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17/03/2018

13 reasons why

13 reasons why.jpegUne série évenement Netflix. J'en lisais l'éloge partout sur les réseaux sociaux, et j'avais hâte de la découvrir. Si je n'en avais pas attendu autant, la déception n'aurait certainement pas été aussi grande.
Une ado s'est suicidée. Elle enregistre des cassettes audio (c'est tellement plus cool et tendance ces objets rétro !) puis elle les fait envoyer post-mortem à des membres de son entourage, dont elle estime qu'ils sont responsables de son décès. Elle explique dans les cassettes les 13 raisons pour lesquelles elle s'est donné la mort. La première : un garçon s'est vanté d'avoir couché avec elle alors que c'est même pas vrai d'abord. La deuxième, parce que sa meilleure amie lui cause plus, c'est plus sa copine. La troisième, parce qu'un type a écrit qu'elle avait le plus beau cul du lycée, c'est trop la honte.

Je ne veux pas dire que les raisons de son suicide sont dérisoires. Les adolescents sont très sensibles à leur réputation et déboires affectifs, etc... Quand j'avais leur âge, je ne les comprenais déjà absolument pas, mais alors maintenant que je suis une mémé... Malgré plusieurs lectures quand j'étais jeune, je ne me suis pas du tout reconnue dans Le complexe du homard, j'étais perplexe : "mes congénères sont vraiment aussi cons que je le pense ?" Je n'ai jamais compris pourquoi les ados étaient si conformistes, voulaient absolument être appréciés de leurs pairs, épater leurs camarades, donc rentrer dans le moule, avoir les habits les plus branchés, être au top des dernières tendances, donc être des pigeons consommateurs... Ce que l'on aperçoit dans cette série où les ados sont férus de mode et très sensibles à l'opinion des autres.

Comment cautionner le dispositif archi accusateur des cassettes ? Quand j'écoute cette fille blâmer tout le monde et faire la morale, j'ai juste envie de la claquer.
Elle m'énerve aussi beaucoup avec sa moue boudeuse et sexy. Le responsable du casting a choisi une vraie bombasse, pour nous la rendre plus sympathique : "quel dommage qu'une telle beauté sois morte !" Elle aurait été obèse boutonneuse à dents de lapin, les spectateurs auraient eu moins pitié. Evidemment on devine très vite que la vraie raison de son suicide, c'est un viol. Eh bien accuse tout de suite le coupable au lieu de tout reprocher à tout le monde...

Tous les personnages sont très beaux, très riches, ont plein d'amis, vivent dans de grandes maisons au milieu de superbes paysages... Mais même les petites filles riches ont des malheurs. Dans cet univers aseptisé, qui sonne faux et creux, le suicide de l'héroïne secoue néanmoins les mentalités. Je n'ai pourtant pas pu aller jusqu'au bout, trop dérangée par l'aspect bluette adolescente /objet cool et branché. J'ai arrêté au milieu du troisième épisode, au moment trop gnangnan, trop c'est trop, où elle observe la lune avec le brave gars, personnage principal, qui est amoureux d'elle et réciproquement, mais qui ne tente rien car trop timide (il n'a aucune personnalité) : bam, je me suicide par ta faute !
Observer la lune en amoureux sous fond de musique hype, c'était la niaiserie-branchée-cool de trop pour moi. Je m'attendais presque à voir à la fin de chaque épisode : "Si vous voulez acheter le même bonnet que l'héroïne, tapez 1. Si vous voulez acheter la musique que l'on entend dans la scène romantique, tapez 2". La série choisit cependant de bonnes chansons : Love will tear us apart de Joy division par exemple (l'une des seules chansons que mémé a reconnue, car ancienne).