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16/11/2014

A la télé ce soir : Melancholia, Les autres, Moonrise Kingdom...

melancholia.jpgA la télé ce soir, Melancholia de Lars Von trier. Film très étrange, comme souvent avec ce réalisateur. Les cinq premières minutes nous jettent dans le bain, avec des images et une musique sublimes (Tristan et Isolde de Wagner, voir en lien). On ne comprend pas ce qui se passe, mais si on se laisse porter avec 2 grammes 8 dans le sang on est envoûté par ces images hypnotiques. La fin du film également est très marquante, j’en ai fait des cauchemars. Une planète, Melancholia, se rapproche dangereusement de la Terre. Une jeune mariée dépressive (Kirsten Dunst) et sa sœur (Charlotte Gainsbourg) s’en inquiètent… « La fin du monde ! » comme dirait Vérino.

moonrise kingdom.jpgA la même heure sur France4, autre film onirique aux décors magnifiques, Moonrise Kingdom de Wes Anderson. J’ai parfois du mal avec ce réalisateur branchouille, dont je trouve l’humour parfois un peu faciles (voir ici ma critique de Grand Budapest hotel) mais j’ai apprécié la nostalgie et l’innocence qui se dégagent du film. Dans les années 60, deux enfants amoureux et incompris fuguent. Ils se cachent dans une île paradisiaque de la nouvelle Angleterre. Moi aussi je veux faire pareil ! Je veux partir, redevenir un homme préhisto. Il vit sa vie comme un Vendredi, Robinson est parti.

autres.jpgEncore des enfants isolés sur une île, mais ambiance beaucoup moins festive, avec Les autres d’Alejandro Amenabar (Ouvre les yeux, Agora) sur Numéro 23. En 1945, à Jersey, deux jeunes et leur mère (Nicole Kidman) vivent reclus et terrorisés dans un manoir hanté. Le film est devenu un classique du film d’épouvante, avec un retournement final célèbre.

Encore des enfants, ou plutôt des adolescents sur NT1, avec La boum, qu’on ne présente plus. Dreams are my reality…

Côté documentaire, les enfants toujours, avec le harcèlement à l’école sur LCP. Un million 400 000 élèves en seraient victimes… (j’en faisais partie).

Demain, suite des films de la semaine.

 

Quiz On connaît la chanson : deux titres sont à retrouver dans le texte.

 

12/11/2014

A la télé ce soir : Les garçons et Guillaume, à table !

garcons et guillaume affiche.jpgTout est dans le titre. Guillaume Gallienne raconte sa jeunesse, où il se sentait, plutôt on le percevait, différent. Sa mère l’estime plus fragile que ses frères. Pendant que ces derniers partent en voyage sportif et viril, Guillaume est envoyé en Espagne pour apprendre la danse parmi les femmes... Adolescent, sa tante fantasque l’encourage même à sortir avec des hommes pour « tester ». Mais en fait, le veut-il, qui est-il vraiment ? (voir bande annonce en lien)
Comme l’explique le réalisateur, ce film délirant est en fait « un véritable coming out inversé ». Il raconte sa quête d’identité, et comment elle lui a permis de devenir acteur. « Quand j’étais enfant, ma mère disait : « Les garçons et Guillaume ». Ce « et » m’a fait croire que pour rester unique aux yeux de cette maman sans tendresse mais extraordinaire, pour me distinguer de cette masse anonyme qu’étaient les garçons, il ne fallait surtout pas que j’en sois un. J’ai tout fait pour être une fille, donc, et quel meilleur modèle que ma mère ? C’est ainsi que j’ai commencé à jouer, dès que je me suis mis à l’imiter. Comment je suis devenu un acteur en devenant ma mère pour réussir à devenir moi. » Le jeune homme imite parfaitement sa mère, et dans le film, il interprète les deux rôles !

Cette comédie est un Ovni, objet visuel non identifié, grâce à la personnalité hors norme de Guillaume Gallienne. Le film oscille en permanence entre fou rire, absurdité, poésie et drame. Un univers décalé (quand il s’imagine tomber dans la piscine au son de Don’t leave me now de Supertramp), hilarant (quand il refait une scène de Sissi l’impératrice) tragi-comique (quand sa grand-mère confond des mots) et même angoissant (le pensionnat de garçons).
Avec un sujet aussi délicat (la quête d’identité sexuelle), on pourrait basculer dans le vulgaire, mais le film évite cet écueil (à part la scène lourdingue avec Diane Kruger). Malgré le sujet très personnel, Gallienne parvient à rester pudique. Le mélange des genres (au sens propre comme au figuré) est un exercice difficile, mais on passe avec facilité du rire aux larmes, de l’émotion à la réflexion, dans un parfait dosage. 
L’acteur devenu adulte a atteint le recul nécessaire pour faire rire de ses tracas, percevoir avec lucidité son histoire, ou au contraire la réinventer. 

garcons et guillaume, danse.jpgGallienne parvient à nous émouvoir, avec grâce. Même si évidemment on n’a pas vécu la même expérience improbable, Gallienne nous permet de nous identifier à ses doutes existentiels : on a tous eu un jour, à moins d’être sociopathe, l’impression d’être parfois différent, décalé, incompris, mais aussi timide, maladroit et naïf. De rester passif et d’angoisser, mais de s’en sortir grâce à l’humour. Le film est en somme une formidable histoire de résilience.

Pour un premier film, la mise en scène est maîtrisée. Pas de baisse de rythme, les réparties fusent. Gallienne joue un grand dadais qui se pose des questions existentielles, à la Woody Allen, avec un humour qui rappelle Certains l’aiment chaud… On trouve même des références à l’univers d’Almodovar, avec des personnages féminins hauts en couleur. 

Le film est aussi une belle rencontre : à l’issue de la séance, Guillaume Gallienne est venu nous parler. Tandis que les autres interlocuteurs restent en moyenne une demi-heure, l’acteur a bavardé trois fois plus longtemps, et si on ne l'avait pas arrêté, je suis sûre qu’il nous aurait raconté ses anecdotes passionnantes pendant encore des heures… 
En arrivant, certainement pour marquer la différence avec son « personnage » et montrer que le film est aussi une fiction, Gallienne parle d’une voix grave et mesurée, avec des gestes retenus. Il nous informe tout de suite, d’un air sérieux et blasé : « Je passe mes journées en promo à parler de ma mère, j’en ai un peu marre de la psychanalyse à la Mireille Dumas… »  mais immédiatement, l’acteur se met à imiter la présentatrice « parlez-moi de votre mère », les rires jaillissent et Gallienne joue son éternel rôle de comique. Très volubile, il répond de bonne grâce aux questions, et finit par se rendre compte « en fait, je fais ma Mireille Dumas ! » On voit bien que même s’il tente de s’en défendre au début, il adore parler de lui et de sa mère.
Au fil de l’entretien, il reprend d’ailleurs les mêmes mimiques, la voix plus aiguë et les gestes plus doux de sa génitrice… troublant. Mais rassurez-vous, Guillaume Gallienne ne sort pas son couteau comme Norman Bates se prenant pour sa mère dans Psychose… Non, l’arme de Gallienne, c’est le rire.

garcons et guillaume, mère.jpgJe ne suis pas la seule à être surprise par ce mimétisme : sa propre famille le confondait avec sa mère. Dans le film, Gallienne interprète les deux personnes. Comme des heures de maquillage étaient nécessaires, il jouait son personnage féminin le matin (avec 4 heures de préparation) et l’après midi le personnage masculin (3h de maquillage) et il restait dans ses rôles : « le matin, l’équipe avait l’impression d’être dirigée par une femme autoritaire de 45 ans, et le soir par un ado de 15 ans abruti et niais ». 

Je ne peux m’empêcher de me dire que, sans doute déçue d’avoir déjà deux garçons, sa mère espérait une fille, et qu’elle traite Guillaume (comme) Tell. Est-elle vraiment comme ça ? Tout est vrai ? Comment a-t-elle réagi ? L’acteur répond, d’un air détaché : 
« oh très simplement, elle a eu envie de se défenestrer… » La dame a de l’humour et a accueilli le film comme l’hommage qu’il est à sa personne. Le réalisateur précise : « Ce film ne dit évidemment pas « La » vérité mais la mienne. L’histoire subjective d’un acteur. A la recherche des émotions qui l’ont façonné. Peut-on être plus sincère qu’un acteur qui raconte intimement comment il l’est devenu ? »

Comme Guillaume Gallienne, j’étais entourée de frères, mais j’ai vite vu que pour être mieux considérée dans la société, il fallait leur ressembler (mais ça ne me disait rien, c’est tellement mieux d’être une fille). Pour me convoquer aux repas, ma mère ne criait pas mon prénom, mais m’appelait par celui de mes frères, neveux, et même des chats… Elle citait quatre ou cinq noms avant de trouver le bon (j’ai pris l’habitude du nom à rallonge, et quand on donne mon prénom du premier coup, je suis toujours étonnée « moi ? T’es sûre ? Mais tu veux pas parler au chat plutôt ? »)

Je connaissais Guillaume Gallienne grâce à ses  hilarants « bonus de Guillaume » où il imagine des scènes coupées et les castings de films célèbres. Il est aussi pour moi le personnage le plus intéressant du film Astérix au service de sa majesté.


Vous l'aurez compris, ne ratez pas le film ce soir sur Canal+...

11/11/2014

A la télé cette semaine : Le goût des autres, Les garçons et Guillaume...

télé, cinéma, agnès jaouiCe soir, après Les compères hier, autre comédie associant des personnalités contraires, Mon pire cauchemar sur W9. Une arrogante et froide bourgeoise (Isabelle Huppert), directrice d’une galerie d’art contemporain,  fait appel à un beauf inculte (Benoît Poelvoorde) pour retaper son salon. La rencontre fait des étincelles. Caricatural, mais plaisant.

Mercredi, encore une comédie sur Canal +, Les garçons et Guillaume, à table !  Grand succès de l’année 2013 et carton aux César, j’ai parlé de ma rencontre avec Guillaume Gallienne en lien.

silence lorna.jpgAutre ambiance à 22h30 sur France 4, avec Le Silence de Lorna des Frères Dardenne. Lorna est une immigrée Albanaise, marié à un drogué (Jérémie Renier). Pour qu’elle obtienne enfin la nationalité belge, on lui propose un mariage blanc avec un mafieux. Comment se débarrasser du premier mari, et le veut-elle vraiment ? Un thriller social implacable.

gout des autres.jpgJeudi, retour à la comédie, avec l’excellent Le goût des autres d’Agnès Jaoui sur Chéri 25. Toujours des acteurs formidables, des destinées qui se rejoignent, des portraits saisissants et des réparties cinglantes. Bacri est émouvant en riche patron d’entreprise un peu beauf. Il tombe amoureux de sa prof d’anglais. Pour attirer son regard, il essaie de s’éveiller à la culture en la fréquentant, elle et son milieu d’intellos prétentieux et « in ». Invitée à des cocktails et expos, je me sens souvent comme Bacri dans cette scène, pas à ma place…

jesus reviens.jpgAutre choc des cultures, après les intellos contre les incultes, les bourgeois cathos coincés contre les prolos beauf, avec La vie est un long fleuve tranquille sur D8. Et cette chanson culte : Jésus reviens.

Petite comédie pleine de tendresse de Patrice Leconte (Les bronzés) sur France3, Mon meilleur ami. Daniel Auteuilprend un pari : ce solitaire doit prouver qu’il a un meilleur ami, il a dix jours pour en trouver un. (Malheureusement, il choisit Danny Boon...)

 

10/11/2014

A la télé ce soir : Indochine, Amen, Shrek...

indochine.jpgA la télé ce soir, Indochine sur France ô, oscar du meilleur film étranger en 1992. Une fresque romanesque, sentimentale, passionnée, parfaite pour l’adolescente exaltée que j’étais à l’époque. Je trouvais Vincent Perez trôô bôôô, et je comprenais parfaitement pourquoi Catherine Deneuve, puis sa fille adoptive Vietnamienne, craquaient pour lui dans le film. Quand je me suis retrouvée assise à côté de lui plus de 20 ans après pour une table ronde, j’étais émerveillée d’avance, avant de voir qu’à 50 balais, le beau gosse a perdu pas mal de cheveux.

comperes.jpgA la même heure, sur France 4, prince beaucoup moins charmant, Shrek, inutile de le présenter. Le film est suivi d’une autre comédie très réjouissante, de Francis Veber : Les compères, avec l’inévitable François Pignon (Pierre Richard) et Gérard Depardieu. Les deux compères malgré eux, que tout oppose, pense chacun partir à la recherche de leur fils fugueur. Comme dans Shrek, les gags s’enchaînent à un rythme effréné, et je m’en rappelle de beaucoup « il m’a foutu un coup de boule ? » 

Sur TMC, un autre prince, Robin des bois, prince des voleurs, la version avec Kevinou Costner.

Côté drame, HD1 programme Amen de Costa Gavras. Pendant la seconde guerre mondiale, un jeune jésuite idéaliste, pur et innocent (Matthieu Kassovitz) tente d’avertir l’église du sort des Juifs…  Un film très instructif, dur, politique et polémique, comme souvent chez Costa-Gavras (Z, Missing, Eden à l’Ouest).

 

Demain, suite des films de la semaine