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27/05/2009

Hostile, la nature

La semaine dernière, j’étais dans ma cambrousse. En pleine nature hostile. J’ai mené un combat sans merci contre…le troglodyte.

TroglodytesTroglodytes.jpg

L’oiseau le plus minuscule d’Europe après le roitelet. Taille inversement proportionnelle à son chant, aussi puissant qu’une bande de soiffards au PMU du coin. (C’est poétique comme image, hein ?)
Je bouquine tranquillement  Au-delà du mal , « l’un des plus grands romans jamais écrits sur le mal absolu » selon Stephen King. Je suis sur ma chaise longue, sous le prunus, il fait beau, les oiseaux chantent. Enfin, gueulent : « qu’est ce que c’est que ce truc qui me vrille les tympans ? Je peux pas me concentrer sur le meurtre de la page 191…Ah, c’est toi Trotro ? Quoi, j’suis à côté de ton nid ? Tu sais bien qu’on est copains, est ce que j’ai une tête de corneille ? »
Parfaitement, je parle aux animaux. Je leur donne aussi des petits noms (les hérissons du jardin s’appellent Kissifrott et Sipique).
Trotro veut pas en démordre. Je dois céder et déménager.

Une heure plus tard, rebelote. Trotro couine. Cette fois, c’est Papillote le chat qui lui pose problème. La brave bête est affalée de tout son long sous le nid de l’oiseau. Faut dire que le chat trouve toujours les meilleurs coins pour se coucher : le linge propre, les salades fraîchement plantées…Papillote veut juste se reposer d’une journée exténuante (dormir, manger, dormir…) mais l’oiseau ne l’entend pas de cette oreille :
Trotro, révolté : « CUI CUI CUI ! CUI CUI ! (Va t’en de là ! C’est chez moi !)
Papillote, sèchement : « Minh, minh minh …(roh…ça va hein !)
Vous voyez, non seulement je parle aux animaux, mais en plus je les comprends. Non, je suis pas gaga du tout.
C’est pas que le chat est pacifiste, mais pour qu’il arrive à bouger ses sept kilos, sauter pour attraper l’oiseau…Les poules auront des dents…En plus, ces cons d’oiseaux ne comprennent pas qu’en criant pour faire fuir le chat, ils se font au contraire repérer.
Le pauvre chat Papillote est contraint lui aussi de partir, non sans remuer la queue d’énervement.

Une heure plus tard, re-rebelote. Trotro hurle. Il vole autour du filet qui protège les fraises des attaques du merle. (Ce dernier mange les fruits les plus mûrs. J’adore les animaux, mais me piquer ma bouffe, c’est pas possible !)
A bien regarder le filet, j’aperçois un truc coincé dedans.
Moi : « Trottinette est coincée dans le filet ! Au secours ! »
Trottinette, c’est le petit de Trotro. Apparemment, si l’oiseau insistait tant pour nous déloger, c’est parce que ses petits préparaient leur envol. Envol terminé par un crash.

Pin-pon, Pin-pon, opération de sauvetage lancée :
" Passe moi les ciseaux, vite ! Non, ils sont trop gros, je vais lui découper les ailes !"
Sauvetage compliqué par les gants que l’on porte pour que le bébé ne garde pas notre odeur (ses parents le rejetteraient)
Finalement on libère l’oiseau grâce à des ciseaux à ongles. Il a l’air sonné. On lui donne une coupelle d’eau, il boit. On le pose sur une branche et on attend, cachés. Rien.
On s’impatiente. On s’absente 2 minutes. A notre retour, plus personne. Les parents ont récupéré leurs petits ? Sûrement.

Du coup, comme j’ai sauvé son fiston, j’espère que dorénavant le troglodyte va me laisser lire sous le prunus. Faut monnayer avec la nature hostile.

Avec tout ça, maintenant j'ai le générique du dessin animé qui me trotte (hihi) dans la tête : "L'âne Trotro, l'âne Trotro ! Trop trop rigolo !"