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25/11/2019

Kidding : Jim Carrey, le clown triste

kidding clown.jpgAtteint par une profonde dépression, Jim Carrey souhaitait interrompre sa carrière. Michel Gondry, qui l'a auparavant dirigé dans le magnifique Eternal sunshine of a spotless mind, l'a convaincu de revenir devant les écrans, en sublimant son mal-être. En effet, dans Kidding, l'acteur incarne un créateur d’émission pour enfants qui ne parvient plus à animer joyeusement ses marionnettes depuis la mort accidentelle de son fils et la séparation avec sa femme que cette épreuve a engendrée.
Kidding permet à Jim Carrey de dépasser son état dépressif et d'exprimer l'étendue de son talent et de sa sensibilité : il chante, joue de la guitare, fait rire les autres pour oublier sa peine, comme il l'a toujours fait, par exemple dans Yes man. C'est un grand acteur, un performer que j'estime beaucoup. Le revoir si dévasté dans Kidding, les rides marqués, les yeux embués, m'a beaucoup émue.
La créativité  et la sensibilité de Jim Carrey s'accordent à merveille avec celles de Gondry, qui nous épate toujours autant avec ses univers enfantins. Les décors de l'émission sont empreints d'une poésie revigorante et rappellent ceux de La science des rêves où Gael Garcia Bernal♥ fuyait la réalité en créant lui aussi une émission.
Jim Carrey est entouré d'acteurs à sa démesure : Catherine Keener, déjà frappadingue dans le délirant Dans la peau de John Malkovich de Spike Jonze. Frank Langella, aussi paternaliste que dans The americans, Judy Greer, qui rejette aussi son mari dans Jeff who lives at home... A voir.
Jim Carrey, ce clown triste, exprime parfaitement les propos de Boris Cyrulnik♥ sur la résilience et la création, ici dans son livre Les vilains petits canards :

kidding.jpg"Le talent suprême consiste à exposer son malheur avec humour.  Il y a dans l’humour une intention thérapeutique qui ressemble un peu à la fonction du déni : faire croire, pour se faire croire que ce n’est pas si grave. Ce leurre est une falsification créatrice qui met la douleur à distance. Si je parviens à mettre en scène la tragédie qui me torture, si je vous arrache un sourire, je cesserai de jouer le rôle navrant du pauvre petit et de donner l’image de la victime. En vous invitant à participer à un sourire, nous nous lierons comme nous lient les émotions partagées.
Le sujet sait bien que le traumatisme est grave mais en le disant sur un ton léger, au moins il peut le dire et renouer avec ses proches : « je ne les embête pas avec mon tracas, au contraire, je les amuse et les intéresse, ce qui me revalorise puisque je deviens celui qui égaye et intrigue. En vous faisant sourire, j’agis sur ma souffrance et je transforme mon destin en histoire. Voilà, ça m’est arrivé, j’ai été blessé, mais je ne veux pas faire ma vie avec ça, me soumettre au passé. En en faisant une représentation belle, intéressante et gaie, c’est moi qui maintenant gouverne l’effet que je vous fais. En modifiant l’image que vous avez de moi, je modifie le sentiment que j’éprouve en moi. »

Créer signifie « faire naître du néant ». Face au néant, quels sont nos choix ? Ou bien on se laisse fasciner, happer par le vertige du vide jusqu’à en éprouver l’angoisse de la mort, ou bien on se débat et on travaille à remplir ce vide. (…) C’est l’énergie de l’espoir qui nous stimule et nous contraint à la création. (...)
Freud, Joyce, Pascal, Proust, Hugo n’ont osé devenir créatifs qu’après la mort de leur père, le douanier Rousseau après celle de sa femme ; et Montaigne après celle de son ami la Boétie. L’orphelinage et les séparations précoces ont fourni une énorme population de créateurs : Balzac, de Nerval, Rimbaud, Zola, Baudelaire, Dumas, Stendhal, Maupassant, Loti, Sand, Dante, Tolstoï, Voltaire, Dostoïevski, Kipling… Et même la maladie physique contraint à la créativité quand le sentiment d’être diminué provoque la rage de vaincre. Alfred Adler avait bien compris ça au cours de sa propre enfance quand faible et rachitique, il avait décidé de devenir médecin pour lutter contre la mort. Adulte, il en a fait une théorie générale : toute faiblesse peut être compensée et un enfant difficile, mal socialisé, peut transformer cette négativité quand son milieu lui propose un but social."
Et faire rire les autres en devenant comédien comme Jim Carrey !

 

19/11/2019

Le quiz de novembre

quiz, quiz culture générale1 ) Pourquoi la tour de Pise est-elle penchée ?
a) Le sol qui la soutient est instable
b) Son architecte l'a conçue ainsi
c) Elle a été endommagée par un séisme au 16è siècle
d) Papillote, Gaston Lagaffe et Pierre Richard sont passés par là

2) Associez ces premières phrases de romans à leurs auteurs :
a) "Un jour, j’étais âgée déjà, dans le hall d’un lieu public, un homme est venu vers moi. Il m’a dit : « Je vous connais depuis toujours. Tout le monde dit que vous étiez belle lorsque vous étiez jeune, je suis venu pour vous dire que je vous trouve plus belle maintenant, j’aimais moins votre visage de jeune femme que celui que vous avez maintenant, dévasté." ("visage dévasté" ? C'est censé être un compliment ?)
b) "Longtemps, je me suis couché de bonne heure." Pas comme Papillote.
c) "Doukipudonktan, se demanda Gabriel excédé."
d) "Toutes les familles heureuses le sont de la même manière, les familles malheureuses le sont chacune à leur façon."

A) A la recherche du temps perdu tome 1, Du côté de chez Swann de Marcel Proust
quiz, quiz culture généraleB) L'amant de Marguerite Duras
C) Anna Karénine de Léon Tolstoï
D) Zazie dans le métro de Raymond Queneau
 
3) Qui est Robert Zimmerman ?
a) Robert Smith
b) Robbie Williams
c) Bob Dylan
d) Boby Lapointe
e) Papillote (je suis un homme, je suis un homme, quoi de plus naturel en somme)
 
4) Associer ces tableaux à leurs auteurs :
a) Femme à l'ombrelle
b) La persistance de la mémoire
c) La nuit étoilée
 
A) Van gogh
B) Claude Monet
C) Salvador Dali
 
5) Comment s'appelle le barde qui chante faux dans Astérix ?
a) Abraracourcix
b) Assurancetourix
c) Papillotix
 
A vous de jouer ! Réponses bientôt
 

13/11/2019

L'invention de la solitude

littérature,paul auster,biographies"Tout livre est l’image d’une solitude. C’est un objet tangible, qu’on peut ramasser, déposer, ouvrir et fermer, et les mots qui le composent représentent plusieurs mois, sinon plusieurs années de la solitude d’un homme, de sorte qu’à chaque mot lu dans un livre, on peut se dire confronté à cette solitude. Un homme écrit, assis seul dans une chambre. Que le livre parle de solitude ou de camaraderie, il est nécessairement un produit de la solitude."

En déménageant les affaires de son père qui vient de décéder, Paul Auster se rend compte qu'il ne sait pas qui était réellement l'homme qui lui a donné la vie. Il décide d'enquêter sur le passé de son père pour enfin le comprendre. La révélation de l’événement qui a entaché sa prime enfance est digne d'un Faites entrer l'accusé !

Autant la première partie sur l'histoire familiale est géniale et se lit d'une traite, autant la deuxième, qui n'a rien à voir, est atrocement confuse, j'ai mis un temps fou à la lire. L'écrivain laisse libre cours à des réflexions pseudo philosophiques en partant de souvenirs non chronologiques, peu explicités, peu intéressants. A lire uniquement pour la description du père, qui n'avait pas l'air commode.

Précision : cet homme ne souffrait pas vraiment de solitude comme l'écrit le fils, car il sortait accompagné tous les soirs. Mais il était secret, refusait de parler de lui, donc de nouer de vraies relations. Extrait :
"Cette vie lui convenait et je comprends qu’il y soit retourné après la rupture de son mariage. Pour quelqu’un qui ne trouve la vie tolérable qu’à la condition d’en effleurer seulement la surface, il est naturel de se contenter, dans ses échanges avec les autres, de rapports superficiels. Peu d’exigences à satisfaire, aucune obligation de s’engager. Le mariage, au contraire, c’est une porte qui se ferme. Confiné dans un espace étriqué, il faut constamment manifester sa personnalité et par conséquent s’observer, s’analyser en profondeur. Porte ouverte, il n’y a pas de problème : on peut toujours s’échapper. On peut esquiver toute confrontation désagréable, avec soi-même comme avec autrui, rien qu’en sortant."


11/11/2019

Bilan "je suis culturée" d'août à octobre : 19 livres

littérature, bd, biographiesToujours beaucoup de biographies, mon genre de prédilection, puisque la réalité dépasse la fiction :
Coups de cœur
- Maus de Art Spiegelman
Biographie de son père rescapé des camps de concentration.
- Dans la combi de Thomas Pesquet de Marion Montaigne
Passionnant, surtout grâce à l'humour décalé de l'auteure de Tu mourras moins bête.

2 Romans de Paul Auster: 
15 ans en arrière, j'ai lu un recueil regroupant plusieurs romans de cet auteur. J'avais beaucoup aimé, mais comme à chaque tentative d'ingurgiter l'oeuvre complète d'un écrivain (Philip K Dick ou Maupassant par exemple) mémé Alzheimer confond les histoires. Je me suis donc souvenue à la page 40 que j'avais déjà lu le bouquin suivant : 
- Léviathan 
J'apprécie toujours, mais je confirme que je préfère les biographies aux romans. Désormais je lirai plutôt ses récits autobiographiques, comme celui-ci :
- L'invention de la solitude
Lire des extraits et mon billet en lien.

2 Cinéma :
- Louis de Funès, Le berger des roses
Titre un peu étrange. Livre plutôt mal écrit, qui se borne dans sa première partie à relater les innombrables seconds rôles de l'acteur avant qu'il ne perce à près de 45 ans. Fastidieux.
- Jean Rochefort, Ce genre de choses
Avec son humour à la fois sarcastique et bon enfant qui le caractérise, l'acteur dévoile des anecdotes de sa vie et de ses rencontres au gré des tournages. Certaines sont cocasses, d'autres moins pertinentes. Extraits à suivre dans un billet consacré (Rochefortounet mérite bien ça, lire mon hommage en lien).

2 Psy :
- La nuit, j'écrirai des soleils de Boris Cyrulnik
- Le vrai drame de l'enfant doué, la tragédie d'Alice Miller, de Martin Miller (son fils)

13 BD / romans graphiques :

5 Sciences :
- Dans la combi de Thomas Pesquet de Marion Montaigne
- Tu mourras moins bête tome 4 de Marion Montaigne
- Mars horizon de Florence Porcel et Erwann Surcouf
- L'incroyable histoire des objets de tous les jours de Andy Warner
- Le syndrome de l'imposteur de Claire Le Men

5 Humour, l'intégrale de Marc Dubuisson :
- Ad absurdo tome 1 à 4 de Marc Dubuisson
- Les grands moments de solitude de Michael Guérin, tome 1 et 2
- Amour djihad et RTT 
- La nostalgie de Dieu, l'intégrââl (3 tomes)
- Sexe fort en péril en collaboration avec Pauline Perrolet

3 Biographies :
- Maus de Art Spiegelman
- Fun home d'Alison Bechdel 
- C'est toi ma maman ? d'Alison Bechdel