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05/02/2021

Kirk Douglas, un an déjà

kirk douglas.jpegL'acteur a disparu il y a tout juste un an, le 5 février 2020.
Il se décrivait comme un « homme en colère. La colère a été le moteur de ma vie, une colère immense contre l’injustice ».
Pour cela je m'identifiais et j'admirais cet acteur, depuis ma découverte vers 12 ans des Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick. Ce chef-d’œuvre m'a donné une énorme claque et demeure parmi mes films préférés (j'ai lu le livre dont il est adapté dans la foulée). L'histoire aborde des faits réels et peu glorieux pour la France : les fusillés pour l’exemple de la première guerre mondiale, ceux qui ont refusé d'obéir à des ordres barbares, comme ici, tirer sur ses propres troupes. 2500 hommes ont été condamnés à mort et 600 fusillés. L'armée poussait le cynisme jusqu’à faire payer les frais de l’exécution par la famille des suppliciés : 12,50 francs. Les condamnés et leur proches étaient déshonorés. Ce film essentiel a bien évidemment dérangé et été interdit en France jusqu'en 1975, 18 ans après sa sortie.

kirk douglas sentiers.jpgKirk Douglas, éternel rebelle défenseur de la justice, a produit lui-même Les sentiers de la gloire en 1953. De même, déçu de ne pas obtenir le rôle de Ben-Hur attribué à Charlton Heston, il finance un scénario à la hauteur de son charisme, sa mégalomanie et soif d'équité: Spartacus, l’histoire vraie de ce gladiateur qui a mené une révolte d'esclaves contre les Romains. Ce film est encore un grand classique qui a enthousiasmé mon adolescence rebelle. (pendant que les pouffes de ma classe regardaient Hélène et les garçons et autres conneries dans le genre, je veillais tard le dimanche soir pour voir le cinéma de minuit et ses films en noir et blanc). En pleine chasse aux sorcières, Kirk Douglas pousse la provoc jusqu'à engager le scénariste anti maccarthyste Dalton Trumbo (dont un très bon film lui est consacré avec l'acteur de Breaking bad dans le rôle titre. ) "J’étais très fier que « Spartacus » brise la liste noire, parce que c’était vraiment important.  J’étais assez jeune pour être imprudent… C’était bien de faire un film qui plaise aux gens et qui signifie quelque chose." On surnomme Kirk Douglas « l’emmerdeur ». « A cause de mon franc-parler, j’ai longtemps été l’acteur le plus détesté d’Hollywood ».

En effet en 1950, le cinéma glorifie plutôt des John Wayne buteurs d'Indiens. Mais Kirk déboule et joue dans de nombreux westerns éclairés et polémiques qui dénoncent le racisme anti amérindien, comme La captive aux yeux clairs ou Le dernier train de Gun Hill.

kirk spartacus.jpgD'où vient la colère et la soif de reconnaissance de Kirk Douglas ? Certainement d'une enfance misérable, au côté d'un père alcoolique, violent et analphabète. « Et pourtant parfois je me dis que c’est un avantage d’être né dans la misère : vous ne pouvez pas aller plus bas, vous ne pouvez que vous élever ». Moqué à l'école pour ses origines modestes, Kirk impose le respect en pratiquant la lutte, puis découvre sa vocation d'acteur très tôt, après avoir récité un poème qui lui vaut des applaudissements (moi quand la maîtresse sadique me faisait monter sur l'estrade pour m'humilier en récitant Prévert, elle me reprochait de ne pas parler assez fort et de bégayer). Pour payer ses études, le futur acteur travaille d'abord comme lutteur de foire, puis serveur, avant de s'engager dans la marine pendant la seconde guerre mondiale.

Sa carrure et son charisme lui permettent d'endosser des rôles physiques et de meneur : Les vikings, où il effectue lui-même les cascades, Règlements de compte à OK Corral, 20 000 lieues sous les mers... En tout, en 50 ans de carrière, il joue dans plus de 90 films,  pour les plus grands réalisateurs : Kubrick, Tourneur, Mankiewitcz, Cukor, Billy Wilder... Pourtant, Kirk Douglas n'obtient qu'un seul oscar, d'honneur, à la fin de sa carrière. Ce qui est un grand regret pour lui. Il finance et joue le rôle titre de Vol au-dessus d’un nid de coucou au théâtre, mais au cinéma, « C’est Nicholson qui l’a eu et il a eu un Oscar. Et moi je n’en ai pas… C’est une tragédie pour moi. »

kirk et michael.jpg

Filmographie sélective de Kirk Douglas  :
1946 : L'Emprise du crime de Lewis Milestone (A l'ouest rien de nouveau)
1947 : La Griffe du passé (Out of the Past) de Jacques Tourneur (rdv avec la peur)
1949 : Chaînes conjugales de Joseph L. Mankiewicz (Cléopâtre)
1952 : La Captive aux yeux clairs de Howard Hawks (Les hommes préfèrent les blondes)
1952 : Les Ensorcelés de Vincente Minnelli (Un Américain à Paris)
1954 : Vingt Mille Lieues sous les mers de Richard Fleischer (Soleil vert)
1954 : Ulysse de Mario Camerini

1956 : La Vie passionnée de Vincent Van Gogh de Vincente Minnelli et George Cukor (My fair lady)
1957 : Règlements de comptes à OK Corral de John Sturges (La grande évasion)
1957 : Les Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick
1958 : Les Vikings de Richard Fleischer
1960 : Spartacus de Stanley Kubrick
1966 : Paris brûle-t-il ? de René Clément
1978 : Furie de Brian De Palma (Scarface)
1982 : L'Homme de la rivière d'argent de George Miller (Mad Max)
1991 : L'embrouille est dans le sac de John Landis (Le Loup-garou de Londres)

 

 

 

 

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