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15/06/2020

Outlander, l'histoire d'amour

outlander seins.jpgPhoto : "attention tes seins débordent !" ou comment faire croire que l'actrice a de gros seins en les remontant au maximum de façon pas du tout naturelle.
A part se délecter de torture (voir billet précédent), Outlander comporte de nombreux autres défauts, comme les incohérences du scénario et une histoire d'amour qui laisse à désirer (cas de le dire).

Par exemple, les Ecossais ne savent pas d'où la femme sort, une Anglaise seule parmi eux, en pleine guerre, mais ils la recueillent direct, lui offrent gîte, couvert, vêtements, sans trop poser de questions. Le seigneur des lieux invite cette étrangère à sa table pour une grande cérémonie officielle, mais après s'être bourrée la gueule (elle se saoule dans TOUS les épisodes !!! à croire que la série est sponsorisée par Kronenbourg) elle se casse en plein milieu parce qu'elle s'ennuie. 

La femme est en lune de miel avec son mari adoré, elle se retrouve brutalement séparée de lui par 200 années, mais elle annonce dès le premier jour "il est mort", se marie vite avec un autre et s'adapte immédiatement à sa nouvelle vie moyenâgeuse. Tout le monde à sa place serait prostré dans un coin en état de choc, mais elle voyage dans le temps pour se retrouver au milieu de barbares qui ne parlent pas sa langue comme si elle avait pris le TGV pour visiter le puy du fou : "c'est pittoresque ces gens empalés sur un poteau ! rafraîchissant ! 5 points sur trip advisor !"

outlander homme des cavernes.jpgElle se retrouve entourée d'hommes répugnants, sales, puants (la série insiste là-dessus), avec les dents en moins, saouls du matin au soir, bêtes et incultes, qui passent leur temps à courir la gueuse ou se battre. Mais en plein milieu de ce défilé de freaks se trouve un gentil mannequin sublime, hyper musclé (impossible de le louper, il passe la moitié du temps torse nu). Le prince charmant : il dort par terre devant la porte de l'héroïne pour que les brutes ne viennent pas la violer pendant la nuit. Une fille va être battue publiquement, il propose d'être frappé à sa place. Quelle abnégation... un martyr, un saint. La fille amoureuse de son sauveur lui saute au cou (elle est magnifique) mais non, il n'en profite pas. Et le bouquet, attention tenez-vous bien... 

Tous ses potes hideux passent leur temps à culbuter les servantes sur des coins de table, toutes les filles se pâment devant lui, mais le gars reste chaste. Par un énième ressort scénaristique lourdingue, l'héroïne se retrouve OBLIGEE d'épouser le gentil mannequin (ah mince alors, quelle corvée !) et là le prince charmant lui répond qu'il est vierge. J'ai éclaté de rire. Comment peut-on y croire une seule seconde ? (l'acteur a 33 ans au moment du tournage, comme l'héroïne, qui paraît 10 ans de + que lui tellement elle est austère.)

outlander feu.jpgL'histoire d'amour est d'une lourdeur... Par exemple, L'héroïne doit une énième fois soigner une blessure du mannequin, alors il doit enlever une énième fois sa chemise et montrer son torse bodybuildé. Elle effleure sa peau, ils se regardent gênés, il serre les dents même s'il a mal car c'est un homme fort... (comme toujours la série érotise la douleur. )
Et tout ça bien sûr, au coin du feu. Avec les reflets oranges qui mordorent leur peau, et des gros plans sur les flammes qui crépitent, pour symboliser la passion. On a déjà vu ces poncifs cent fois. Rien que dans Portrait de la jeune fille en feu qui a reçu de multiples récompenses, mais avec une réalisatrice qui maîtrise l'art de la mise en scène et du dialogue délicat, elle. J'aurais voulu rêver devant cette scène d'Outlander, mais elle cumule tellement de clichés, les dialogues sont tellement niais, l'interprétation du glaçon si navrante, la réalisation si plate... impossible. On se croirait dans un mauvais téléfilm de M6. On est loin de la finesse et des réparties mordantes de Jane Austen. 

Même les scènes de sexe avec le mannequin ne sont pas excitantes. J'attendais depuis 7 épisodes que l'héroïne et lui couchent enfin ensemble. Mais lors de la nuit de noces (un épisode entier sur le mariage) il lui fait 3 pauvres aller-retour sans préliminaires, mais c'est censé être l'extase avec jojo lapin. J'ai eu du mal à ne pas m'endormir, comme je l'ai fait devant 50 nuances de grey (autre film censé être troublant mais que j'ai trouvé à la fois niais et pervers (une vierge effarouchée tombe sous la coupe d'un milliardaire sado maso (Jeffrey Epstein ?)

outlander pisse.pngDe Outlander, je retiens cependant des points positifs : la beauté des paysages et le contexte historique et sociologique. Par exemple, j'ai apprécié l'épisode 5 de la collecte. Les personnages acquièrent enfin une profondeur (la manipulation pour convaincre le peuple de payer la révolte contre les Anglais) On y voit de magnifiques décors, on découvre la vie étonnante des paysans : les femmes malaxent à mains nues la laine avec leur propre urine pour fixer la teinture et l'héroïne ne se fait pas prier pour les imiter et s'asperger ("vous puez la pisse" toujours cette fascination pour le crade). Malheureusement cet épisode instructif et surprenant était noyé sous la pisse entre deux épisodes inintéressants : le 4, consacré à la tentative d'évasion, avec un suspense inexistant parce qu'on se doute bien que si l'héroïne avait pu retourner toucher ses cailloux, la série ne durerait pas 18 longs épisodes inter-minables, 18 heures, et avec 6 saisons (mais au secours, ça ne s'arrêtera jamais !) et le 6ème épisode, où elle se fait tabasser pendant 30 minutes, nan merci ça ira.

Au final, pour une série qui promettait de faire fantasmer, je me retrouve au contraire frustrée. C'est vraiment dommage parce que Outlander avait tout pour me plaire sur le papier : romance, beaux paysages, contexte historique. Mais la violence gratuite, les incohérences du scénario, les longueurs, la platitude des dialogues, le jeu des acteurs, la réalisation kitsch ont eu raison de ma patience. J'ai arrêté au 7 e épisode, après la nuit de noce ratée. Je pensais finir la saison, qu'elle retrouve son mari même si elle l'a oublié en 2 minutes, mais quand j'ai lu que la série allait crescendo dans l'horreur et les incohérences, j'ai abandonné, je ne suis pas maso non plus.

Après les violeurs de Outlander, le sm de Grey, une prochaine fois je vous parlerai de You, autre série pour gonzesses qui fantasment sur les méchants garçons, cette fois-ci un serial killer. Une série écrite elle aussi avec les pieds.

 

09/06/2020

Outlander

outlander.jpgPendant le confinement, le besoin d'évasion, de grands espaces et de romance s'est fait ressentir, pour oublier l'incertitude face à l'épidémie et la solitude dans un studio. Sur Netflix, je tombe en page d'accueil sur la promo d'Outlander. Ces images de montagnes verdoyantes (manquait plus que les marmottes) m'ont fait saliver. Je lis un article élogieux sur internet, puis je me souviens qu'une ancienne connaissance parlait de cette série avec des étoiles plein les yeux, la trouvant carrément sensuelle et excitante.  
Adepte de l'oeuvre de Jane Austen, de son romantisme, des paysages sublimes, du charme suranné des costumes du 18è siècle, je lance donc la série. Je connais vaguement le pitch : une femme se retrouve projetée dans le passé. J'adore aussi la littérature fantastique, Wells, Poe, Maupassant, je devrais être comblée.

Sauf que la critique positive provenait d'un magazine pour jeunes filles, et que j'ai oublié le léger détail que l'ancienne connaissance était surnommée Terminator tellement elle était froide et méchante, qu'elle avait des goûts de chiotte qu'elle trouvait géniaux des films que j'estimais quelconques, romantiques des histoires d'une niaiserie confondante. Quant à Jane Austen, je n'ai pas lu son oeuvre depuis 10 ans, peut-être que mon avis a changé ? Et ce qui me plaisait, c'était l'humour se moquant des personnages et les réparties pleine d'esprit, plus encore que les romances décrites.

Outlander et que je te torture.jpgPleine d'attente, je lance Outlander. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, L'héroïne anglaise part en lune de miel avec son époux, sur les terres écossaises de ses ancêtres. Super, l'amour fou, elle fera tout pour retourner à son époque et retrouver son mari... Mais ce dernier est interprété par Tobias Menzies, qui avec ses petits yeux perçants, son visage taillé à la serpe, son sourire carnassier et son balai dans le cul, joue souvent les rôles de méchant (Brutus dans Rome m'avait marquée). Donc pas le mec qui me fait fantasmer. Quand il se retrouve au lit avec sa femme, comment dire... les scènes sont longues.

outlander glacon.jpgSon épouse, l'héroïne, dont toute la série repose sur ses épaules, est interprétée par Catriona Balfe, très belle, elle. Mais malheureusement, aussi raide que son mari. Ce qui pose un tantinet problème : la série promet d'être ardente, mais avec une actrice aussi froide qu'un glaçon, je ne vois pas comment ça va être possible
Cette femme est censée incarner la passion, dans tous les sens du terme : passion amoureuse, passion pour son métier (infirmière, vocation de soigner) passionaria pour de grandes causes (contre les horreurs de la guerre, les injustices, pour aider les plus faibles...)
Elle doit donc avoir le feu sacré, être très expressive. Pourtant face à toutes les choses incroyables qu'elle vit (voyage dans le temps, attaque guerrière etc....) lorsqu'elle se révolte contre les horreurs (non, ne coupez pas la main de ce gamin qui a volé du pain, non ne violez pas cette gamine) l'actrice offre toujours le même visage fermé et inexpressif. Elle se tient très droite, dans la retenue. C'est parce qu'elle est censée incarner la pudeur anglaise ? Le feu sous la glace ? 
Non, il faut se rendre à l'évidence : elle joue mal. Je n'ai pas cru une seconde aux prétendus sentiments qui sont censés la traverser, et cette porte de prison glaciale ne m'a suscité aucune sympathie. 

outlander pierre qui roule.jpgA la fin du premier et déjà long épisode, elle est enfin projetée dans le passé après avoir assisté en cachette à une cérémonie étrange, où des sorcières prêtresses en chemise de nuit robe blanche font une farandole cérémonie druidique autour de gros cailloux dolmens. Les femmes sont filmées au ralenti, avec les reflets du soleil couchant dans leurs cheveux au vent. C'est d'un kitsch, d'un ridicule.... L'héroïne touche une pierre et pouf, elle se retrouve en 1750, comme c'est pratique. Je vais tripoter les murs de l'Olympia pour voir si je revis le concert des Beatles de 1964, ou les murs de ma banque si jamais je me retrouve dans le coffre-fort rempli de billets.

L'héroïne elle, est propulsée dans une forêt 200 ans en arrière, en pleine bataille entre Anglais et Ecossais. Elle voit l'ancêtre de son mari, qui est son sosie parfait, joué par le même acteur. Je ne ressemble déjà pas du tout à mon frère, alors être la réincarnation trait pour trait d'un ancêtre qui a 200 ans... Que fait le gars quand il rencontre une femme dans un bois ? Bah il la retourne direct et tente de la violer.
Ah d'accord. Je croyais que c'était une série romantique, et là elle croit voir son époux adoré qui lui fait une caméra cachée, mais il la brutalise ? Ca ne fait pas fantasmer, ce n'est pas érotique, c'est pervers. Une tentative de viol, et par celui qui est le sosie de l'homme qu'elle aime. D'une rare perversion.
Et ça ne s'arrête pas là... à chaque épisode, son viol. Pour que le héros ait la vie sauve, sa petite soeur se laisse violer. Le bourreau dénude la pauvre fille devant son aîné et l'oblige à regarder. Tout est filmé du point de vue du mec qui raconte cette histoire, avec des gros plans sur son visage indigné (on voit à peine la gueule de la fille, juste ses seins, elle n'est qu'un objet) comme si au final, c'est le mec qui souffrait le plus.

outlander et que je te fouette encore.jpgComment une femme saine d'esprit peut-elle fantasmer devant des actes aussi ignobles et sordides ? J'avais lu que certaines complexées qui n'assument pas leurs envies trompent ainsi leur conscience "c'est pas moi qui aime ces choses que je juge dégoûtantes, on me force" et cette fameuse fille qui adore cette série était justement très coincée, à réprouver des pratiques anodines qu'elle jugeait dégradantes (son mec devait se contenter du peu que le frigo voulait bien lui céder). En lisant les avis négatifs des spectateurs sur Allociné, je découvre que la suite est encore plus immonde : "à vomir". Tortures, viols, chantage contre des homosexuels, etc. J'ai zappé des passages (l'épisode 6 où l'héroïne se fait tabasser pendant 25 minutes) car se délecter de la violence gratuite (le pauvre gosse dont on veut couper la main pour un vol de pain et dont on cloue l'oreille au pilori), ce n'est pas possible. Certaines téléspectatrices écrivent qu'elles ont été traumatisées en faisant des cauchemars. (J'en ai fait aussi). Une actrice de la série dénonce elle aussi les scènes de "violences sexuelles honteuses". 
Le blog déjeuner sous la pluie partage mon avis (l'héroïne, "coquille vide" qui reste passive face aux brutalités) Le livre est décrit comme encore pire que la série, avec un extrait ahurissant.

J'ai tapé sur internet "extraits ridicules de Outlander" et je suis tombée sur cet article, qui recense les scènes les plus marquantes. J'apprends qu'à la fin de la saison 1, le prince charmant bat sa femme à coups de ceinture mais qu'elle lui pardonne, et qu'il se fait violer sur deux épisodes entiers. Je redécouvre aussi les dialogues niais. L'article ne semble pas écrit sur un ton parodique, à ma grande consternation. Lisez-le pour vous faire une idée.

Au sadisme, la série mêle la bluette pour midinettes. Symbole de cette dichotomie, le corps du prince charmant, constamment montré : côté face, un torse tellement musclé que ça en est ridicule : on a l'impression "qu'il a été photoshoppé" comme dit Emma Stone de Ryan Gosling dans Crazy stupid love. Coté pile, un dos couvert de traces de fouet, si profondes qu'elles sont difficiles à regarder, car on imagine la souffrance que le gars a dû endurer.  

Pour finir sur un ton léger, abordons l'histoire d'amour d'Outlander, car elle vaut le quart d'heure... 
à suivre....