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17/06/2013

Passe ton bac d'abord : les sujets philo

passe-ton-bac-d-abord-.jpgLe bac a commencé ce matin… Ce cauchemar qui me stressait depuis la primaire. On me le présentait comme le test ultime qui validerait ou non tout mon savoir, mon intelligence, me permettrait de trouver un bon boulot, de gagner ma vie, de réussir… Bref, sans le bac, je n’étais rien.
J’avais donc tellement peur de le rater et de valider cette théorie que… je n’ai pas révisé. Je l’ai bravement raté haut la main, sans passer par le rattrapage. Au moins, je me disais que si j’avais appris mes cours, j’aurai pu l’avoir… Ma famille était consternée.

Pour me féliciter de mes brillants efforts, elle m’a exilé un an dans le trou perdu à la campagne, où existait le premier lycée de France en terme de résultat au bac : carrément… 100% ! Forcément, dans ce trou, avec le 1er cinéma à 45 km, la 1ère bibliothèque à 30 km, je n’avais pas grand-chose à faire à part réviser. Officiellement. Je préférais me balader et faire du vélo, et surtout écouter de la musique (je payais à une camarade 10 francs par CD gravé, car à l’époque on venait juste de commercialiser les graveurs et elle était la seule à en posséder un) (mais elle me faisait les cassettes gratuites) (des cassettes, j’ai l’impression d’avoir 108 ans). Certains élèves allaient même picoler au bistrot du coin pendant les heures de perm (L’un d’eux a vomi en plein cours un jour). Le week-end, on allait au bal du village. (Rappelez-moi de vous en parler un jour…)
Enfin bref. Tout ça pour dire que je n’ai pas non plus vraiment révisé mon bac la deuxième année, mais j’ai vachement perfectionné mes chorégraphies de danse, qui me serviront plus tard… au travail. Souvenez-vous que le jour du décès de Robin Gibb des Bee Gees, j’ai débarqué au boulot sur une chorégraphie de Staying alive...

Je ne risquais pas de rater mon bac cette fois. Pourtant j’ai quand même réussi à aller au rattrapage. Le bac en poche, j’ai pu quitter le lycée, où je m’ennuyais atrocement, pour suivre enfin les études que j’aimais. Cette fois-ci au moins, je me montrais plus compétente. J’étais major de ma promo en master 2 et j’avais même la bourse du mérite.
C’est donc grâce à mon bac et à ces brillantes études que je poursuis une grande carrière de chômeuse et d’intérimaire dans des jobs pourris sans aucun diplôme requis. Ça valait le coup de mettre autant d’enjeu sur le bac, hein ?

Il y a 10 ans, les gens se moquaient de moi quand je parlais de mon cursus : « mais ces études ne servent à rien ! Tu trouveras jamais de boulot ! » Je répondais qu’au moins, je suivais les cours que je voulais et je les adorais (ma mère avait voulu m’inscrire dans une formation que j’avais surnommée « BTS femme au foyer »). J’expliquais que de toute façon, il y aurait de plus en plus de chômage, que je ne trouverais certainement pas dans ma branche, mais qu’au moins j’aurais appris des choses intéressantes selon moi. Que mon frère avait fait des études de droit alors qu’il détestait ça, mais qu’à son époque c’était une voie porteuse, et qu’il est finalement resté des années sans emploi et exerce aujourd’hui un travail qui n’a rien à voir avec ses études, et qu’il n’aime pas.
Les gens me regardaient avec un air consterné. Ils ne comprenaient pas du tout. Et aujourd’hui, j'en vois enfin qui pensent comme moi. Je vous ramène vers cet article : « matheux = génie, philosophes = inutiles ».

Comme chaque année, je vous propose de plancher sur les sujets du bac philosophie :

Série littéraire :
- "Le langage n’est-il qu’un outil ?"
- "La science se limite-t-elle à constater les faits ?"
M’enfin ! la science pour des littéraires ! D’habitude on a les sujets plus adéquats comme les arts, la passion…

Série ES :
- "Que devons-nous à l’Etat ?"
- "Interprète-t-on à défaut de connaître ?"
Alors moi je surinterprète constamment par exemple. Mais qu’est-ce que le caissier veut dire par ces simples mots : « bonjour ? » Pourquoi pas « salut » ? Trop familier. Et pourquoi pas de madame ? Et pourquoi il s’est gratté le nez quand il le disait ? Ça veut dire qu’il ment ! Il ne le pense pas vraiment !

Série S :
- "Peut-on agir moralement sans s’intéresser à la politique ?"
- "Le travail permet-il de prendre conscience de soi ?"

Série technologique :
- "Etre libre, est-ce n'obéir à aucune loi ?"
- "La diversité des cultures sépare-t-elle les hommes ?"

Série "Techniques de la musique et de la danse" (je ne savais même pas que ça existait !)
- "Une société sans conflit est-elle souhaitable ?"
- "L'homme n'est-il qu'un vivant parmi les autres ?"

Vous avez 4 heures.

Et vous, quel sujet auriez-vous choisi ? Etiez-vous stressé par le bac, avez-vous suivi les études et fait le métier que vous souhaitiez ?

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Commentaires

Salut !
"Le travail permet-il de prendre conscience de soit", je ne sais pas si j'aurais choisi ce sujet (enfin en l'occurrence je n'aurais pas pu puisque j'étais en L) mais c'est celui que je trouve le plus inspirant. Peut-être le plus casse gueule aussi, je n'ai pas fait de philo depuis 5 ans, j'ai du mal à avoir une opinion sur la question.
Je serais curieuse de savoir quelles études tu as faites si ce n'est pas trop indiscret !
En ce qui me concerne, j'étais assez stressée par le bac parce que je n'en pouvais plus du lycée et de son ambiance étriquée, je voulais en partir à tout prix. J'avais pas mal bossé, surtout l'histoire-géo (c'était un peu "ma" matière, le prof m'adorait) et je m'en suis bien tirée. Puis j'ai atterri à la fac de droit pour 4 années de dur labeur. Cette dernière et cinquième année, j'ai un peu dévié et là j'envisage une réorientation dans les archives. Avec le recul, je pense que j'aurais fait comme toi et suivi les études que j'aime (histoire pour moi), franchement l'assurance (souvent illusoire d'ailleurs) de trouver un job, c'est bien peu face à l'épanouissement de faire ce qu'on aime....

Sinon, ce que j'aime bien surtout lors de la période du bac (depuis que je l'ai, hein...) c'est les conseils pas chers qu'ils donnent à la télé et les corrections données par des profs de philo aux airs de savants fous...

A bientôt !

Écrit par : KateNightingale | 17/06/2013

Pfff je me demande bien ce que j'aurais choisi! Déjà l'année où j'ai passé le bac, j'ai pas pris la dissert (les sujets ne m'inspiraient pas) mais le commentaire de texte. j'ai bien fait, j'ai eu 17! :D
Après un détour en hypokhâgne (poussée par mes profs et mes parents), j'ai pu faire les études que j'aimais et devenir prof d'anglais!

Écrit par : M* | 18/06/2013

Ah j'adorais la philo !! 8h par semaine, et vendredi dernier, j'étais à une conférence avec un philosophe, grand moment !

La philo n'est pas là pour le bac mais pour préparer un peu mieux le citoyen qui, normalement aura 18 ans l'année du bac donc pourra voter, ou s'engager. Bref, ça permet de réfléchir et je défends haut et fort la philo ! Moi j'avais pris le commentaire de texte et j'ai eu 15 je crois. J'aime bien les sujets présentés, la question du langage surtout.

pour le bac, je n'ai absolument pas révisé, mon année de terminale fut la plus cool de mes années lycées, parce que je n'avais que les matières que j'aimais, ma mère s'en souvient, je n'ai rien fait. Bon j'étais bonne élève, donc je l'ai eu, à deux points d'une mention, je regrette un peu de ne pas m'être foulée (je me souviens des quarts de finale de Roland-Garros) mais bon après j'ai fait les études qui me plaisaient et aujourd'hui je bosse dans un tout autre domaine ! Mais je préfère avoir étudié ce qui m'a plu, d'ailleurs pour mes nouveaux jobs, je suis retournée à l'école, faire du droit et à l'époque j'aurais détesté ça ! La fac de droit c'était tailleur et chemise, quelle horreur !

Donc, non - je n'ai pas stressé, ni ma sœur, mais bon on avait de bonnes notes sans se fouler donc ceci explique cela. Moi je trouve ça bien le bac, parce que le monde il est pas tout gentil, et le stress, ben il faut qu'ils découvrent ce que c'est nos chers enfants ! Vu ce qui les attend.....

Écrit par : Electra | 18/06/2013

Kate : ah j'aime bien quand tu viens ici, tes commentaires sont toujours intéressants. Et j'aime bien le nom de ton nouveau blog ;-)

Décidément on a encore des points communs : j'aurais choisi le même sujet (puisque le thème du travail m' a toujours intéressée), mais je n'aurais pas pu non plus parce que j'ai fait L ;-)
Si tu avais lu avec attention mon billet précédent et recherché les études de Bérengère Krief, car j'expliquais qu'elle a fait les mêmes que moi dans la même fac, tu saurais quel est mon cursus... ;-) bon fallait avoir le temps et l'envie de chercher aussi ! J'ai fait des études de cinéma, bien évidemment ;-)
avec le français, l'histoire géo était aussi ma matière préférée, et le prof m'adorait aussi ! j'ai aussi pensé un temps à me reconvertir comme documentaliste ou archiviste... je me voyais bien pousser un charriot plein de livres dans un labyrinthe, ça ne me dérangeait pas du tout ! (enfin c'était la vision que j'en avais). et les documentalistes que je voyais (par ex à l'institut Lumière de Lyon) passaient leur temps à bouquiner, planqués derrière leur comptoir, avec très peu d'étudiants, silence total, la paix, le rêve...
à bientôt oui !

Écrit par : Papillote | 18/06/2013

M* : je ne savais pas que tu avais fait hypokhâgne, quelle tête ! c'est super de faire le métier que l'on voulait...

Electra : Ta vision de la philo est très juste. L'histoire aussi permet de réfléchir, et qu'elle soit facultative pour les S est une catastrophe je trouve... t'étais super cool, pas comme moi ! le bac était un cauchemar et m'a bien donné un aperçu des futurs entretiens de recrutement... c'est tellement difficile pour moi que j'ai laissé tomber, je passe par une agence d'intérim, sans entretiens préalables aux embauches.

Écrit par : Papillote | 18/06/2013

Tiens, un livre qu'on n'a pas l'habitude de feuilleter ^^ c'est gentil à toi de le mettre à l'honneur ^^à très vite !

Écrit par : yuko | 03/07/2013

Les commentaires sont fermés.