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19/12/2014

Night Call

night call.jpgA Los Angeles, Lou (Jake Gyllenhaal) cherche du boulot et est prêt à tout pour en trouver. Il voit des journalistes filmer un sordide accident. C’est décidé, il fera pareil : errer dans la nuit au volant de sa voiture, branché sur les fréquences radios de la police, afin d’arriver le premier sur les lieux d’un crime pour revendre les images à la télé locale… (voir bande annonce en lien)

 I’m giving you a night call to tell you how I feel
I’m gonna drive you through the night down the hills

Le titre original est Nightcrawler, « le rodeur nocturne », mais la promo française l’a changé, certainement pour rappeler le tube de Kavinsky (et sa reprise par London Grammar) utilisé dans le film Drive (mais pas ici). Ce sont d’ailleurs les mêmes producteurs qui financent Nightcall/Nightcrawler, espérant sans doute le même succès que le film avec Ryan Gosling. Même ville, même héros taciturne et solitaire, qui parcourt Los Angeles la nuit dans son bolide, même violence. L’affiche française reprend aussi l’esthétique très années 80 et la police d’écriture de Drive.

night call taré.jpgComme Ryan Gosling dans Drive, Jake Gyllenhaal porte le film sur ses épaules. Pour le rôle, il a perdu 9 kilos (il est donc beaucoup moins chou que Ryan), et son visage émacié fait ressortir ses yeux, lui donnant un air de dangereux halluciné. Son personnage l’est justement : prêt à tout pour obtenir des images encore plus sanglantes, qui lui feront gagner encore plus d’argent. Il n’a aucun scrupule, aucun sentiment, aucune empathie : c’est un sociopathe. Il manipule son assistant et la rédactrice en chef qui achète ses images (René Russo, la femme du réalisateur).

 There’s something inside you, it’s hard to explain
They’re talking about you boy, but you still the same

night call caméra.jpgHabituellement j’ai besoin de pouvoir m’identifier au personnage ou au moins le trouver sympathique, mais le cynisme, l’arrogance et la volonté sans faille de Lou m’ont fascinée. Tout comme l’humour très noir, l’amoralité et la réflexion grinçante sur les médias qui ressortent du film. « s’il y a des morts, ça vaut de l’or » « Imaginez notre J.T comme une femme hurlant dans une rue, la gorge tranchée ». Le film dénonce les journaux faisant du sensationnalisme, ne parlant que de faits-divers, ne montrant que des images chocs. Ces médias exploitent la peur des habitants et provoquent ainsi le repli sur soi, la violence ou l’indifférence à force de voir des images choquantes.
Nightcall évoque aussi l’appât du gain, une société fondée sur l’argent : Lou n’hésite pas à se mettre en danger et à braver la police si ça peut lui permettre de gagner plus. Il exploite honteusement son assistant. La rédactrice cherche des images plus violentes, qui feront plus d’audimat, donc plus d’espaces publicitaires à vendre, du « temps de cerveau humain disponible. »

I’m gonna tell you something you don’t want to hear
I’m gonna show you where is dark, but have no fear

Jake Gyllenhall confirme son talent et ses choix de films judicieux, après les excellents Zodiac, Donnie Darko, Prisoners, Brothers, mais aussi Brokeback mountain, Prince of persia ou dernièrement Enemy. Il est nommé comme meilleur acteur au Golden Globes, qui préfigurent souvent les Oscars, et il a de bonnes chances de remporter le prix.
Night call s’appuie sur un solide scénario, imaginé par Dan Gilroy, qui devient réalisateur pour la première fois à 55 ans. Il était jusqu’ici l’auteur des scénarii de Jason Bourne l’héritage, Real steel avec Hugh Jackman, Two for the money avec Al Pacino et Matthew McConaughey…

D’ailleurs, vous ne trouvez pas que sur l’affiche, Jake Gyllenhaal ressemble à Matthew McConaughey ? Mais si, la même bouche ? non ? ou mémé a besoin de lunettes ?
Et quelle version de la chanson Night call préférez vous ?