qui passait les dimanches soirs sur TF1 et me permettait d'oublier que le lendemain, l'école reprenait. J'avais l'habitude de voir l'acteur en casse-cou qui gagne tout, puis là, cette fin inattendue. Notre héros national se fait buter lâchement par derrière, juste avant de prendre sa liberté, l'hélico qui l'emportera au loin vers sa belle. Il s'effondre au ralenti en grimacant, sur l'air tristissime à souhait de Chi Mai. (voir la scène en lien). Ils ont osé tué bebel. J'ai eu du mal à m'endormir ce soir-là.
Eh bien figurez-vous que cette fin n'était pas prévue ! Comme l'explique le réalisateur dans le documentaire "Maestro morricone, il était une fois en France", il devait sortir une "pantalonnade habituelle de Belmondo", qui triomphe au dénouement, mais Lautner a tourné trois fins : une où Bébel monte dans l'hélico, une où il meurt, et une 3ème où il en rajoute une couche avec Chi mai pour traumatiser toute la nation pour 4 générations. La musique a fait un tel effet que le cinéaste a décidé de garder cette version, au grand désespoir de son producteur qui pensait que tuer l'acteur fétiche des Français serait un fiasco. Un choc oui, mais pas un fiasco.
Traumatisme de Chi mai qui s'est renouvelé quelques années après, quand elle a été utilisée pour la pub Royal canin. Je ne comprends pas le publicitaire qui s'est dit : "Tiens, je vais mettre une musique super triste, ça va être vendeur. Puis je vais effrayer les enfants, ça va être marrant." Dans cette pub ici en lien, on voit un homme appeler son chien, puis l'animal courir sur les notes désespérantes de Chi mai. On ne voit pas le chien rejoindre son maître. Enfant, à cause de la mélodie déprimante, j'étais persuadée que le pauvre toutou était perdu et dès que la pub passait, je quittais la pièce en me bouchant les oreilles. Je l'ai retrouvée sur le net et je constate dans les commentaires qu'on est nombreux à avoir ressenti la même chose.
"Royal canin, le vrai respect du chien" pas le respect du gamin en tout cas. La pub et sa chanson ont été parodiée par Chabat avec les Nuls puis dans Astérix mission Cléopâtre.
Ce n'est qu'en commençant les cours d'italien que j'ai compris qu'on ne prononçait pas "chie mais" mais il n'y a que maille "qui maille". 3 ans à dormir au fond de la classe me servent juste à déduire que "qui jamais" ne doit pas être la bonne traduction. A priori ce serait plutôt une expression signifiant "qui donc ?" A osé écrire une chanson aussi déchirante ? Ennio Morricone.
A suivre, un autre traumatisme d'enfant dû au compositeur, avec la bande originale d'Il était une fois dans l'ouest. ("ouh ouh ouh houhououh.... ouh HOOOOOOU OOUUU oUUU OUUUUUH !")
15:59 Publié dans La rubrique nécrologique, On connaît la chanson, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook
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