23/05/2022
Better call Saul !
Le prequel, encore meilleur, de la série culte Breaking Bad. Il se déroule une dizaine d'années auparavant et peut se voir sans avoir suivi la première série. On retrouve des personnages marquants de Breaking bad, comme Mike, l'homme de mains pince-sans-rire, ou Gustavo le gérant de los pollos hermanos. On se penche surtout sur le passé de Saul, l'avocat véreux mais terriblement attachant. Comment en est-il arrivé là ? Comment est-il passé de Jimmy McGill, avocat honnête défendant les retraités abusés, à Saul Goodman, l'avocat des truands ?
Dans Breaking bad, le personnage principal était un modeste prof de chimie découvrant qu'il a un cancer. Comme il habite un pays de merde sans sécu sociale, pour financer son traitement, il fabrique de la drogue grâce à ses talents de chimiste. Il passe ainsi du bien au mal, du brave père de famille sans histoires, au méchant absolu qui terrorise toute la région, dans une surenchère de violence.
Dans Better call Saul, le héros est dans sa jeunesse un "méchant" petit arnaqueur de rues sans envergure, puis s'en affranchi pour devenir un avocat respecté défendant les faibles (son frère malade qu'il aide au quotidien, les retraités). Mais comme dans Breaking Bad, ça tourne mal.
Jimmy exerce un métier honnête depuis des années, mais encore aujourd'hui, son frère aîné Chuck le voit toujours comme un escroc, et l'enferme dans ce rôle. Jimmy admire son grand frère, avocat reconnu pour sa droiture, et recherche désespérément son approbation, mais Chuck le dénigre, estimant que son cadet "a un bon fond, mais fait du mal à son entourage." Et c'est vrai. Jimmy illustre à merveille l'expression "l'enfer est pavé de bonnes intentions." Il agit pour le bien de ses proches, mais y parvient par de mauvais moyens. Ses actes ont des conséquences opposées au but recherché. Il s'empêtre dans une spirale de la lose tragi comique qui rappelle les films des frères Coen.
Je préfère cette série à celle d'origine, pourtant déjà excellente. Plus axée sur la psychologie, je trouve qu'elle comporte plus de nuances, moins d'esbroufe, de violence que Breaking Bad. Elle est aussi plus drôle, moins sombre. Les personnages sont plus complexes, leurs relations plus fines, leurs choix plus difficiles. Ils sont plus sympathiques.
Avec sa tchatche légendaire, Jimmy est très apprécié, très drôle, sociable, ouvert, il s'occupe à merveille des personnes âgées. L'épisode où l'on découvre le passé tragique de Mike expliquant pourquoi il est devenu cet être taciturne est digne des plus grand polars. Dans Breaking Bad, l'épouse était présentée comme une harpie, alors qu'ici, Kim est très cool, soutient son copain même quand elle le désapprouve. On éprouve même de l'empathie pour les bandits, comme Nacho, qui voudrait sortir du trafic de drogues, neutraliser son boss psychopathe et protéger son père.
Avant de me lancer dans la 6e saison, je revois les 5 premières. C'est la première fois que je prends le temps de revoir 50 épisodes, mais la série est tellement bien et j'oublie tellement de choses que ça passe crème. J'ai aussi oublié la servante écarlate mais je n'ai pas entamé la dernière saison, car à part la première excellente, la suite plus bancale ne mérite pas que je me retape la série en entier.
- Better call Saul, Netflix
16:46 Publié dans On connaît la série | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : better call saul, netflix, séries | | Facebook