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28/03/2009

Le compas dans l'oeil

pirate.jpgMes 12000 fans m’ont supplié de raconter mes deux mois de piraterie. Non, je n’ai pas proposé de téléchargement illégal. Je n’ai pas non plus vogué sur un bateau. J’ai juste porté un bandeau de pirate. Dans la collection « bobo-à-la-con-qu’il-faut-quand-même-le-faire », je me suis coupée l’œil.

Je passe ma journée au musée d’Orsay. Je remplis le contrat de la bonne citoyenne qui se cultive et consomme (j'achète des reproductions de toile). Les oiseaux chantent, il fait beau, je me balade gaiement dans la prairie les couloirs du métro.

Toute contente, je vérifie pour la énième fois que mes cartes de Van Gogh, Klimt et Monet n’ont pas subitement disparu du sac plastique du musée. C’est vrai quoi, j’ai pas demandé leur avis, elles ont peut être pas envie de finir sur mon mur. Et là, vlan, je calcule mal la distance entre mon œil et le haut du sac transparent. Je me fous le plastique dans l’œil. Dedans hein, pas sur la paupière, sinon c’est pas drôle. Bref, je n’ai pas le compas dans l’œil, j’ai le sac. Et ça doit faire aussi mal.

Immédiatement ça me brûle et je pleure comme vache qui pisse. Si je m’écoute comme d’habitude, je dis « c’est rien, je vais attendre quelques années de voir si ça passe ». Mais quelque temps plus tôt j’ai été témoin d’une scène similaire (comme quoi ça n’arrive pas qu’à moi) et la personne a dû aller aux urgences.

Donc je comprends que ça peut être grave. Je ne vais quand même pas aux urgences, je peux pas changer comme ça de caractère, je me rends juste à la pharmacie. Qui me confirme qu’il faut aller à l’hôpital (ah ah). Ou éventuellement chez l’ophtalmo juste à côté. Tant qu’à faire, autant pas attendre trois heures aux urgences (qui, comme le nom l’indique, sont censées être rapides).

La zyeulogue regarde et dit « ouh la la, vous vous êtes pas ratée, l’œil est griffé sur toute sa longueur ». Elle me dit, en appuyant bien sur chaque syllabe « NE-VOUS IN-QUIE-TEZ-PAS, CE-N’EST-PAS-GRA-VE». Le ton et les gestes nerveux de la zieulogiste me font supposer le contraire. C’est le cas de le dire, je ne vois pas les choses d’un bon oeil. Ai-je raison…

suite au prochain numéro

18/03/2009

Chanson et transmission familiale

Quand je suis contente, je chante. Je transpose des moments joyeux en chansons. Les éléments qui me mettent en joie sont principalement le cinéma et les séries télé (Dexter en ce moment), la bouffe et les gentils n’animaux. Ca donne par exemple :
« Ce soir on mange de la choucroute- ouh ouh,
c’est tellement bon que je m’en shoote,
Même si les autres y s’en foutent
Moi je mange d’la choucroute, ouh ouh »


Observez les rimes suffisantes et suivies (choucroute, shoute). Notez les magnifiques arrangements avec les chœurs (ouh ouh, oh oh). Ajoutez à cela le format court, qui rappelle le haïku. Digne de Bashõ. Au moins. J’ai découvert que Agapi faisait pareil avec la ratte Mme Pouic Pouic, mais en version plus élaborée, avec guitare et plusieurs voix.

Moi je chante seule. Parfois, mon frère m’accompagne. C’est vrai qu’il est très jeune, donc encore puéril. Il n’a que 39 ans. C’est d’ailleurs lui qui m’a donné l’exemple. Plutôt avec des jouets et voitures miniatures :
« Moi je joue aux Playmobil,
Y en a qui trouve ça débile,
Mais moi je joue aux Playmobil,
Avec ma petite fille »

Quand mon frère a eu des enfants, il était tout content car il avait « enfin une excuse pour jouer aux petites voitures à son âge ». Il était même un peu déçu la deuxième fois d’avoir une fille parce que « c’est nul, ça joue à la poupée et au petit poney ».

Quand j’étais petite, il tentait vainement de m’initier aux soldats et aux indiens, mais je trouvais hautement plus intellectuel de jouer à la maîtresse. Ca ne l’a pas empêché de m’offrir une collection de voitures à laquelle je n’ai jamais touché, et dont il se sert aujourd’hui avec mon neveu. Presque la moitié de mes cadeaux a atterri chez lui. Je vais faire pareil avec son fils, je vais lui offrir des poupées, na. Et après je chanterai :
« « J’ai une poupée Barbiiiiiie
Elle est super joliiiiiiie
Elle a de beaux habits
J’y jouerai toute ma vie hi hi ! »

 

14/03/2009

Des chatons très cons (suite)

Vous pensiez que j’en avais fini avec mes chats ? Comme les chatons me ramènent mes lecteurs, je continue.

litchi pap v1.jpg

Un autre jour, on mange tranquillement un gâteau de foie de volailles. La mère chat rentre dans la cuisine, l’air solennel. Elle tient un truc dans la gueule. Les chatons accourent. La mère des chats pose le truc à leurs pattes. Ma mère à moi hurle : « aaaaaaaaah ! Un raaaaat !! »
Il est mort. En fait la chatte montre à ses petits ce qu’est une souris : ça se mange et c’est bon. Elle croque le rat avec un grand bruit d’os broyés. Bizarrement la vue des entrailles sanguinolentes me coupe toute envie de manger mes quenelles. Pas les chats, qui suivant l’exemple de leur mère, engloutissent les restes du rat.

Quelques jours plus tard, même scénario. On mange, la mère chat débarque avec un truc dans la gueule.
Moi, blasée : « Ah, elle revient avec un rat. »
La chatte pose la souris devant ses petits. Mais cette fois-ci, le rat BOUGE et s’enfuit. Immédiatement j’échappe mon assiette de saucisson briochée et je saute les deux pieds sur ma chaise. Ma mère part en hurlant dans sa chambre, mon frère prend un balai et tente d’écraser le rat. Les chats, eux, rien. Ils nous regardent stoïquement, l’air de dire : « pff, vraiment ces humains, savent pas se tenir ».

Les chatons ne comprennent pas encore que la nourriture ne se trouve pas uniquement sous forme de croquettes ou de rats morts qui tombent miraculeusement dans leur gamelle. Il faut parfois chasser. Ou alors acheter les croquettes au supermarché, mais je concède que c’est un peu difficile pour les chats de pousser un caddie. Finalement, après nos vains efforts, la mère chat nous débarrasse du rat en deux coups de pattes.

Bien entendu, le scénario se répète encore. Cette fois, les chatons comprennent. Enfin, je ne peux pas vous raconter en détail. Parce que moi aussi je pige le truc : quand je vois la mère chat, je me réfugie dans la pièce à côté.

Depuis, les chatons ont grandi.
litchi étiré.jpgpapille grande.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 Ils ont décidé de nous transmettre leur savoir. Régulièrement, ils déposent sur nos pieds un rat ou un lézard, mort ou vivant. Ils pensent sûrement qu’on va s’accroupir pour arracher la tête de ces pauvres bestioles, mais étrangement, non. J’apprécie surtout quand, le matin au réveil, j’ouvre la porte d’entrée et, les pieds nus, je marche sur quatre cadavres de musaraignes gentiment alignés sur le paillasson. C’est un bon moyen de se réveiller le cerveau, je vous le conseille.

Les chats doivent penser qu’on est vraiment nuls de ne pas savoir chasser. On est aussi peu reconnaissants, alors qu’ils prennent la peine de nous apprendre. Les chats sont vraiment supérieurs à nous, pauvres humains.

 

08/03/2009

Des chatons très cons

chat,chatons mignons,comment avoir des lecteurs sur son blogUn jour, j’ai observé le chat : « Dis donc, il est pas un peu gros ton chat ?

Ma mère : - Oh mais oui, il mange à tous les râteliers, il essaie toujours de piquer dans mon assiette quand j’ai le dos tourné.
J’insiste. Je touche le ventre du chat : - Oui mais là c’est vraiment gros. Elle serait pas grosse, mais dans le sens GROSSE ? »
Parce que j’ai oublié un détail : le chat en fait, c’est une chatte.
Ma mère : - NE ME DIT PAS QU’ELLE A DES PETITS !!!
Ben si.

Un mois plus tard, on rentre de l’hôpital où ma belle sœur vient d’accoucher. (Notez que je préfère raconter l’histoire des chats plutôt que la sienne). La chatte me tourne autour, l’air affolé.
« Ca y est ! Elle aussi ! Elle les a fait ! Mais OU ? »
Dans le panier aménagé spécialement ? Non, trop facile. Dans le lit de ma mère bien sûr !
Je sors du lit une minuscule boule de poils de la taille d’une souris. Le comble pour un chat. Elle est noire et blanche, avec un triangle blanc sur le museau. Logique, la mère est noire.

pap bébé v2.jpg


Je découvre une deuxième souris, blanche avec des rayures jaunes. Pas un poil noir. Pas logique. Je lis qu’il peut y avoir deux pères différents sur la même portée. Rien compris. (Je préférais dessiner pendant les cours de bio au collège.)

litchi bébé recadré.jpg


La boule de couleur inexpliquée me crache dessus. C’est sûr, j’ai peur face à ce colosse de 150 grammes. Décidément les deux bestioles n’ont vraiment rien en commun. La femelle noire est douce, sociable et aventurière. Le mâle jaune est très craintif et suiveur. Les différences classiques entre hommes et femmes donc. Quand ils tètent, la femelle piétine le mâle pour s’approprier la plus grosse mamelle. A 15 jours, elle s’aventure hors du panier, avec ses pattes frêles et ses yeux fermés. Le mâle reste collé à sa mère et hurle dès qu’elle s’éloigne. (différences classi… roh, ça va, je déconne)

Quand les chatons ont un mois, leur mère se remet à sortir la nuit (pour chasser les rats, pas les mâles en boîte de nuit). C’est fin novembre, les petits délaissés ont froids. On les couvre de vieilles nippes. La femelle a une meilleure idée : elle se glisse dans le lit de ma mère (entre temps, les chats avaient accepté le panier quand même). Dès lors, les deux chatons ne la quitteront plus une seule nuit.

A deux mois, les boules de poils découvrent un truc bizarre qui remue, tiens je vais essayer de l’attraper, mais pourquoi j’ai la tête qui tourne, ah en fait c’est ma queue.

On ne peut plus regarder un film ou lire tranquillement. Les chatons prennent leur élan, grimpent sur nos têtes et repartent aussi silencieusement qu’un troupeau d’éléphants. On croit être tranquille deux secondes quand la chatte tombe de l’escalier et marche en zigzag, complètement sonnée. Elle repart de plus belle en mordant mes pieds. Pendant ce temps le mâle me lèche consciencieusement chaque mèche de cheveux.

Les chatons essaient des techniques de combat peu convaincantes : marche en crabe, dos courbé, poil hérissé. Et un jour leur mère leur apprend à chasser…

A suivre...