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21/04/2014

A la télé cette semaine : Le peuple migrateur

peuple migrateur.jpgEn cette semaine de vacances, beaucoup de films pour enfants à la télévision. Ce soir, ne ratez pas sur Gulli Le peuple migrateur de Jacques Perrin. J’adore ce film, une pure merveille. Voler avec les oiseaux, un rêve accessible grâce aux caméras fixées à des ULM. Associée aux images splendides, la musique enchanteresse de Bruno Coulais et Nick Cave.  Je chougne rarement au cinéma, sauf lorsque des drames touchent des enfants (Le tombeau des lucioles, un traumatisme) ou les animaux (Chaussette dans Danse avec les loups). Dans Le peuple migrateur, je me réjouis de voir des petits oisillons tout mignons percer leur coquille, mais j'ai les larmes aux yeux lorsque les animaux sont pris au piège (l’oiseau en cage qui regarde ses compères s’envoler et pas lui, celui englué dans le pétrole…) Ce film sublime a nécessité trois ans de tournage et une équipe de 450 personnes réparties à travers le monde. A voir absolument.

Autre film qui plaira aux petits,  Madame Doubtfire sur France 4. Divorcé, Robin Williams se déguise en gouvernante pour se rapprocher de ses enfants. Aussi Pirates des Caraïbes, le secret du coffret maudit sur TMC.

Sur W9,  SOS fantômes, mais en le revoyant 15 ans après j’admets une légère déception. Pas seulement à cause des effets spéciaux et de la mode des années 80, mais parce que le film comporte certaines longueurs. Au moins, il reste Bill Murray et la musique.

Au-bon-beurre.jpgUn film que j’ai vu enfant mais pas spécialement destiné aux plus jeunes, sur France 5, Au bon beurre d’Edouard Molinaro (La cage aux folles, L’emmerdeur). Pendant l’occupation, Roger Hanin et Andréa Férréol interprètent un couple pétainiste se livrant au marché noir. Comme les autres films traitant de la guerre et de la déportation des Juifs (Au revoir les enfants par exemple) Au bon beurre était sans doute responsable de mon cauchemar récurrent : j’imaginais que j’étais une enfant Juive et que les nazis venaient chercher toute ma famille. Je restais dans ma cachette favorite (derrière le poêle, comme le chat) et les soldats ne me trouvaient pas (mais ceux ne jouaient pas à cache-cache avec moi, si…)

Mardi sur M6, Wall-E, le petit robot seul sur Terre, au sens propre : trop polluée, la planète a été abandonnée. Mais Wall-E continue le travail pour lequel il est programmé : éliminer les déchets… Un film écolo, qui devrait donc me plaire à priori, mais qui ne m’avait pas trop emballée dans du papier à sa sortie.

Mercredi sur Arte, suite du cycle Claude Sautet avec Vincent, François, Paul et les autres. Des amis, l’un riche médecin délaissé par sa femme, l’autre écrivain raté, l’autre encore boxeur désargenté, se retrouvent chaque semaine autour du rôti dominical. Ils relativisent leurs déboires lorsque Vincent (Yves Montand) fait une crise cardiaque… 

Jeudi sur Chérie 25, La piscine de Jacques Deray. 9 ans après Plein soleil, qui se déroulait en pleine mer, nouveau duel torse poil entre Alain Delon et Maurice Ronet, cette fois-ci pour les beaux yeux de Romy Schneider (on les comprend).  

A la même heure sur France 3, Open Range, un western de Kevin Costner.

Et vous, aimez-vous ces films ? Qu’allez-vous regarder ?

 

 

 

20/04/2014

A la télé ce soir : Les choses de la vie, 100 000 dollars au soleil, The Green Hornet...

choses de la vie.jpgSur Arte, début d'un cycle Claude Sautet avec Les choses de la vie. Un homme (Michel Piccoli) est victime d'un accident de voiture. Alors qu'il sombre dans le coma, à l'approche de la mort, il revoit sa vie défiler sous ses yeux, et les doutes qui l'assaillent : qui choisir entre son épouse (Léa Massari) et sa maîtresse Romy Schneider ? (euh ? Je ne me pose pas autant de questions, je choisis directement Romy !)

On peut y entendre l'une des plus tristes musique de film, signée Philippe Sarde, la chanson d'Hélène : « Ce soir, nous sommes septembre Et j'ai fermé ma chambre Le soleil n'y entrera plus Tu ne m'aimes plus. »

A déconseiller aux dépressifs ou sentimentaux qui viennent de se faire larguer : chouinerie assurée. Cette musique tournait en boucle lors de l'exposition consacrée à Romy Schneider. C'était un crève-cœur de l'entendre tout en regardant les photos du fils de l'actrice, décédé tragiquement à 14 ans (en s'empalant sur les piques d'un portail). On pouvait aussi revoir l'interview de Romy évoquant l'acharnement des paparazzis, le gros plan sur son visage digne : « des journalistes déguisés en infirmiers pour photographier un enfant mort : Où est la morale ? Où est le tact ? »

On retrouve les deux acteurs, les amours déçues et les désillusions nostalgiques dans le film programmé à 22h : Mado.

chipmunk.jpgSi vous voulez plutôt rire avec vos enfants, après avoir cherché les œufs de pâques, vous pouvez chercher le Marsupilami sur TF1, mais ce film m'a beaucoup déçue.  Seul Lambert Wilson imitant Céline Dion vaut le coup d'oeil. Pourtant j'adore Alain Chabat, l'ex Nul qui a imaginé le génial La cité de la peur, et Franquin est mon auteur de BD préféré (Gaston Lagaffe est mon mentor, on comprend pourquoi j'ai fait une grande carrière).

Regardez plutôt sur France 2 un documentaire (que je n'ai pas vu) mais qui promet d'être très mignon : Le peuple miniature, sur des n'animaux jolis comme tout, comme le chipmunk (en photo).  Cécile de France est la narratrice.

Pour les enfants toujours, soirée Cars sur M6.

100 000 dollars au soleil.jpgPour les plus grands, une comédie sur D8, 100 000 dollars au soleil d’Henri Verneuil, avec Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura et Bernard Blier. Je le connais par cœur, mais je le regarde toujours sans déplaisir, pour la bonne humeur qu’il déclenche et les dialogues d’Audiard :

« - Quand les types de cent trente kilos disent certaines choses, ceux de soixante kilos les écoutent ... » « Dans la vie, on partage toujours les emmerdes, jamais le pognon » « Ici, c’est une grande famille. Quand un chauffeur veut un congé ou une augmentation, il vient me voir, je l’écoute et je le vire ».

Dans le Sahara des années 60, des camionneurs se poursuivent pour récupérer un magot volé par l’un d’eux. La veille, ils se cuitaient ensemble. La scène de beuverie reste un grand classique des films d’Audiard : Les tontons flingueurs, Un singe en hiver… Pour votre santé, consommez de l’alcool avec modération, mais regardez à volonté les films avec les dialogues d’Audiard.

Si vous préférez les films noirs, misez sur L.A confidential sur HD1, avec Kevin Spacey et Kim Basinger dans le rôle de la femme fatale. Le film est inspiré de James Ellroy. Comme dans Le dahlia noir, l’histoire évoque le Los Angeles corrompu des années 50, le crime organisé et l’envers du décor de Hollywood… C’est un thème cher à l’écrivain, car sa mère a été assassinée pendant cette époque trouble, et ce meurtre ressemble à celui du dahlia. Je vous conseille vivement son livre et les enquêtes sur le sujet.

En deuxième partie de soirée (demain, c'est férié !) Eyes wide Shut sur la même chaîne.

Coté comédie, France 4 propose à 22h50 The Green Hornet de Michel Gondry. L'immature et loser Seth Rogen devient un super héros malgré lui, sans pouvoir, mais très drôle. On remarque la patte du réalisateur (auteur de Soyez sympas rembobinez), qui apporte sa poésie loufoque au genre du blockbuster.

Et vous, appréciez-vous ces films ? Qu'allez-vous regarder ?

17/04/2014

Bilan "je suis culturée" de mars : films, séries et documentaires

balade sauvage.jpgSuite du bilan, après les films vus au cinéma.

31 films à la télé :

Coup de cœur canal+ : 

- Perfect mothers de Anne Fontaine, avec Naomi Watts et Robin Wright

Deux femmes d'une quarantaine d'années, amies depuis toujours, tombent amoureuses de leurs enfants respectifs qui ont à peine 20 ans... Ce pitch ne me disait rien qui vaille, comment pourrais-je comprendre une histoire quasi incestueuse... et pourtant, ça fonctionne ! Grâce à la subtilité des situations, des sentiments... et au décor paradisiaque, les plages d'Australie.

 Coup de cœur Arte :

- La balade sauvage de Terrence Malick, avec Martin Sheen et Sissy Spacek, 1973.

J'avoue, je ne l'avais jamais vu... Comme toujours chez ce réalisateur, on retrouve la nature magnifiée, une bande originale soignée (Gassenhauer de Carl Orff, à écouter en lien) et un certain lyrisme malgré l'horreur : J'ai été fascinée par cette histoire incroyable inspirée des célèbres « tueurs nés » qui ont donné également un film du même nom. A la fin des années 50, Charles Starkweather, fan de James Dean, n'a que 19 ans et sa copine 14. Les parents de cette dernière voient d'un mauvais œil cette union. Alors le jeune homme les tue... Les deux amoureux partent en cavale où ils assassinent froidement ceux qu'ils rencontrent. Starwheaker passe à la chaise électrique a seulement 20 ans, tandis que son amie, jugée victime, s'en sort avec la prison à vie. Elle est libérée sur parole en 1976. Elle travaille comme femme de ménage, change de nom (tu m'étonnes!) refuse toujours de parler des meurtres (tu m'étonnes bis!) et ne s'est jamais mariée. elle a aujourd'hui 70 ans. 

Prochain film prévu : Lincoln de Steven Spielberg

 

6 documentaires : 

2 coups de cœur :

- Amelia Earhart

Un documentaire fascinant sur la première femme à avoir traversé l'Atlantique en avion, en 1928. Elle disparaît à bord de son engin en 1937 alors qu'elle effectue un tour du monde. On ne retrouvera jamais sa trace, ce qui entraîne des hypothèses plus ou moins farfelues, mais fascinantes (elle était en fait une espionne pour Roosevelt, emprisonnée par les Japonais, elle aurait survécu et serait rentrée en Amérique sous un faux nom et y couler des jours paisibles dans l'anonymat, etc...)

- Violette Leduc, la chasse à l’amour, d’Esther Hoffenberg

Je ne connais cette auteure qu'à travers les livres de Simone de Beauvoir, et ce documentaire m'a redonné l'envie de lire les œuvres autobiographiques de cette femme singulière, amoureuse sans réciprocité (de Simone de Beauvoir, ou de Maurice Sachs, écrivain homosexuel).

- Katharine Hepburn

- Lindbergh, l’aigle solitaire de Daniel Costelle et Isabelle Clarke

- Heath Ledger, trop jeune pour mourir

- Sharon Tate, trop jeune pour mourir

Prochain documentaire prévu : David Bowie en 5 actes

 

3 séries :

- Broadchurch saison 1

- House of cards saison 2

- Mad Men saison 6 (fin)

Prochaine série : Weeds saison 8

 Demain, suite du bilan culturé avec les pièces de théâtre, concerts et livres

 

15/04/2014

Tom (et Papillote) à la ferme

tom a la ferme.jpgTom, un jeune publicitaire branché, se rend dans un coin de campagne isolé pour assister aux funérailles de son amant. Il rencontre la mère du défunt, une veuve esseulée de longue date. Mais il découvre aussi avec étonnement l'existence du frère de son ami, Francis. Ce dernier est un homme brutal, qui s'est sacrifié pour s'occuper de sa mère et de la ferme, pendant que son frère menait la vie de ses rêves en ville. Francis a caché l'homosexualité de son frère à sa mère, lui faisant croire qu'il sortait avec une collègue. Il demande à Tom de « jouer le jeu » pour faire plaisir à la mère, mais aussi de l'aider dans son travail, en remplaçant ce frère défunt qui a fait défection. C'est ainsi que Tom se retrouve à la ferme, en quelque sorte enfermé au grand air dans une relation malsaine... (voir bande annonce en lien)

Tom à la ferme, ce n'est pas vraiment Martine en vacances, gambadant joyeusement dans les prés au milieu des vaches. Le film est un thriller psychologique, où la tension, les révélations vont  grandissant. On se laisse happer par le suspense « Que va t-il se passer encore ? Non, il ne va pas aller jusque là ?! Tom va bien se défendre ? Cours, Forrest, cours !! » On est fasciné par la relation qui s'installe entre les personnages, la finesse et la complexité des situations et sentiments. Comment peut-on se laisser faire comme ça ? Le réalisateur Xavier Dolan qui incarne le personnage principal l'explique ainsi : (ne lisez pas le paragraphe suivant si vous souhaitez découvrir par vous-même en regardant le film)

« Il m'a fallu du temps pour comprendre Tom. (…) Il voit en Francis son amant décédé et puise dans la brutalité de ce frère jusqu'alors inconnu la seule violence supérieure à celle de la peine qui l'accable. Il trouve dans le travail de la terre la virilité qu'il se reproche de ne pas avoir eue (…) Il cherche la rédemption d'une mort pour laquelle il s'accuse ; son amitié indéfectible envers Francis, sa présence pour Agathe (la mère) sont autant de façons tordues de vivre son deuil et d'acheter son ciel. Tom part à la campagne remplacer l'irremplaçable. De quoi devenir fou... »

Le film pose cette question : toute vérité est-elle bonne à dire ? Tom doit-il avouer la véritable relation qui le liait au défunt, au risque de fortement perturber le souvenir et l'idée que s'en faisait sa mère, de heurter sa sensibilité et ses convictions ? Vaut-il mieux la laisser dans ses illusions, son aveuglement, ses préjugés, au risque de ne rien changer ?

Évidemment Papillote répond par la négative, spécialiste des pieds dans le plat et du questionnement infini, comme les enfants « Mais pourquoi tu dis ça ? Ça veut dire quoi en fait ? Au fond tu penses plutôt ça ? - Tu m'emmerdes avec toutes tes questions ! - Mais pourquoi ? Qu'est ce que ça cache au fond ? - T'es lourde ! - J'essaie simplement de comprendre, pour rendre la relation plus légère ! - Tu vas prendre mon poing dans la gueule tu vas voir si il est léger ! » (bien sûr je précise que ce dialogue est inventé et exagéré !)

Avec Papillote dans le rôle principal, le film aurait pris une toute autre tournure. Lorsque la mère découvre cet inconnu chez elle : « Vous êtes qui ? - Tom, le mec de votre fils. Vous saviez pas ? Et il a un frère ? Il me l'avait pas dit ! Pas étonnant vu le taré qu'il est ! Attends, tu crois tout de même pas que je vais bosser dans ta ferme ? Ouais on dirait que ça me gêne de marcher dans la boue, on dirait que ça me gêne de dîner avec vous. D'ailleurs je vais retourner dans ma ville parce que ça manque d'attractions par ici, ya même pas de cinéma, qu'est ce qu'on s'ennuie ! »

Je caricature encore évidemment, vous savez que je suis à moitié originaire de la cambrousse. Le film ne fait pas l'erreur de la caricature pleine d'arrogance, d'opposer la ville civilisée et les bouseux incultes, même si j'en connais d'aussi obtus ou isolés que les personnages du film. Mes grands parents maternels ne quittaient pas leur village, leur plus grand voyage a été de se rendre dans ma ville à une heure de route de là pour assister justement à des funérailles... le chemin inverse de celui du film.

J'ai été surprise d'apprendre que Tom à la ferme était tiré d'une pièce, car il ne fait pas du tout théâtre filmé. Malgré l'enfermement mental des personnages, l'histoire se déroule au grand air, dans l'immensité des champs. On sent la liberté possible, proche, mais l'horizon lointain. Le héros à la possibilité de s'enfuir, il rencontre des gens compréhensifs et qui l'alarment des dangers, dans un bar, chez le médecin, mais il reste.

En évitant l'écueil du huis-clos, on constate encore la virtuosité du jeune réalisateur, sa mise en scène stylisée, sophistiquée, originale, qu'on peut voir dès la bande annonce.

Xavier Dolan a réalisé son premier film a seulement 20 ans, Comment j'ai tué ma mère. On y trouvait déjà son désir de montrer les relations conflictuelles, de les pousser à bout pour en faire sortir leur vérité. Cette quête se retrouve dans le plus léger Les amours imaginaires, et dans son troisième film, Laurence Anyways, où le personnage incarné par Melvil Poupaud décide de changer de sexe, tout en conservant sa relation avec sa femme. Si certains critiquent parfois le style trop sophistiqué de Xavier Dolan, on ne peut pas nier son talent, son originalité et sa maîtrise de la réalisation. Je vous conseille l'étonnant Tom à la ferme, en salles demain. 

Petit Quiz On connaît la chanson...