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09/04/2017

Belmondo l'incorrigible

belmondo livre.jpgJean-Paul Belmondo fête ses 84 ans aujourd'hui 9 avril ! Je suis justement en train de lire son autobiographie, "Mille vies valent mieux qu'une". Bébel, l'un des plus grands acteurs français, qui m'a accompagnée de ses films toute ma vie. Il égayait les soirées du dimanche et mardi soir de ma jeunesse avec ces films populaires. Les comédies : Le cerveau que je connais par cœur, Les mariés de l'an II, 100 000 dollars au soleil… Mais aussi ses rôles de baroudeur viril qui me dérangeaient un peu plus, comme Peur sur la ville, Le professionnel ou L'héritier. Adolescente, je l'ai découvert différemment, plus sérieux, plus intello dans Léon Morin prêtre (dont un remake sort en ce moment en salles) A bout de souffle ou Pierrot le fou de Godard. Il m'a fallu être adulte pour pleinement apprécier la nostalgie d'Un singe en hiver. Mais pour moi, il restera à jamais Bob Saint Clar/François Merlin, qu'il a joué dans l'une de mes comédies préférées : Le magnifique.
Son livre confirme qu'il est aussi potache et intenable que dans ma comédie culte, et que dans les films du même réalisateur Philippe de Broca : L'homme de Rio, Les tribulations d'un chinois en Chine, Cartouche ou L'incorrigible. Voici des extraits de l'autobiographie pour vous le confirmer :

Bébel tu es mon modèle, cinéma français, jean-pierre marielle la plus belle voix du monde"Pour des raisons communes, (avec Philippe de Broca) nous avions choisi de rester des enfants qui jouent, qui transgressent, qui se comportent de façon inconséquente.
Derrière nous, il y avait eu la guerre de 1939, et surtout, l'Algérie. Lui, il était au service documentation de l'armée, qui lui commandait des films pédagogiques sur le chargement des armes. Dont il s'amusait à inverser les séquences de sorte que ça ne puisse pas fonctionner. Après avoir assisté à toutes les horreurs commises là-bas par des adultes, il n'a plus jamais voulu en être un.
Ce qui m'arrangeait considérablement."

(…) Sur le tournage de Lhomme de Rio (qui a inspiré OSS 117), en 1964 au Brésil :
"Nous avons réalisé avec Philippe l'une des blagues dont je suis le plus fier : fourrer de la farine dans les climatisations des chambres de l'hôtel, de sorte qu'il suffisait que les clients les mettent en route - la première chose qu'il faisait en entrant, vu les chaleurs excessives de ce genre de pays - pour qu'ils se retrouvent entièrement blanchis.
Mais ça ne suffisait jamais, une dinguerie en entraînant une autre. En arpentant le marché amazonien de la ville, je me suis pris d'affection pour de ravissants petits crocodiles, dont je redoutais qu'ils ne terminent aux pieds ou à la taille de quelque vilain capitaliste à cigare. J'ai décidé de dévier la destinée de l'un d'eux. Je lui ai trouvé un nid parfait, au frais, un petit bassin cosy où s'ébrouer : la baignoire de Simone Renant, la compagne de Mnouchkine le producteur. Quand la dame a découvert le crocodile gentiment installé dans ses appartements, elle a poussé un cri à réveiller les morts. Après coup, elle en a ri, mais à la vue de l'animal à grande bouche, elle a frôlé la syncope."

Bébel tu es mon modèle, cinéma français, jean-pierre marielle la plus belle voix du mondeSur le tournage de Cartouche :
"Je récidive lors d'une conférence de presse. Je défais ma ceinture sous la table, et finis par me mettre debout pour discuter avec les journalistes. Peu à peu, mon pantalon glisse sur mes jambes jusqu'à mes chaussures. Bien sûr, je fais mine de n'avoir rien remarqué et continue de répondre à la curiosité des médias, en slip. Je parle ainsi depuis deux minutes, quand je vois débouler du fond de la salle mon camarade Philippe de Broca qui, expert en surenchère, s'est totalement déshabillé. C'est à poil qu'il monte sur l'estrade pour parler de Cartouche. La salle a dû apprécier notre sketch improvisé, puisque les articles furent élogieux !"

Je peux vous citer des dizaines d'extraits, Belmondo enchaîne les blagues à chaque page. Gags qu'il a souvent effectués avec son grand ami, la plus belle voix française : Jean-Pierre Marielle.
Je n'ai pas encore fini la lecture du livre et n'ai pas encore atteint le tournage du Magnifique et de L'incorrigible, ça promet !
Bébel est définitivement mon modèle (avec Pierre Richard). Demain, j'emmène les sacs de farine au boulot ! (non, je ne réitérerai pas son exploit de la conférence de presse) (et j'aurai du mal à trouver un crocodile).

 

27/04/2014

A la télé ce soir : Un cœur en hiver, Quelques jours avec moi

coeur en hiver.jpgA la télé ce soir, ne ratez pas sur Arte un film que j’adore, le meilleur de Claude Sautet selon moi : Un cœur en hiver. Emmanuelle Béart y est sublime (avant de se massacrer en transformant sa bouche en bec de canard WC). Elle incarne Camille, une violoniste passionnée et pleine de vie. Elle sort avec Maxime (André Dussolier) un luthier très amoureux d’elle. Elle rencontre le collègue et ami de son amoureux, Stéphane (Daniel Auteuil). Ce dernier est tout le contraire de Camille : froid, méprisant, silencieux. Il préfère la musique à l’amour, à la vie, et rester seul dans sa tour d’ivoire. La romanesque Camille est attirée par cet homme si mystérieux. Qui est-il vraiment ? Trop sensible, trompé par l’amour, il a décidé de se réfugier sous une carapace, de ne plus rien ressentir, de se venger en faisant souffrir ceux qui osent l’aimer ? Le feu va t-il briser la glace ?

Après Manon des sources, ou Daniel Auteuil-Ugolin éprouvait un amour sans retour pour la belle Manon, l’acteur prend en quelque sorte sa revanche ici. Savoir qu’Auteuil et Béart étaient en couple à l’époque de ces deux films renforce la fascination… Un cœur en hiver est un film bouleversant, qui va au plus profond des sentiments, de la passion, de la cruauté. Les acteurs échangent des regards lourds de sens. Et la musique de Ravel est aussi magnifique et révélatrice des émotions. Regardez ce court extrait emblématique : "Je peux pas. J'y arrive pas. On peut pas en rester là. Je ne peux pas l'accepter. Mais dites quelque chose ! (...) J'ai pas rêvé, cette façon de me regarder, tout ce que nous nous sommes dit (...) Mais si c'était un jeu, il fallait aller jusqu'au bout ! (...) Ah il paraît qu'il aime la musique. Parce que c'est du rêve la musique. Parce que ça n'a rien à voir avec la vie. Mais le rêve pauvre type, tu sais pas ce que c'est. T'as pas d'imagination, pas de cœur, pas de couilles, pas de sève. Ya rien là-dedans !" A voir absolument.

Le film est suivi d’un autre excellent cru de Sautet : Quelques jours avec moi. Daniel Auteuil y joue déjà un homme froid, pédant, énigmatique, fascinant. Il interprète le directeur d’une chaîne de supermarchés. Dépressif, il tente de régler son désordre intérieur en le transmettant à d’autres. Il s’installe en « province » chez un de ses employés (Jean-Pierre Marielle♥♥♥) qu’il perturbe en critiquant ses méthodes de travail. Il trouble également le cœur de Francine (Sandrine Bonnaire)…

mauvais fils.jpgAutre film de Claude Sautet lundi sur France 2, à minuit 25 (!) Un mauvais fils, avec Yves Robert ♥ et Patrick Dewaere♥♥♥. Après les rapports amoureux et sociaux conflictuels, le film s’attarde cette fois-ci sur les relations père-fils, avec toujours une grande profondeur et justesse. Il délaisse également la classe aisée pour se concentrer sur le milieu modeste. Dewaere, écorché vif et à fleur de peau, est comme toujours parfait dans le rôle de ce loser, ex drogué, qui a déçu son père. Dewaere avait un gros souci avec la drogue, on suppose qu’incarner ce personnage a dû être difficile pour lui… 

 

Et vous appréciez-vous ces films et acteurs ?

 

19/04/2014

Love Letters, avec Jean-Pierre Marielle

 

jean pierre marielle love letters.pngUn homme et une femme (chabadabada) correspondent par lettres de leur enfance à leur mort. On suit et devine leur relation à travers les sous-entendus et non-dits entre les lignes. C'est subtil, drôle et émouvant. Sur scène, un couple lit les lettres. Il change chaque mois. En avril, Francis Huster et sa femme Cristiana Reali, qui ne me fait pas rêver comme Jean-Pierre Marielle.

Dans cette interview à Paris Match, Marielle, toujours provoc, explique :  « Je m’en fous complètement. Il (son personnage) ne me ressemble pas du tout.(...) La seule chose qui me plaise dans tout cela, c’est d’être sur scène avec ma femme ! »

Tu parles ! A la fin, lorsque le héros apprend que celle qu'il a toujours aimée est morte, Marielle avait les larmes aux yeux, les lèvres tremblantes comme s'il allait pleurer... Le rideau s'est vite baissé, mais entre deux relevés rapides, on surprenait son épouse qui le consolait, le bras posé sur son épaule, qu'elle retirait bien vite quand elle s'apercevait qu'on les voyait... C'était terriblement émouvant. Déjà de voir pleurer quelqu'un, mais surtout quelqu'un qu'on adore ! Jean-Pierre Marielle quoi, un monument qui a joué dans plus d'une centaine de films ! Je l'adore dans Tous les matins du monde d'Alain Corneau, Coup de torchon de Tavernier, Les grands ducs de Patrice Leconte, La valise de Georges Lautner... Je savais bien qu'il faisait le fanfaron qui se moque de tout, justement pour masquer sa grande sensibilité... Il a très bien choisi sa femme. Souriante, rayonnante, on la sent positive et pleine de vie. Pour moi, Marielle possède la plus belle voix du monde, grave et chaude. Son épouse a la petite voix frêle, aiguë d'une enfant ! Au début, j'ai cru qu'elle le faisait exprès pour marquer la jeunesse de son personnage (il commence à écrire ses lettres vers 8 ans) mais lorsque j'ai constaté qu'Agathe Natanson gardait le même timbre, j'ai compris que c'était sa voix normale. Comme quoi, les contraires s'attirent.

Love Letters, avec Jean-Pierre Marielle et Agathe Natanson, au théâtre Antoine, Paris.

Demain, suite des pièces de théâtre vues en mars :

- 1 one woman show : Marina Cars

- 2 spectacles d'improvisation : Bla Bla et Oui Raymond !

- 2 pièces de théâtre sur l'amitié féminine : Du rhum des hommes et Je fais mieux l'amitié que l'amour (et encore)

 

16/03/2014

La rubrique nécrologique et les films de la semaine : Alain Resnais, Le nouveau monde, la balade sauvage, Le secret de Brokeback Mountain...

alain resnais.jpgJe suis encore partie dans mon trou perdu sans Internet, mais en programmant des billets pendant mon absence : « Haha, grâce aux articles toujours réguliers, mon départ va passer inaperçu ! »
J’avais juste oublié ces légers détails : les César et Oscar. Des milliers de lecteurs (quatre) m’ont demandé « Bah alors, tu tiens plus les paris sur les films primés ? » « T’es plus la seule sur Twitter à 4 heures du matin pour commenter en direct la cérémonie des oscars diffusée sur Canal + ? »
Sans compter Alain Resnais qui profite de mon absence pour clamser : « Et ta rubrique nécrologique hebdomadaire ? »

Je n’ai pas appris sa mort en quasi direct sur Twitter comme d’habitude, mais au journal télévisé de 13 heures. Je ne regarde jamais ce JT, mais il est la seule source d’information disponible dans le trou perdu (jusqu’aux années 2000, on ne captait que les trois premières chaînes : après on se demande pourquoi les paysans sont toujours rivés sur TF1, la chaîne de la culture.)
Je faisais une salutation au soleil devant la télé (non, je ne suis pas devenue branchée, on a conseillé le yoga à mémé pour son dos et ses articulations) (maintenant, je peux toucher mes pieds en pliant les genoux). J’apprends la triste nouvelle. Étant en famille, pas la peine d’envoyer un sms pour poser la question habituelle. Je me dirige vers la cuisine où ils prennent l’apéro :
Moi, chagrinée : « Devinez qui est mort ?
Ma mère, d’un ton anodin, tout en buvant une gorgée de Pineau des Charentes : - Rochefort, Marielle ?
- QUOI ?! Mais pourquoi pas McCartney tant que tu y es !
- Ben je sais pas, vu ta tête !
- Mais si c’était eux, j’aurais sorti mon masque de tragédienne et je me serais roulée par terre de douleur ! (Évidemment McCartney est hors compétition, chacun sait qu’il est immortel, enfin voyons). Oui c’est pas bien, mais j’ai forcément des préférences. Le jour où il arrive malheur à Marielle la-plus-belle-voix-du-monde, je porte le deuil. D’ailleurs le vieux a bientôt 82 ans, et je m’empresse d’aller le voir au théâtre vendredi dans Love letters (je roucoule d’avance à l’idée de l’avoir en face de moi).

- Non, c’est un réalisateur  français... vieux… 91 ans.
- Encore un ?! Mais il va plus en rester ! Déjà Lautner et Molinaro
- Il a réalisé des films intellos : Hiroshima mon amour, L’année dernière à Marienbad… Avec plein d’acteurs, des destinées qui se croisent. Des films comiques et plus populaires aussi : Smoking/ No smoking, Cœurs… Avec des chansons : Pas sur la bouche, et bien sûr, mon préféré, mon hymne : On connaît la chanson. Il faisait toujours tourner sa femme, Sabine Azéma, et les mêmes acteurs, Pierre Arditi, André Dussollier, Lambert Wilson… Jaoui et Bacri aussi.
- Alain Resnais ?! Je préfère Nuit et brouillard, quel choc ce documentaire sur les camps de concentration !!"
Coincés dans le trou perdu sans Internet, on n’a même pas su quels films la télé diffusait en hommage. En voulant regarder The housemaid, on a juste vu qu’il était déprogrammé au profit de Mon oncle d’Amérique.

nouveau monde.jpgSi aucun cinéaste ne meurt encore ce soir, demain sur Arte, soirée Terrence Malick (tiens, il a déjà 70 ans, je dis ça, je dis rien…) La chaîne propose deux films emblématiques du lyrisme du réalisateur, qui célèbre la beauté de la nature : Le nouveau monde, avec Colin Farrell et Christian Bale, inspiré de l’histoire vraie de Pocahontas. Une plongée dans l’époque des colons et des Indiens du 17ème siècle. Le film est suivi d’une autre épopée magnifique et romantique, qui rappelle cette fois-ci Bonnie and Clyde : La balade sauvage, avec Martin Sheen et Sissy Spacek.

Mercredi sur France 4, Je vais bien, ne t’en fais pas, film que je n’ai toujours pas eu l’occasion de voir. Quand j’ai voulu le faire, on m’a spoilé au bout de 10 minutes : "je ne me doutais pas de la fin". Du coup je l’ai devinée et ça ne m’a plus donné envie. Je vérifierai si j’avais raison.

télé,cinéma,filmographie d'alain resnais,jean-pierre marielle la plus belle voix du monde,documentaires à la télé,le printemps du cinémaJeudi soir sur chérie 25, Le secret de Brokeback Mountain d’Ang Lee. On retrouve la délicatesse, le romantisme et la poésie de Raisons et sentiments, Tigre et dragon ou de Lust, Caution, du même réalisateur.  Ne ratez pas cette histoire sensible d’un amour impossible entre deux cow-boys. Avec Jake Gyllenhaal et le regretté Heath Ledger, mort à 28 ans, oscar du meilleur second rôle pour son interprétation d’un Joker halluciné dans Batman.

Pas beaucoup d’autres films cette semaine à la télé, mais des documentaires :
Ce soir sur France 5, spécial consommation : Grande distribution, promos, prix cassés, qui paie l’addition ? » Puis : « Cartes de fidélité, fidèle un jour, fidèle toujours » (j’en ai marre que le même caissier me demande inlassablement chaque semaine si j’ai une carte de fidélité et si j’en veux une. Nan je n’ai pas changé d’avis tu sais où tu peux te la mettre ta carte de f..)

Documentaires sur la guerre, toujours : mardi sur France 2, Apocalypse, la première guerre mondiale, avec des images colorisées. Je conseille toujours vivement aux Parisiens l’exposition gratuite sur les fusillés pour l’exemple.
Vendredi sur France 3 à 23h10, la seconde guerre mondiale avec Mussolini-Hitler, l’opéra des assassins.
Documentaire sur la guerre au cinéma, ce soir à 22h25 sur france5, suite de La guerre d’Hollywood.
Cinéma encore, jeudi à 21h40 sur France 5, un  Duel  Delon-Belmondo.

Documentaire sur la santé, avec sur Arte vendredi à 22h35 : Contrôler le génome (pour trouver le gêne de l’intelligence). On se croirait dans Le meilleur des mondes ou Bienvenue à Gattaca…
Mardi Sur France 5, des films sur les bipolaires puis les schizophrènes.

Enfin des documentaires plus gais, avec lundi sur France 3 : Tous bénévoles ! Au bonheur des autres, et surtout mercredi sur Canal+ : Made in France, l’année où j’ai vécu 100 % français.

N’oubliez pas le printemps du cinéma jusqu’à mardi soir, avec les places à 3,50 euros.

Et vous, avez-vous vu ces films ? Quel est votre film d’Alain Resnais préféré ?