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06/07/2010

Bilan ciné juin : l'élite de Brooklyn

élite brooklyn.jpg

Le film ressemble à Training Day du même réalisateur : des flics dans leur quotidien glauque, blasés par la violence et la misère, les trafics de drogue, de prostituées…
Comme Training Day, le film n'est pas mauvais, mais il lui manque quelque chose. Si on n’a pas l’habitude de voir ce genre, on l’estimera très bien. Sinon, on pense qu’on a déjà vu mieux, que L'élite n’apporte rien de plus. (Même problème pour American gangster de Ridley Scott).

Le film accumule les poncifs : un vieux flic à une semaine de la retraite (on a déjà vu ça… je sais pas, 200 fois?) Le policier, incarné par Richard Gere, est blasé et lâche. Il fait semblant de ne pas remarquer les  rixes dans la rue pour ne pas avoir à intervenir. Il est la risée de ses collègues. Bien entendu il est alcoolo, et on a le droit à la scène classique : le matin, le réveil sonne, le flic se lève de mauvaise grâce et son premier réflexe est de boire de l’alcool (vu dans environ 350 films). Il est chargé de former une jeune recrue naïve et pleine de bonne volonté, qui évidemment se fait descendre dès son premier jour de travail (vu dans 472 films). Il est solitaire et fréquente une pute, lui propose de partir avec elle, mais elle refuse (vu environ 220 fois). La scène de baise pour faire cool et provoc est particulièrement risible, vue aussi 17 865 fois.

Le film propose des portraits croisés, comme c’est la mode en ce moment. Inarritu qui est un spécialiste a commencé très fort avec Amours chiennes, puis 21 grammes,  mais décline au fil du temps : Babel est pas terrible et il paraît que le dernier est encore pire. Dans les films d’Inarritu, les personnages n’ont rien en commun mais se retrouvent liés au final. Dans L'élite de Brooklyn, au contraire, les héros ne se rencontrent jamais. Dommage.

Le deuxième personnage est encore un cliché : le flic sympa, beau gosse, courageux, mais qui a des problèmes d’argent (vu 12 879 fois). Il a une ribambelle de gosses, sa femme est encore enceinte mais très malade à cause de la moisissure sur les mursde la maison. Le flic doit donc trouver l’argent nécessaire à l’achat d’une nouvelle baraque, et pour ça cet homme intègre va voler de l’argent sale (vu 27 302 fois).

Le troisième larron est encore moins intéressant : un flic infiltré chez les dealers. Sa hiérarchie lui demande une toute dernière mission avant de pouvoir retrouver son identité et un boulot pépère (vu 45 000 fois). Il doit buter un bandit, or ce mec lui a sauvé la vie... Cruel dilemme... Sauf qu’on s’en tape complètement. Le flic infiltré qui devient pote avec les méchants : scénario déjà vu 33 215 fois, notamment dans Donnie Brasco, beaucoup plus efficace. Ici, on ne comprend pas la relation qui noue les deux personnages, car on les voit rarement ensemble. On ne ressent donc aucune empathie pour eux, ce qui faisait tout le sel du film de Mike Newell, avec Johnny Depp et son papounet de substitution Al Pacino.

Bref, pas un mauvais film, mais trop classique et balourd. A voir si on a pas vu les 784 129 films identiques auparavant.
OK, mes chiffres sont peut-être éventuellement un tantinet chouïa un peu exagérés…

A suivre : Dans ses yeux et L’agence tous risques

Et vous, qu’avez-vous vu comme film récemment ?

03/07/2010

Soupe au lait

donald soupe au lait.jpgUn jour, il était une fois, dans un passé révolu, dans un royaume fort fort lointain, à la cantine du lycée, les grosses racailles du coin s’amusaient. Elles balançaient des épinards dans les cheveux de mes copines, qui restaient blasées sans rien faire. Je n'ai pourtant aucun courage, mais je déteste les injustices, qu'on s'en prenne aux "faibles" et je suis plutôt impulsive. Donc quand j’ai vu ça, ça m’a tellement énervée que j’ai hurlé sans réfléchir, en me levant en plein milieu du réfectoire :
« OH MAIS C’EST FINI LES Q.I D’HUITRES LA ?!!!!! »
Comme ils étaient vraiment très cons, ils ne comprenaient pas l’insulte :
« meuh… « cui » quoi ? Elle nous a traité d’huître ? C’est quoi, une insulte ? oh zy va toi, j’vais t’casser ta gueule pétasse !
- Ouais c’est ça ! J’y crois à mort ! »

Mes copines, raisonnables, essayaient de me faire taire pour ne pas envenimer les choses, mais  les QI d’huîtres, les lâches, ont pris leur plateau et se sont enfuis.
Ha ha ! C’est moi, Papillote, tremblez devant moi !

wonderwoman.jpg
Une heure après, l’histoire avait fait le tour du lycée. A mon grand étonnement tout le monde me parlait comme si j’étais wonderwoman :
Admirateur n°1 : « Dis donc, t’as osé ! Ils étaient 8 ! Tu sais qu’ils sont des vraies terreurs ces mecs ? Il paraît qu’ils ont fait ci et ça…»
Je ne me sentais plus pisser et je racontais avec forces détails mes exploits :
Moi : « Ouais… ils étaient au moins 28… 2m10 chacun… (Non, là j’exagère, je faisais ma modeste en fait)
Admirateur n°2 : « En plus ils prennent le même bus que toi le soir ! S’ils descendent au même arrêt, tu vas te retrouver seule avec eux, en pleine cambrousse ! T’as pas peur ? »

Au fil de la journée, à force d’entendre à quel point ces types étaient dangereux, wonderwoman a perdu de sa superbe et s'est transformée en poltron woman. Je répétais à tous mes camarades qui me demandaient de raconter mon histoire  et me quémandaient des autographes :
« Ils vont me chopper à la sortie ! J’ai fait une connerie ! J’aurais dû fermer ma grande gueule ! J’ai peur maintenant!»

Les lycéens, après avoir admiré mon courage, me regardaient dorénavant avec dédain.
Le soir, dans le bus, je suis restée ratatinée sur mon siège pour que les voyous ne me remarquent pas. Ils parlaient de toute autre chose : ils avaient complètement oublié notre accrochage et l’existence de Papillote wonderwoman.

donald-duck-soupe au lait.jpgMa gloire n’aura vraiment duré qu’une heure. C’est déjà plus que le quart d’heure de Warhol, on va dire.

Et vous, avez-vous déjà osé vous opposer à plus fort que vous ?

Inutile de vous préciser que mon personnage préféré de Disney a toujours été Donald. Et vous, quel était votre personnage préféré ?