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14/11/2019

Stranger things saison 3 : une série pop corn

Stranger-Things-3.jpgJ'avais apprécié la saison 1, relire ici ma critique. Elle apportait un vent de nostalgie revigorant, avec ses références aux années 80 à retrouver, l’humour bon enfant malgré le sujet de film d'horreur type Alien. La saison 2 était surtout une redite de la première, et la troisième ne déroge pas à cette règle.
Au final, je me fichais un peu de l'univers SF. Le plus important, ce sont les relations entre les personnages. Les enfants geeks deviennent ados et leurs premiers émois mettent à mal leur amitié : certains délaissent Donjons et dragons pour les filles. Nancy est confrontée aux désillusions du monde du travail : oui quand tu es stagiaire journaliste, et en plus fille, les collègues hommes ne te prennent pas au sérieux et te laissent les tâches et articles subalternes, au pire, te draguent. Moi aussi à sa place je me rebellais et faisais ce qui me semblait primordial (elle, sauver le monde, moi, rencontrer Laurent Voulzy, chacun ses priorités.) (il est très gentil) (j'ai réussi à lui dire 2 mots sans bredouiller) (après 3 verres dans le nez). 
stranger mireille.jpgDustin reste mon héros préféré, avec la scène d'anthologie où il chante Neverending story... Pourtant certains personnages me semblent superflus : je ne différencie toujours pas les deux gamins à la coupe de Mireille Matthieu... Hé les scénaristes, vous pouvez en sacrifier un, la ville est assaillie par les Russes et les aliens, mais aucun gosse n'est encore mort ? Grosse déception également que le personnage du flic, qui se transforme en macho bourru : il ne veut pas que sa fille s'émancipe et fréquente des garçons, il traque et harcèle la femme qu'il convoite (se moque des hommes qu'elle côtoie et lui tend un traquenard "une rencontre juste pour discuter" qui est en fait un rendez-vous galant), et plutôt que de parler, il cogne (ça fait viril sans doute !)

Strangers things est une série qui se déguste comme du pop corn (ou plutôt de la glace comme en vendent Steve et Robin -la fille de Uma Thurman et Ethan Hawke-). Ça se mange sans faim, c'est très sympa, mais au final, sans grande valeur nutritionnelle. Elle comporte plein de rebondissements faciles ou d'incohérences, par exemple Robin qui apprend le russe et décrypte un message codé en une journée. (je ne sais toujours pas dire "je m'appelle papillote" après 5 ans d'italien) (j'ai choisi la filière L comme langues parce que j'avais 3 h de cours en moins par semaine et pouvais planquer les pompes de conjugaison dans ma trousse).

La série a plutôt une visée commerciale. Pour se remettre d'une déception amoureuse, où court l'héroïne ? A la galerie marchande s'acheter des fringues, évidemment ! Let's go to the mall comme chante une autre Robin dans How I met your mother. (Dans son cas je cours à la biblio lire des manuels de survie comme "fuck l'amour" "fuck le développement personnel" "fuck la sérénité.") Ici, pas vraiment de critique de la société de consommation à la Romero et ses zombies de Dawn of the dead. Je me moque des tenues kitsch et parodiques des personnages, mais certains ados influençables pour lesquels la série est principalement destinée prennent au pied de la lettre ces modèles : partout dans la rue, j'en croise avec des vêtements vues dans la série... Je n'ai pas encore aperçu le costume de marin, mais ça ne saurait tarder !