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04/01/2009

L'anniversaire poisse

Le 24 décembre, c’est mon anniversaire. C’était banal, de juste raconter la fête, les cadeaux, le gâteau. Il a bien fallu que je trouve quelque chose en plus pour pimenter l’évènement.
Déjà, depuis toujours, on me dit systématiquement : « Pas de chance, être née le 24 décembre, recevoir qu’un seul cadeau pour l’anniversaire et noël… » J’entends cette réaction à chaque fois que je m’inscris dans une administration, pour prendre une carte de bibliothèque, de transport… On m’a même dit aux Assedic : « Vous inquiétez pas ! Vous aurez bientôt un deuxième cadeau : un travail ! » (Tu parles)
Je me suis dit : « je vais leur montrer ce qu’est la vraie malchance. » J’ai donc décidé de me faire des anniversaires à thème : « anniversaire pourri par la maladie la plus originale et débile possible. »anniversaire poisse.jpg

J’ai inauguré l’anniversaire poisse en décembre 2007.
Je vais chez le docteur :
Moi : « Je vais travailler avec des enfants. Il me faut un certificat de vaccination.
Le docteur : - Pas de problème.
Moi : Sinon, je n'ai eu aucune maladie infantile.
Le docteur : - Vous plaisantez ?
Moi : - Ben non.
Le docteur : - OUAH AH AH ! Elle est bien bonne celle là ! Vous n’êtes pas au bout de vos peines ! Au moins, on a trouvé récemment un vaccin contre la varicelle.
Moi : - Vous voulez me faire une piqûre ? Le truc avec une grosse et longue aiguille pointue qui est censé pas faire mal ? NAN !
Le docteur : - Oh, mais je vous conseille fortement de vous vacciner. La varicelle d’adulte, c’est vraiment pas facile. On a de la fièvre, on est fatigué…
Moi : - Bah, en école primaire, c’est rare, c’est plutôt chez les bébés…Ca va pas me sauter dessus comme ça… Si je l’ai pas eu jusqu’à présent…
Le docteur : - Détrompez vous. Je vous prescris le vaccin.
Moi : - Ouais ouais. Je verrai…

C'est ça. Parano ces docteurs. La varicelle à mon âge. Avec un tout nouveau vaccin… On connaît pas encore les effets secondaires… Veut pas choper la sclérose en plaques moi…

J’ai donc calculé qu’en enlevant la période d’incubation, j’ai attrapé la varicelle au bout de trois jours, ou six heures de contact avec les enfants. Pas mal.

Un matin, je me lève. J’ai des boutons sur le ventre. Comme souvent : j’ai la peau hypersensible, le moindre textile ou aliment un peu moins classique me causent des allergies. Je m’inquiète pas.
J’arrive à l’école.
Une collègue : « T’as un gros bouton sur la tempe.
Moi : - Ah ? J’en ai parfois. »
De quoi elle se mêle. C’est pas poli. Non mais.
Au même moment je regarde ma montre. Tiens, j’ai un autre bouton sur le poignet. Bizarre quand même.
10 minutes plus tard, je vérifie si c’est bientôt la fin du boulot. Mon bouton du poignet a éclaté comme une bulle. Vraiment étrange.
Bah, la cloche sonne. Je rentre chez moi. Je lis. Qu’est ce qu’il fait froid. C’est parce que je ne bouge pas. Je monte le chauffage. Je mets un deuxième pull. Puis un troisième. Puis un peignoir.


2 heures plus tard, mon frère rentre :
Frère : « On crève de chaud ici ! Ca va pas ? T’es tellement emmitouflée qu’on dirait un bibendum ! »
Moi : - Je crois que j’ai un peu de fièvre… J’ai aussi des petits boutons, mais c’est rien, c’est une allergie…
Je soulève mes pulls. J’avais deux fois plus de boutons.
Frère: « -AAAAAAHHHHH !!!!! C’EST HORRIIIIIIIIIBLE !!!!!!! Ca y est, tu l’as chopé…
Moi : - Mais non ! C’est juste une allergie ! Ce sera parti demain ! »

Le lendemain, trois fois plus de boutons, je vais chez le docteur pour qu’il confirme l’allergie.
Le docteur : « - Qu’est ce qui vous amène ?
Moi : - J’ai des boutons.
Le médecin grimace alors un large sourire entendu.
Moi : - Puis j’ai de la fièvre.
Il continue de me fixer avec son grand sourire sadique et content de lui.
Moi : - Ca me gratte un peu.
Le docteur (triomphant) : - C’est la varicelle ! Je vous l’avais dit ! Il était temps de l’avoir à votre âge…
Moi (d’une petite voix) : - Mais vous voulez pas vérifier quand même ? On sait jamais…
Le docteur : - Oh là là ma chère, y’a pas de doute." Il regarde. "Et oui ! C’est ça !"
Content comme s’il avait découvert le vaccin contre le cancer.
Le docteur : - Vous inquiétez pas, c’est pas grave. Vous allez juste passer un mauvais quart d’heure pendant 15 jours…
Moi : - Mais c’est mon anniversaire ! Et noël ! Quelle tête je vais avoir sur les photos !
Le docteur : - Ca vous fera un joli souvenir ! »

Effectivement, j’ai de magnifiques photos de moi soufflant mes bougies, ouvrant mes cadeaux, caressant le nouveau bébé cochon d’inde. Beau sujet, beau cadre, belle lumière, beaux boutons. Environ 200 sur tout le corps, même sous les pieds et aux endroits pas catholiques comme dirait ma grand-mère. A désinfecter un par un deux fois par jour. Ils se transforment en grosses croûtes.
Impossible de dormir, j’ai l’impression d’avoir des clous qui s’enfoncent dans ma peau. Ca me démange affreusement, mais interdiction de gratter sous peine d’avoir un trou de cicatrice à vie. J’en ai quand même un sur le visage : j’ai léché la casserole où était préparé mon gâteau d’anniversaire et me suis essuyée d’un grand revers de la main. Crac le bouton au bord des lèvres. Les marques devaient partir dans les 6 mois, mais ma peau est tellement fine et fragile que je garde encore des traces un an après, pour mon prochain anniversaire poisse.

PS : A l’instant, j’étais en train de me relire. Le téléphone sonne. La femme pour laquelle je fais du baby-sitting. Elle me prévient que deux de ses gamines ont… la varicelle ! Normalement on ne l’a qu’une fois. Normalement…J’aurai peut-être dû suivre les conseils de mon frère et ne plus travailler du tout pendant mon congé maladie. J’ai peur !